Critique : Le Prince de New York

Ilan Ferry | 1 mai 2007
Ilan Ferry | 1 mai 2007

Vieux briscard du film policier, Sidney Lumet marque avec Le prince de New York, réalisé en 1982, le retour à une approche frontale du film policier amorcée dix ans plus tôt avec le French Connection de Friedkin et parfaitement prolongé avec son Serpico, auquel cette nouvelle incursion dans les arcanes troubles du milieu des forces de l'ordre, doit beaucoup. Un retour sur le devant de la scène bienvenu puisqu'il confirme non seulement l'aisance du cinéaste pour décrypter au mieux le système américain via ses institutions les plus emblématiques (et ce via une filmographie qui en a petit à petit fait le chantre du film de procès) mais aussi son talent de directeur d'acteurs. Au Pacino torturé de Serpico et Un après midi de chien succède ainsi un Treat Williams surprenant tour à tour touchant et au bord de l'implosion à mi chemin entre le Henry Hill des Affranchis et le Joe Pistone de Donnie Brasco.

 

 

 Une ambivalence parfaitement assumée, prétexte à un grand numéro d'acteur dont seul Lumet a le secret, Williams rejoignant ainsi Henry Fonda, William Holden, Paul Newman ou encore Timothy Hutton au panthéon des grandes figures tragiques du cinéaste. Passerelle entre la pudeur de Serpico et la hargne presque outrancière de Contre enquête réalisé huit ans plus tard, Le prince de New York se situe clairement entre les deux périodes prolixes de son auteur. Grave et fascinant, le film fleuve de Lumet (plus de 2h30 au compteur) est avant tout un grand drame humain contant la lente descente aux enfers d'un bon flic et sa mise au pilori par deux systèmes (policier et pénal) judicieusement mis en juxtaposition.

 

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