Lucky Luke : Critique

Vincent Julé | 19 octobre 2009
Vincent Julé | 19 octobre 2009

James Huth et Jean Dujardin n'ont pas tué Lucky Luke. Il faut dire que Laurent Gerra s'en est chargé depuis qu'il scénarise ses aventures en bande dessinée. Mais pour les compères de Brice de Nice, il n'est ni question de le ressusciter, ni de le faire se retourner dans sa tombe. En effet, leur Lucky Luke est moins une aventure de Lucky Luke qu'une aventure « à la » Lucky Luke.

Malgré la mèche de cheveux, la chemise jaune délavée, la courbure des jambes et le colt, Jean Dujardin n'est pas Lucky Luke. Il ne le sera jamais, tant le Loulou d'Un gars, une fille ou le Hubert Bonisseur de la Bath d'OSS 117 transparaît à chaque œillade ou grimace. Mais ce n'est pas grave, car James Huth n'essaie pas plus que ça d'en faire « l'homme qui tire plus vite que son ombre » de notre enfance. Non, ce qui semble l'intéresser, c'est le « poor lonesome cowboy » de la chanson, ou comment un simple cowboy peut devenir (passer pour ?) une légende du Far West.

 

 

Le film n'adapte ainsi pas une aventure précise, ne mentionne même pas les Daltons et ne tombe jamais dans le piège du clin d'œil. Il raconte juste une histoire la plus simple et la plus universelle du cinéma : traumatisme, amour, trahison, amitié, épanouissement, le bien contre le mal... Il s'agit presque d'un « Lucky Luke begins ». James Huth prend le temps, et le soin, de poser un univers de western crédible qu'il emmène vers le cartoon, à l'image de son « Las Vegas ». Le ton n'est pas toujours juste, le rythme parfois à contretemps et certains personnages sous-exploités, mais un charme poussiéreux et candide se dégage de cette balade à Daisy Town.

 

 

James Huth parle de son film comme d'« une comédie western d'aventure, dans cet ordre-là ». Moins ambitieuse qu'elle n'y paraît, cette formule convient bien à la manière dont chaque genre équilibre l'autre. Il se passe d'ailleurs la même chose avec le casting, chaque acteur tenant son personnage en une apparition et deux blagues mais sans pour autant tirer la couverture à soi. Par contre, on n'aurait pas misé sur cet ordre-là, car le film fait moins rire que sourire. Lucky Luke n'a pas la virtuosité contemporaine d'Astérix et Obélix : mission Cléopâtre, mais encore moins la vacuité pyrotechnique d'Astérix aux Jeux Olympiques.

 

Résumé

Il a beau traîner un peu des pieds, on le suivrait bien pour de nouvelles aventures ce Lucky Luke.

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