Toi aussi donne tes sous à Canet et Téchiné

Simon Riaux | 1 mai 2013
Simon Riaux | 1 mai 2013

Découvrir sur le site de Crowdfunding Ulule.com que le prochain film d'André Téchiné, L'Homme que l'on aimait trop, va avoir recours au système émergeant des dons publics est sinon un choc, ou tout du moins une surprise. Passé la découverte des cadeaux offerts aux heureux donateurs (1 500 boules pour assister à la soirée chiffres chez le distributeur, youpi !), on remarque qu'il nous est diligemment proposé de renoncer à toute contrepartie. À ce stade, l'internaute normalement constitué sera soit gagné par l'hilarité, soit une saine inquiétude.


Aujourd'hui Écran Large vous propose deux types de réactions équilibrées face à une aussi lamentable intrigante nouvelle.


Le point de vue du geek désargenté :


« C'est vraiment des bâtards. Nous faire croire que TéchinéDeneuve et Canet sont à 25 000 € près pour financer un projet, ça craint du boudin. Déjà avec le casting, moi je te ramène quinze SOFICA, W9, TFI et Canal Plus, avec des minimum garantis de malades, sans compter que j'ai des potes chez Wild Bunch, y vont les aider. C'est pas des boloss mes potes. Donc ça veut dire que ces petits salopiauds veulent bouffer le pognon du public AVANT de sortir leur film. C'est quoi le délire ? La machine à café de Fidélité production est en panne, la Deneuve veut un nouveau lifting coach sportif, Canet a exigé une loge avec un hara à l'intérieur ? Bande de bâtaaaaaaaaaaards ! »

Le point de vue du cinéphile conscient :


« C'était donc vrai. Les films du milieu (les budgets « moyens ») ne parviennent définitivement plus à se monter, accréditant les nombreux cris d'alarme poussés par les professionnels de la profession. Mon dieu, Maraval avait vu juste, le cinéma coûte désormais tellement cher, qu'ils ne savent plus ou trouver le pognon. À moins que... mais c'est bien sûr ! Dans leur course à l'échalote de la comédie française friquée taillée pour le prime time, producteurs et distributeurs en ont oublié de s'occuper du vrai cinéma, pas assez bling-bling, pas assez rentable. Je ne puis laisser passer ça, tant pis je ne prendrai plus ma coupe hebdomadaire de champ' au Flore, mais je vais filer un peu de blé à mes saltimbanques préférés. Et comme ça, j'irai à la soirée chiffres ! Paraît que c'est rudement rigolo les soirées chiffres. »


Toi aussi lecteur, choisis en ton âme et conscience quelle est ton camp.

 

 

 

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