Critique : La Nonne

Après un Couvent de sinistre mémoire (le Z de Mike Mendez sorti en 2001), c'est au tour d'une nonne d'être le centre d'un film horrifique. Le résultat n'est toujours pas vraiment concluant mais le long-métrage de Luis de la Madrid a au moins le mérite d'être techniquement bien troussé.

Produit par Filmax, la boîte espagnole de Brian Yuzna et fer de lance du renouveau du cinéma d'horreur ibérique, La Nonne souffre avant tout d'un scénario je m'en foutiste de Manu Diez tiré d'une histoire de moins en moins inspirée Jaume Balagueró (il est loin le temps de La Secte sans nom). Avec ses effets de terreur téléphonés – l'eau qui précède l'arrivée du spectre de la nonne -, son gore numérique, ses victimes bêtement conciliantes, ses actrices qui jouent…tout simplement mal et son intrigue de plus en plus ridicule au fil des minutes, cette Nonne ne survit que par intermittences grâce à un savoir faire visuel dans lequel les productions de genre françaises ont encore trop tendance à balbutier.

Exercice de style vain et ennuyeux dans sa seconde partie, sauf si l'on prend le parti d'en rire (l'épilogue étant tout de même un grand moment de n'importe quoi nous privant stupidement d'une séquence finale spectaculaire), La Nonne fait illusion le temps de sa scène inaugurale. Maigre bilan. De là à dire qu'elle mérite l'excommunion… Il y a bien pire comme film à l'affiche dans nos salles en ce moment (qui a dit Les Aristos ?).