Benoît Poelvoorde (Narco)

Didier Verdurand | 30 novembre 2004
Didier Verdurand | 30 novembre 2004

Quand l'équipe de Narco est en promo à l'hotel Meurice, les murs des chambres tremblent de rire et il est probable que les clients de l'étage s'en souviennent encore... Écran Large a eu l'immense plaisir de passer un moment avec le meilleur comique francophone depuis quelques années, Benoît Poelvoorde. Karateka dans Narco, il nous parle de Van Damme avec émotion, du Petit Gregory (le cocktail culte de C'est arrivé près de chez vous) et de ses projets dans la partie audio de l'interview que vous retrouverez à la fin de l'article. En attendant, voici un extrait écrit pour vous mettre l'eau à la bouche, ainsi que le dessin qu'il nous a gentiment croqué en quelques minutes.

Votre dernière conversation avec...

Gilles Lellouche et Tristan Aurouet, réalisateurs de Narco.
Pourquoi Gilles Lellouche n'est-il pas là aujourd'hui ? Parce qu'il a fait la fête trop tard hier ! Il vient de nous appeler et a osé nous lancer : « Ça va, ça se passe bien ? »

Guillaume Canet.
Nous avons parlé d'homosexualité. Il ne veut absolument pas coucher avec moi alors que je lui fais des avances depuis un an. Il ne veut rien entendre. Je lui dis pourtant qu'il est trop à cheval sur des vertus chrétiennes extrêmement embarrassantes qui l'handicapent. Je lui ai caressé l'oreille, il a été troublé et il est parti.

Vanessa Paradis.
La dernière fois que je l'ai vue, c'était pendant la promo d'Atomik Circus. Nous avons parlé de la télévision belge parce qu'elle a tourné deux mois en Belgique. Elle m'a dit qu'elle la trouvait assez pauvre. Oui, c'est vrai, je reconnais que notre paysage audiovisuel belge ne brille pas par sa diversité et son éclectisme. Je n'y suis jamais. Ce n'est pas que je ne veux pas y aller, on ne m'y invite pas !

Quentin Tarantino.
Alors, mon dernier sujet avec Quentin... Je l'ai piégé lors d'une solide cuite : il n'a pas reconnu la musique de la série Kung Fu. Tsui Hark était là, je leur ai sifflé l'air pendant dix minutes et ils n'ont pas reconnu. J'ai dit à Quentin : « Si je balance ça à la presse, tu es mort. Toi qui n'arrêtes pas de parler de ninjas et de trucs de sabre, tu n'es même pas foutu de reconnaître le Dieu vivant, David, qui était dans ton film ? » Ça, c'est un scoop. Comment je l'ai niqué l'Amerloque...

Noël Gaudin (l'entarteur).
Boudou ! Je l'ai eu au téléphone il n'y a pas très longtemps. Yann Moix, réalisateur de Podium, est en train de préparer un deuxième film qui s'inspire du plus mauvais réalisateur de tous les temps, qui est belge. Il s'appelle Jean-Jacques Rousseau et il est aussi l'un des réalisateurs les plus poétiques de l'histoire du cinéma. Boudou possède la collection entière de l'œuvre de Rousseau, donc je l'ai appelé pour qu'on organise une soirée ensemble afin que Yann voie de plus près le sidéral travail de Jean-Jacques. Je vous conseille de voir Cinéastes à tout prix, un film hommage à trois réalisateurs dont Rousseau. Il donne des interviews avec une cagoule pour ne pas qu'on lui vole son âme. J'interpréterai Jean-Jacques dans Palme d'or, le film que prépare Yann. Deuxième scoop !

Ta maman.
J'ai offert avec l'argent de Podium, enfin pas tout l'argent parce que j'en ai eu pas mal, une cuisine équipée à ma maman. Elle est partie vivre dans la maison de ma grand-mère à cinq cents mètres de chez moi à Namur, et notre dernière conversation concernait le choix du carrelage. Elle était comme une enfant avec cette cuisine, elle n'en a jamais eue d'équipée de toute sa vie. C'est là que je me suis rendu compte que j'étais blasé, parce que lorsque j'en ai eu une, je l'ai à peine regardée.


On adore dessiner chez nous, peut-être parce qu'on s'y ennuie davantage... J'ai beaucoup dessiné parce que je m'emmerdais à l'école.

Il y avait beaucoup de monsieur Manhattan dans Podium. J'ai créé ce personnage avec mon meilleur ami et je l'adore, même s'il est peut-être le plus odieux que j'ai interprété. J'aime les gens arrogants et prétentieux qui ne disent que des platitudes, je suis plus intéressé par les gens qui ont des défauts que les gens parfaits.

J'aimerais énormément jouer une espèce de prêtre, avec une longue barbichette. Chaque fois qu'il ouvrirait la bouche, ça serait pour dire une phrase pleine de bon sens, alors qu'il ne dit que des conneries. « Quand l'oiseau se pose, ses pattes sont toujours dirigées vers la vérité. Et s'il a chié, c'est que ça va mal. » Mais les réalisateurs manquent d'imagination, ils ne prennent que les Chinois pour ces rôles.

Autoportraits de Benoît Poelvoorde.
Propos recueillis par Patrick Antona et Didier Verdurand.

Benoît Poelvoorde en audio (avec l'accent, c'est tellement mieux !) :

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