Critique : Cellule 211

Alexandre Benhadid | 26 juillet 2010
Alexandre Benhadid | 26 juillet 2010

Le cinéma espagnol réserve décidément de belles surprises. En 2007, le duo Jaume Balaguero / Paco Plaza nous donnait encore envie d'avoir peur au cinéma avec REC. En 2010, Daniel Monzon nous invite à plonger dans un thriller carcéral trépidant. Mais Cellule 211 est aussi en l'allégorie de la destinée tragique d'un homme. Un homme comme les autres : une vie faite de petits boulots et une femme qui deviendra bientôt mère. Il pense trouver la solution en devenant gardien de prison, sauf qu'une émeute et un concours de circonstances le propulsent de l'autre côté des barreaux. Un mauvais tour du destin, et ce n'est que le début.

Le réalisateur réussit à lancer son film sur une scène « choc » très réussie, qui donne le ton et l'intensité de toute l'oeuvre. Les retournements de situations, plus tragiques les uns que les autres, s'enchaînent sans laisser de répit au spectateur. Quand ils ne le scotchent pas à son siège. L'imposant et charismatique Malamadre dit à un moment, « qu'en dix minutes, tout peut changer », et c'est exactement ce que le film se propose de faire. À mesure que notre héros se transforme et sombre, le film s'enfonce avec lui, toujours plus noir, avec des relents d'Assaut sur le Central 13.

Malgré une réalisation inventive et maîtrisée, on notera quelques classicismes de rigueur imposés au genre et des longueurs, notamment dans certains discours interminables. Surtout qu'on voit mal des détenus discuter autant et aussi calmement dans une situation si chaotique. La fin aussi est plus traditionnelle, un peu attendue, même si cela n'affecte en rien l'ensemble. On regrette presque que le réalisateur ne soit pas allé encore plus loin, au (fin) fond de sa logique implacable. Mais par ce bel été, un tel séjour en zonzon et au cinéma ne se refuse pas.

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