Critique : Amitiés sincères

Entre son casting de vieux de la vieille, ses origines (une adaptation de pièce de théâtre à succès), et son sujet (l'amitié virile mise à mal par les aléas de la vie), Amitiés sincères ne partait pas gagnant. Loin de là tant on s'attendait à voir défiler une énième comédie française sans saveur dont on mélange très vite, quelques mois plus tard, les histoires et rebondissements avec d'autres congénères du même tonneau. Seulement voilà, toutes n'ont pas la chance d'avoir un Gérard Lanvin au sommet de sa forme dans un rôle que l'on pourrait croire écrit pour lui.

Grâce à la gouaille, la générosité et la sensibilité du comédien, Amitiés sincères parvient le plus souvent à échapper à une certaine routine (théâtrale) pour rester dans un petit coin de la tête longtemps après la fin de la projection. De là à conseiller avant tout le film à ceux qui apprécient l'acteur, il n'y a qu'un pas que l'on ne franchira pas complètement pas tant les deux réalisateurs ont aussi quelques autres cordes à leur arc. Ne serait-ce que le reste du casting qui est au diapason de Lanvin, à l'instar de sa fille dans le film, interprétée par la craquante Ana Girardot que l'on se languissait de voir dans un rôle plus important depuis sa révélation dans Simon Werner a disparu.

Et puis, il y a une vraie tendresse, presque parfois candide, pour ces trois amis qui ont vu la vie les séparer quelque peu sans pour autant remettre en cause cette fameuse amitié. Les auteurs parviennent, par petites touches, à nous la faire ressentir au détour de séquences classiques mais bien amenées, tout en parvenant à gérer avec une certaine habilité l'attente de la révélation amoureuse, deus ex-machina d'un récit somme toute plaisant. Pour finir le premier mois de l'année avec le sourire, suivez le Lanvin !