Critique : Les Rebelles de la forêt

Sandy Gillet | 15 octobre 2006
Sandy Gillet | 15 octobre 2006

On croyait la branche animation de Sony Pictures lancée avec Monster House, son coup d'essai de cet été en forme de coup de maître incontestable (lire notre avis en cliquant ici), mais il sera dit que Pixar a encore de beaux jours devant lui tant on ne voit pas comment cette seconde fournée intitulée Les Rebelles de la forêt pourrait contester une hiérarchie qualitative qui semble de plus en plus inscrite dans le marbre*. Et pourtant cette réalisation à six mains (formule tout juste seyante il est vrai pour ne pas nommer trois noms de réalisateurs dont personne ou presque n'a entendu parler) est bien le sixième film majeur d'animation à sortir cette année en provenance du pays de l'Oncle Sam (dans l'ordre chronologique outre Cars et Monster House on aura eu donc L'Âge de glace 2, Lucas fourmi malgré lui, Nos voisins les hommes et The Wild) en attendant le septième fin novembre dont le titre Souris city annonce encore des aventure aux pays de nos amis les bêtes même si là on s'intéressera vraisemblablement et exclusivement à la famille des rongeurs.

Cette avalanche de titres ne fait en effet que conforter l'avancée toujours réelle voire grandissante des Studios Pixar dans le domaine. Côté scénario d'abord où l'on a droit ici avec nos rebelles à une nouvelle variation autour du respect de la nature et de ses habitants (la chasse aux chasseurs) doublée d'une histoire d'amitié naissante entre deux êtres que tout oppose au début tout du moins. Côté scène ensuite car si l'animation est soignée et laisse voir des avancées non dénuées d'intérêts concernant la représentation du poil animalier (les fourrures principalement) et de l'eau (depuis la pluie jusqu'au morceau de bravoure qui voit la destruction du barrage édifiée par les castors), le reste est très plan-plan à l'image donc des aventures de ce grizzly apprivoisé qui se retrouve au sein de son habitat naturel complètement désorienté et affublé d'un cerf mis au banc de la société forestière.

Reste le choix des voix où il est assez réjouissant de n'entendre que celle de Martin Lawrence (la VF est elle assurée par Pascal Legitimus – sic !) pour interpréter Boog, l'ours donc qui adore les barres chocolatées alors que celle d' Ashton Kutcher pour Elliot, le cerf à qui il manque la moitié de ses bois (Julien Courbey pour la VF – re sic !), si elle a un petit air d'Eddy Murphy dans les Shrek, est très convaincante. Un bon point aussi pour les « seconds rôles » (passage obligé apparemment bien assimilé dorénavant par tous les Studios) depuis les deux canards survivants de la dernière saison de chasse un peu sur les nerfs, les castors/ouvriers à la vanne facile, jusqu'aux lapins voyeurs en passant par les écureuils à l'accent écossais toujours prêts à protéger l'arbre et l'orphelin.

Les Rebelles de la forêt répond donc aux cahiers des charges du genre allant même jusqu'à proposer une double lecture enfant/adulte avec pour celui-ci quelques gags bien sentis (mais quasiment tous présents dans la article-details_c-trailers) tout en ne parvenant désespérément pas à proposer plus. Mais était-ce franchement le but recherché ?

* Pour être tout à fait juste, Les Rebelles de la forêt est en fait la première vraie production sortant des Studios Sony Pictures Animation. Monster House n'étant au final qu'un produit que le studio a distribué tout en assurant tout de même quelques facilités de production. Ceci explique peut-être cela.

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