Critique : Christine

Jean-Baptiste Herment | 10 août 2004
Jean-Baptiste Herment | 10 août 2004

Généralement peu apprécié par les fans de Big John, Christine reste pourtant encore aujourd'hui l'une de ses plus belles réussites. Bien que moins personnelle que ses autres œuvres, Carpenter prend son job au sérieux et réussit une adaptation très fidèle à l'esprit du roman de Stephen King.

Malgré les changements inévitables que son scénariste et lui ont opérés, le film respecte l'ambiance du livre et se suit comme une étude de caractère où les personnages ont vraiment le premier rôle. Carpenter ne fait apparaître le surnaturel qu'en milieu de film, tout en se gardant bien de trop en faire (même si les dix dernières minutes sont un peu « too much »). La voiture est – bien sûr – la grande attraction du film, et Carpenter parvient à la rendre menaçante et vivante par de simples cadrages ou par une musique, comme toujours chez lui, très électronique. En utilisant des effets vieux comme le monde, le cinéaste donne un réalisme aux images que les CGI actuels auraient anéanties.

Les acteurs sont impeccables, mais Keith Gordon domine le groupe. Grâce à un subtil travail sur son apparence, il montre les nombreuses facettes de son jeu qui ont fait de lui l'un des meilleurs jeunes acteurs de l'époque. À l'image de Carrie, son personnage, au début mal dans sa peau et souffre-douleur, va progressivement changer jusqu'a devenir l'opposé de ce qu'il était. À ce titre, sa relation avec la voiture titre reste un bel exemple de fétichisme qui donne au film son effet de malaise sans que rien d'explicite ne soit jamais vraiment montré.

Le film s'offre donc le luxe d'être l'une des meilleures adaptations du King, bien que le scénario eût gagné à structurer ses scènes au lieu de les faire se succéder un peu machinalement (ce qui passe dans un roman ne passe pas forcément dans un film). En résulte un léger manque d'intensité qui empêche le film de vraiment prendre aux tripes. Mais, même handicapé par cette structure scénaristique un brin languissante, Carpenter réussit son coup : faire à la fois un bon film et une bonne adaptation. C'est amplement suffisant.

Résumé

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commentaires
Collin
20/10/2015 à 07:19

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