Critique : Loin de la terre brûlée

Laurent Pécha | 29 août 2008
Laurent Pécha | 29 août 2008

Quand le scénariste attitré de Alejandro González Iñárritu (Babel, 21 grammes et Amours chiennes) passe derrière la caméra, il ne faut pas s'étonner de se retrouver face à un récit qui multiplie les destins croisés à des époques différentes. On appelle ça une marque de fabrique ou plus élégamment la patte d'un auteur. C'est dire à quel point The Burning plain risque de laisser de marbre les détracteurs de Babel tant les deux films s'appuient sur une mécanique et même des thèmes très similaires.

Moins grandiloquent que son compatriote mexicain, Guillermo Arriaga se concentre avant tout sur l'histoire et ses personnages. Il se contente ainsi d'une mise en forme soignée qui limite l'esbroufe des passages temporels à sa plus simple expression. On devine ainsi avec son consentement très vite où l'histoire va nous mener et quels sont les liens entre cette femme désincarnée (Charlize Theron), cette mère au foyer reprenant goût à la vie et l'amour dans les bras de son amant mexicain (Kim Basinger) ou encore cette jeune fille sous le choc de l'accident d'avion de son père (Tessa Ia).

Car l'important n'est pas là : Arriaga fait dans le bel ouvrage (un sens du découpage remarquable) pour avant tout mettre en exergue les failles et le mal de vivre d'êtres que la route de la vie a laissé de côté. Loin d'être pathétique, le récit de ces vies brisées s'emplit au fil des minutes d'une humanité plus d'une fois poignante. Tout le mérite en revient d'ailleurs aux comédiens et surtout le trio d'actrices blondes toute en émotions à fleur de peau : la performeuse Charlize Theron, l'éternelle revenante Kim Basinger et la jeune révélation Jennifer Lawrence.

Grâce à elles, Arriaga passe sans trop d'encombre son baptême du feu de cinéaste.

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