Critique : Dépression & des potes

Louisa Amara | 2 mai 2012
Louisa Amara | 2 mai 2012

L'amour c'est mieux à deux avait été le joli succès du printemps 2010 avec plus d'1 million d'entrées. Cette comédie romantique ET drôle avec Virginie Efira, Clovis Cornillac et Manu Payet entre autres, nous avait révélé le talent d'Arnaud Lemort, co-scénariste et co-réalisateur du film avec Dominique Farrugia. Auréolé de ce succès public et critique, Arnaud Lemort revient  cette fois seul aux manettes avec Dépression et des potes, qui se veut plus centré sur les hommes et leur mid-life crisis qui arrive de plus en plus tôt, ici à 35 ans.

Dieu sait qu'à Ecran Large, on aime Arnaud Lemort, Dominique Farrugia qui produit le film, et la brochette de comédiens du film : Fred Testot,  Jonathan Lambert, Arié Elmaleh, Ary Abittan.  C'est parce qu'on les aime qu'il est si dur d'être déçu aujourd'hui.  Les comédiens sont tous de vrais pros de la vanne, habitués aux seconds rôles,  à chercher le meilleur angle pour faire rire et toujours humbles dans cette démarche. Le quatuor fonctionne, en mode duo ils sont encore meilleurs, à la fois drôles et tendres. Ainsi lorsque la recherche du bon mot s'arrête pour faire place à la sincérité, l'émotion pure, la force et le ciment de l'amitié sont là. Alors pourquoi la sauce ne prend-elle pas ? De grosses ficelles dans le scénario pour commencer.

Le héros, Fred Testot, réalise qu'il est en dépression alors qu'il a objectivement tout pour être heureux. Pourquoi pas, les meilleurs films de Woody Allen, pour ne citer que lui, partaient de ce postulat. Mais pourquoi pousser l'idée jusqu'à faire en sorte que les 3 meilleurs amis du héros traversent eux aussi au même moment un épisode dépressif ? Pour multiplier les scènes attendues de trentenaires en roue libre, en peignoir sur le canapé toute la journée, ou en conflit avec leur compagne ? Cet artifice a ses limites malheureusement. Les scènes incohérentes se multiplient, alors qu'on nous présentait un personnage féminin intéressant, Laurence Arné, un talent comique à suivre, elle disparait aussitôt. Et c'est la critique majeure que l'on fera au film. Où sont les femmes ? Présentes au casting, elles doivent faire vivre leur personnage avec à peine 2 ou 3 lignes de dialogues. 

C'est l'échange entre hommes et femmes qui aurait dû être la clé de voûte du film. On sait qu'Arnaud Lemort en est capable, les scènes de conversations entre filles, entre garçons, et les deux ensemble, étaient tellement réussies dans l'Amour c'est mieux à 2. Ici le liant entre les séquences comiques ou plus sensibles ne se fait pas, d'où le manque de rythme général.

On retiendra quelques scènes authentiquement drôles, la volonté de réunir des comédiens « seconds couteaux » enfin mis en avant, et un nom : Gyselle Soares. La plus belle femme que la Terre ait porté, pas moins. Elle illumine de son charme et de son sourire les scènes où elle apparait, même sans dialogue. C'est dire ! Et à l'année prochaine pour un 3e opus plus réussi, on l'espère de tout cœur.

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