Destination Finale 2 : critique

Laurent Pécha | 9 mars 2006 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Laurent Pécha | 9 mars 2006 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Succès surprise aux États-Unis (53 millions de dollars de recettes) et s'étant bien défendu en France (un peu plus de 800 000 entrées), Destination finale se devait d'avoir une suite. Et tant pis si la quasi-totalité du casting avait péri dans le premier, puisque l'attrait du film réside avant tout dans son concept hautement délirant (la mort rattrape ceux qui lui ont échappé). Les auteurs de Destination finale 2 l'ont parfaitement compris. Résultat, leur film s'avère encore plus grand-guignolesque que son prédécesseur.

Si Destination finale possédait dans son premier tiers la volonté de raconter une vraie histoire avec même une certaine habilité à rendre le récit subtil, le reste du métrage partait en roue libre, accumulant alors les séquences effrayantes (un peu) et désopilantes (surtout). Il faut dire que le concept de la mort rattrapant et éliminant un à un les survivants d'un accident d'avion offrait tout le loisir aux auteurs du film de créer des scènes de meurtre hautement élaborées et on ne peut plus graphiques. La bonne idée de Destination finale 2, c'est justement de reprendre fidèlement ce concept mais en l'accentuant considérablement.

 

photo, A.J. Cook, Michael Landes

 

C'est ainsi que chaque décès (ou tentative) constitue un moment d'anthologie où tous les délires sont envisageables. Toutes les victimes suivent ainsi un véritable parcours du combattant, semé d'embûches qui, assemblées, les mènent directement à leur mort (le premier meurtre solo est un régal du genre, avec une série de rebondissements proprement inimaginables qui transforment une simple cuisine en un terrain des plus hostiles, fous rires garantis). Filmé de manière inventive et inspirée par David R. Ellis, réputé réalisateur de second équipe spécialisé dans les films musclés (En pleine tempête, Peur bleue, Matrix 2...), ces séquences constituent donc les seuls temps forts du récit, les seuls qui permettent à Destination finale 2 d'être un divertissement jouissif à l'image d'une ouverture incroyablement spectaculaire où l'ahurissant carambolage sur l'autoroute devrait être repris en spot pour la prévention routière : efficacité radicale garantie !

 

photo

 

Toutefois, comme dans un film pornographique, on s'ennuie terriblement entre les séquences de meurtres, faute d'une histoire qui tienne la route (à l'image du lien absolument « énorme » qui relie les deux films) et de comédiens convaincants. D'un seul coup, le film devient incroyablement plat et terne, même si cela sert de manière involontaire (?) les scènes musclées où la mort entre en jeu, celles-ci ayant du coup un aspect électrochoc salvateur. Mises bout à bout, ces dernières ne doivent pas dépasser les quarante minutes de métrage, mais il faut avouer que la volonté de Ellis de tout montrer force la sympathie. Le hors champ est ainsi totalement banni, les plans gore sont légions et possèdent un impact visuel redoutable.

 

Affiche française

Résumé

Malgré ces sauts de rythme préjudiciables et une tendance au fil des minutes à se répéter (les ultimes victimes, notamment celles dans l'hôpital, disparaissant avec moins d'originalité et de savoir-faire que les cibles précédentes) empêchant Destination finale 2 d'être vraiment un bon film. En revanche, en DVD avec la télécommande à portée de main, il se bonifie, les séquences de meurtres étant facilement accessibles.

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