Critique : Pusher II - Du sang sur les mains

Jean-Noël Nicolau | 22 mai 2007
Jean-Noël Nicolau | 22 mai 2007

Pusher II, mis en scène 8 ans après le premier volet, n’en est pas à proprement parler une suite, même s’il reprend certains des protagonistes. C’est surtout un développement de l’univers des paumés danois, en particulier celui du junky pathétique Tonny, interprété par le génial Mads Mikkelsen. Sortant tout juste de prison, il va devoir faire face à toutes les responsabilités liées à la paternité. Cherchant à la fois à survivre et à assumer la cruauté de son entourage, Tonny va lui aussi être entraîné dans un crescendo de violence.

 

Beaucoup plus intense et touchant que le premier film, Pusher II est une œuvre formidable qui reprend le meilleur des séries américaines pour l’adapter à l’ultra-réalisme européen. Les tonalités sont celles du cinéma germaniques, les tons ocres, rouges, verts, sont omniprésents, l’univers visuel est oppressant et glauque, avec une bande son parfois saturée par du rock bruyant, à la limite de l’industriel. Les personnages, portés par des acteurs irréprochables, sont antipathiques, parfois détestables, mais surtout misérables.

 

La mise en scène colle au plus près à son anti-héros, imposant de longs plans séquences virtuoses ou des cadrages serrés qui nous enferment dans le désordre psychologique de Tonny. Entre Gaspar Noé et les frères Dardenne, Nicolas Winding Refn parvient à trouver une voie paradoxalement plus divertissante malgré l’horreur de ce qui est raconté. Pusher II offre ainsi une étude sociale hors du commun qui se dévore avec fascination et admiration.

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