À la croisée des mondes : la boussole d'or - Critique

Laurent Pécha | 26 novembre 2007
Laurent Pécha | 26 novembre 2007

Après les hobbits, le sorcier à lunettes et le lion christique, c'est au tour d'une jeune fille et sa boussole d'or d'entrer dans l'arène du film de Noël à rallonge. Premier volet d'une trilogie adaptant les romans d'héroïc fantasy de Philip Pullman, À la croisée des mondes : La boussole d'or prend donc le relais des Harry Potter et autre Monde de Narnia ou encore plus récemment Eragon (pour le pire) et Stardust (pour le meilleur) pour nous plonger dans un univers fantastique et créer de toutes pièces une nouvelle mythologie capable de tenir en haleine ses spectateurs le temps de trois films. De toute évidence, le film de Chris Weitz (du binôme qui nous avait donné American pie !) possède un sacré potentiel d'émerveillement. Pour ce qui est de l'exploiter, c'est une toute autre histoire et c'est ainsi que cette Boussole d'or souffle le chaud et le froid.

 

 
Nettement plus mouvementé qu'un Narnia qui n'avait que sa bataille finale pour nous sortir de la torpeur, le récit file vite et multiplie les rebondissements au risque de perdre les plus vieux d'entre nous ou les moins attentifs (ce sont souvent les mêmes). S'appuyant sur des effets spéciaux presque toujours convaincants, Weitz réussit plutôt bien sa première mission dite d'introduction. On croit vite à cet univers parallèle où l'on ne se sépare jamais de son daemon (un animal qui accompagne toujours son maître et pour cause, il en possède l'âme) et où la Poussière, au même titre que l'épice dans Dune, attise toutes les convoitises et interrogations. Les questions fusent et l'on se prête alors à croire que le départ de la jeune Lyra (l'admirable débutante, Dakota Blue Richards) pour sauver ses proches va permettre d'affiner tout ce maelstrom d'informations et de promesses narratives.

 

 
C'est là que La Boussole d'or perd quelque peu le nord et les frustrations de faire leur entrée. Au lieu de sublimer les enjeux habilement évoqués dans la première partie, Weitz et son équipe s'emmêlent les crayons ou plutôt s'en remettent trop souvent à la palette graphique pour faire avancer leur histoire. Pour un combat entre ours polaires qui ravira le jeune public (The scène d'action du film), on doit alors subir plus d'une séquence dramartugiquement inaboutie malgré l'investissement sans faille du prestigieux casting, Nicole Kidman en tête.

 

 
Mais, comme le montre presque par l'absurde l'ultime scène dialoguée du film, il y aura encore deux autres longs-métrages pour combler les lacunes ainsi exposées. La boussole ne mord donc pas la poussière et devance pour l'instant le lion dans l'attribution fictive de la grande saga fantastico-animalier du moment.

 

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