Critique : The World

Vincent Julé | 6 juin 2005
Vincent Julé | 6 juin 2005

Premier de film du réalisateur Jia Zhang-ke à être autorisé par le gouvernement chinois, The World garde la même liberté d'expression - thématique et scénique – que lorsqu'il oeuvrait hors du circuit traditionnel sur Platform (2001) ou Plaisirs Inconnus (2003). Cette chronique sentimentale et sociale prend le parti pris d'un traitement hyperréaliste, qui se révèle parfois confus. Du moins, c'est l'impression que le film avait laissée lors de sa présentation au 7ème festival du film asiatique de Deauville, dans sa version de 1h40.

Avec une demi-heure de plus, The World tient un peu plus les promesses de son titre. Tous les personnages gagnent en épaisseur, et leurs relations se (dé)mêlent avec plus de cohérence. Le film délivre alors son architecture, celle d'une pyramide humaine, avec au sommet - et au début - un couple. Puis, le récit s'élargit aux amis, collègues, parents, et ainsi de suite. Chaque point de vue est partagé, et ce foisonnement participe à créer une photographie sociale concrète de la Chine contemporaine. Reste que le sens de l'ellipse et la multiplication des destinées demande un certain effort de concentration, qui perdra plus d'un spectateur en route.

En revanche, le réalisateur chinois se sert avec brio de son décor mondial, sans pour autant en abuser, le tout accompagné d'une lumière travaillée et d'une bande son originale tendance post-rock. Quant aux passages animés pour représenter une « urbanisation » galopante où la technologie supplante chaque jour davantage le contact humain, leur emploi souligne une dernière fois des aspirations mal agencées, où l'enchantement côtoie l'ennui.

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