Cartoon Movie : le futur de l'animation européenne

Nicolas Thys | 13 avril 2013
Nicolas Thys | 13 avril 2013

Quels longs métrages animés venus d'Europe risquons-nous de découvrir en salle ces prochaines années ?

En parallèle de la rétrospective On cartoon, située dans le Grand Lyon jusqu'au 24 mars et au cours de laquelle on pourra voir ou revoir quelques unes des principales programmations animées de l'année 2012, s'est tenu au centre de congrès de Lyon pendant trois jours un forum de coproduction intitulé Cartoon Movie et organisé par l'association Belge CARTOON dans le but de promouvoir l'industrie du cinéma d'animation européen. C'est la quinzième année que la manifestation existe et la cinquième à Lyon, parrainée par la région Rhône-Alpes, très active dans le domaine du cinéma et de l'image animée. Plusieurs écoles y ont élu domicile comme Emile Cohl ou La Poudrière, un studio important : Folimage, et le plus important des festivals de films d'animation : Annecy.

 
 

Le principe de Cartoon Movie ? Pas vraiment un festival mais un lieu de rencontre pour les professionnels de l'animation européens (réalisateurs et techniciens, producteurs, distributeurs, etc.) qui voient défiler et qui viennent présenter quelques films terminés mais surtout des films en production, des projets en développement ou simplement à l'état de concept. Leur objectif : trouver des collaborateurs pour travailler sur les films mais surtout investisseurs prêts à miser dans ces films en devenir ou dans ces simples idées à partir d'extraits, de bandes-annonces, de quelques images ou d'un synopsis.

En effet, il est souvent bien plus long de créer un film animé image par image qu'un film en prises de vues réelles. Pour certains, ce lieu de rencontre est l'idéal pour montrer l'évolution d'un projet et ils reviennent chaque année avec de nouveaux éléments à montrer. Pour d'autres, il s'agit de faire découvrir en exclusivité des choses inédites. En outre, pour la deuxième fois, se tenait en même temps Cartoon Games avec conférences et rendez-vous entre professionnels de l'animation et du jeu vidéo pour insister sur les liens entre les deux domaines et faire le point sur l'aventure récente mais en pleine essor du cross-media et du transmedia.

 
 

Parmi les 47 œuvres potentielles (plus 9 terminées) proposées sur deux jours, puisque la première journée fût uniquement consacrée au jeu vidéo, nous avons pu assister à la présentation d'une bonne vingtaine. Si toutes ne semblent pas à la hauteur, plusieurs ont retenu notre attention. Mais avant de les aborder plus en détail, notons que ce forum professionnel est également l'occasion de décerner des prix aux meilleurs producteur, distributeur, réalisateur européens ainsi qu'un prix à la personnalité de l'année. Pour 2012, les heureux vainqueurs furent Didier Brunner et sa société de production Les Armateurs responsable de Ernest et Célestine de Benjamin Renner et du troisième opus de Kirikou de Michel Ocelot, TF1 International chez les distributeurs, Peter Lord et ses Pirates ! à la réalisation et, enfin, Benjamin Renner fût couronné personnalité de l'année. 

 

 

Après cette brève présentation, place aux films et aux projets. Vous pourrez accéder à notre galerie présentant les 56 projets et films complets en cliquant sur les visuels ou en suivant ce lien.

Parmi les films complets proposés, nous en avons vu quatre, deux déjà sortis chez nous mais qui cherchent encore quelques distributeurs à l'international et deux dont la sortie sur grand écran est imminente :

- Ernest et Célestine de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier. Récemment couronné du César du meilleur film, nous en avions déjà longuement parlé depuis ses premières présentations aux festivals de Cannes et d'Annecy 2012 ainsi qu'à sa sortie en décembre dernier. Nous avons pu rencontrer son producteur, Didier Brunner, et son réalisateur, Benjamin Renner, dont vous retrouverez les interviews ici et .

- Pinocchio d'Enzo D'Alo. Ce film sorti sur nos écrans depuis deux semaines est une nouvelle adaptation du livre de Carlo Collodi. Malgré un certain intérêt, notamment les décors de Lorenzo Mattotti, il reste peu convaincant. Notre critique ici.

- Aya de Yopougon de Clément Oubrerie et Marguerite Abouet. Produit par Joan Sfar qui avait éditer la bande dessinée d'origine, Aya est un film touchant et sympathique mais aux défauts bien trop nombreux pour qu'on puisse le considérer comme réussi. Notre critique ici.

- Tad, l'explorateur de Enrique Gato. Enorme succès en Espagne, c'est l'un des premiers films européens en images de synthèse qui ne donne pas envie de se cacher de honte. Toutefois, il reste encore d'énormes progrès à accomplir pour voir poindre enfin quelque chose qui pourrait avoir l'allure d'un Pixar, notamment au niveau du scénario. Notre critique ici.

 

   

Parmi les films en projet, nous en avons choisi sept qui, à première vue, semblent sortir du lot. Certains auxquels sont associés quelques noms célèbres ou importants, d'autres anonymes mais dont la présentation laisse augurer du meilleur.

           - Louise en hiver de Jean-François Laguionie (France/Belgique : JPL, La Fabrique, VF Films Production).

Louise en hiver est le projet qu'on attend le plus, emmené par l'un des plus brillants animateurs français au style hautement reconnaissable et qui a plusieurs fois confirmé depuis Gwen, Le livre de sable sa maîtrise du format long. On pourrait l'imaginer porté par la facilité mais il n'en est rien. Assez risqué au niveau du scénario, l'histoire d'une femme âgée qui se retrouve seule dans une station balnéaire désertée en plein hiver, il est bien plus personnel que ses films précédents et plus adulte aussi même s'il restera tendre et amusé. Laguionie réalisera lui-même les décors et s'impliquera dans la conception du film plus que d'habitude. Pour un budget de 3,2 millions d'euros, c'est l'un des projets qui a le plus de chances d'aboutir : un tiers des décors sont dessinés, l'animatique est achevée, les voix en partie enregistrées et la musique choisie. Copie d'exploitation prévue, si tout va bien, pour fin 2014.

 

A noter également, en parallèle, la réalisation d'un documentaire de 52 minutes sur Laguionie par la production du film. On devrait le voir à la télévision ou dans les suppléments d'un futur DVD/Blu-ray.

 
 
 
 

         - Kara de Sinem Sakaoglu (Allemagne : Visual distractions)

Kara est, pratiquement à l'égal de Louise en hiver, l'un des projets en développement que l'on aimerait le plus voir aboutir. Parallèlement, il est l'un de ceux qu'on a peur de ne jamais voir sur les écrans tant son budget est élevé (15 millions d'euros). Le scénario, déjà écrit, est simple et annoncé par cette phrase, joliment tournée : « This is based on a true story - except for the part that I made up. » L'histoire d'une jeune fille perdue dans Istanbul au cours d'un été où elle va aller et venir dans la ville au gré des rencontres. En partie autobiographique et en partie fictionnel, il mêle, aux dires de la réalisatrice, fantastique et conte de fée, comédie et drame et il sera plein de créatures charmantes.

 
 

Comme souvent, les histoires simples inspirent et touchent, au point qu'on a demandé aux auteurs, avant même le film fini, l'écriture d'un ouvrage. La particularité du film, qui explique le budget si élevé : un film uniquement tourné avec des marionnettes et un plateau entier occupé à restituer la ville d'Istanbul. Mais les décors sont déjà construits, les personnages en plasticine et leur armature métallique sophistiquée réalisés (on se souvient que le réalisateur de Mary et Max parlait de plusieurs dizaines de milliers de dollars parfois pour la confection d'un personnage) et l'équipe est prête à tourner. Il ne leur manque que du temps et des partenaires financiers qui arriveront, on l'espère, rapidement. A noter que le film devrait être réalisé en 3D stéréoscopique et, pour les premières secondes qu'on a pu en voir, c'est une réussite. Pour plus de détails : http://blog.kara-the-film.com/ (vous pouvez voir le trailer en 2D sur le blog)

 
 

         

          - Micromeo de Virgil Widrich (Autriche/Luxembourg : AMOUR FOU film)

Micromeo est sur le papier, la chose la plus improbable qui soit : une sorte de Roméo et Juliette dans le corps humain, une histoire d'amour impossible entre une bactérie et un anticorps tous les deux poursuivi par un monstre étrange. Rien qu'à lire ce script, la moitié d'entre vous doivent se demander comment il est possible de parier sur ce script. Et bien, déjà il est réalisé par Virgil Widrich. Peu connu du grand public, il est l'auteur de deux des plus brillants courts-métrages des années 2000 : Copy shop (2001, nomination à l'oscar du meilleur court-métrage que vous pouvez voir en suivant ce lien) et surtout Fast film (2003, visible en cliquant ici), l'un des plus brillants exercices d'animation à partir de found footage : plus de 500 extraits de films hollywoodiens ont été repris et assemblé sous forme d'origami pour réaliser une poursuite folle dans une technique totalement innovante.

 
 

Deuxième élément intéressant, le film est coécrit par Jean-Claude Carrière, que Michael Haneke a présenté à Virgil Widrich après le Ruban Blanc. Avec un scénariste aussi renommé, dont ce sera pourtant le premier film d'animation, difficile d'imaginer un scénario vraiment raté. Si le concept peut faire peur, il est également l'un des plus attirants et novateurs, d'autant plus quand on sait que ses auteurs veulent utiliser une méthode d'animation très particulière, fastidieuse mais intéressante qui combinera différentes techniques. L'une des idées sera de tourner en live, d'imprimer les images pour les réanimer, de poser des matières étranges sur celles-ci pour leur apporter une texture organique proche des films de Svankmajer puis de tout renumériser via ordinateur.

 

 

Le film, encore en développement, devrait couter 5,5 millions d'euros et il serait prévu, si tout va pour le mieux, d'ici 2017. En attendant on pourra toujours patienter avec The Night of a thousand hours de Widrich, bientôt terminé, si un distributeur français est assez malin pour le sortir.

 

 

          - Swing Popa Swing de Sylvain Chomet (France : Les Armateurs)

Chomet n'était pas là pour présenter son projet, c'est Didier Brunner (Interview ici) et Delphine Nicolini des Armateurs qui s'en sont chargés. Et la chose que l'on peut retenir c'est que ce film risque d'être un réel OVNI. Proposé comme un prequel aux Triplettes de Belleville, le synopsis qui nous a été proposé est encore cent fois plus extravagant et plus décalé que ne l'était le film précédent. Au point que les producteurs peinent également à comprendre tout ce qui se passe dans le film. Aucun scénario n'a d'ailleurs été écrit, Chomet passant directement au story-board.


De ce qu'on en a retiré : il y aura la jeunesse des trois sœurs avec leur Popa qui est un médecin spécialisé dans le traitement à l'aide de sangsues (d'où peut-être un succès relatif). On devrait y trouver également Belleville, de la musique, des extra-terrestres, un roi viking, un crapaud, une lune étrange et (bien évidemment) des guerriers masaïs. Peut-être encore d'autres choses d'ailleurs, mais ça on n'a pas trop suivi. Il y sera grosso modo question de musique, de médecine, de triplettes, de guerre, de choses merveilleuses et de paix (l'avantage c'est qu'on ne peut pas trop vous dévoiler ce qui va s'y passer puisque personne ne l'a compris), le tout est prévu pour 2016 et un budget de 11,2 millions d'euros si la folie du cinéaste ne le lui fait pas doubler ...

 
 

On a hâte de voir ce déferlement d'idées étranges qui sera modélisé en 3D avec un rendu 2D très proche de celui des Triplettes de Belleville. Ce Swing Popa Swing marque le retour de Chomet à la comédie burlesque. En attendant, on ira voir Attila Marcel, un premier long en prises de vues réelles prévu pour cette année et produit par Pathé, Chris Bolzli et Claudie Ossard.

 
 

           - Alpha d'Edouard Salier (France : Autour de minuit production)

Déjà présenté lors de la précédente édition de Cartoon Movie dans les projets en concept, Alpha revient cette année au stade de projet en développement. Et, même si on se demande encore ce que va pouvoir donner ce film à la fois abstrait et expérimental et à l'idée de départ simple comme le monde, on a hâte de le voir achevé pour en prendre plein la figure tant les premières images et les premiers trailers donnent envie.

 
 

Ceux qui ne connaissent pas la société de production connaissent certainement quelques uns de leurs travaux comme Logorama, court-métrage primé notamment aux César et aux Oscar, ou encore la série des Babioles, diffusée sur Canal +. Cette fois, leur idée folle est d'adapter un roman graphique totalement inadaptable : Alpha... Directions de Jens Harder (prix de l'audace à Angoulême en 2010). Ce dernier, après 4 ans de recherches a livré un ouvrage somme qui entend représenter l'évolution de l'univers du Big Bang à l'apparition de l'homme en proposant des collisions d'images, des analogies et des passerelles entre sciences, histoire des civilisations et arts notamment. Un exemple sur une même page on peut retrouver un descriptif du T-Rex tel qu'il serait fait par un paléontologue associé au film Jurassic Park ou à Gertie le Dinosaure de Winsor McCay.

 
 

Comment traduire ceci à l'aide d'images en mouvement ? C'est le pari fou auquel sera astreint d'Edouard Salier, réalisateur de nombreux clips et courts métrages assez envoutants, et qu'on voudrait vraiment voir advenir. Celui-ci devrait partir d'une trame narrative assez simple, de préférence sans parole, où les images parleraient d'elles-mêmes : la 3D stéréoscopique pourrait servir de narration augmentée en ajoutant des informations dans l'image. Le film sera réalisé sur ordinateur et proposerait une immersion totale du spectateur, un « trip cosmique et sensoriel » selon les mots du producteur, avec une bande originale composée spécialement pour le film par un grand groupe de trip hop britannique (dont nous devons pour le moment taire le nom).

 
 
 

Les grandes références évoquées sont La Trilogie des Qatsi de Godfrey Reggio (ici, et là-bas), Samsara et Baraka de Ron Fricke, ou Microcosmos de Claude Nuridsany et Marie Pérennou. Le film devrait durer 80 min pour un budget de 8 millions d'euros et, afin d'être les plus exacts possibles, les auteurs travailleront en collaboration avec des paléo-artistes comme Marc Boulay.

A noter, pour les Lyonnais ou ceux qui voudraient se déplacer jusque là, que jusque fin mars la bibliothèque municipale de la Part Dieu accueille, au 4eme étage, une exposition sur la bande dessinée allemande avec plusieurs planches et un descriptif d'Alpha...

 

 

           - Music ! de Patrice Leconte

Après Le Magasin des suicides, un échec au box office mais une jolie réussite artistique malgré la fin tronquée par rapport au roman initial de Jean Teulé, Patrice Leconte poursuit dans l'animation avec Music ! un projet qu'il coréalisera avec Régis Vidal (auteur graphique sur son film précédent). Il le dit lui-même, ce film sera volontairement plus grand public que le précédent, moins sombre et cynique. Les premières lignes du scénario vont effectivement dans ce sens. Music ! sera l'histoire d'une adolescente passionnée par la musique qui se réveille un beau jour, la faute à une professeur de musique monstrueuse, dans un univers où celle-ci n'existe plus, interdite par le gouvernement.

 


Le film, envisagé pour une sortie internationale, est envisagé comme un global cross media project, d'où des déclinaisons et liens possibles avec d'autres médias. Ce ne sera pas une comédie musicale mais il comportera de nombreuses chansons et parties musicales avec des morceaux venus de différents horizons musicaux. Pour incarner le personnage principal, la voix choisie sera celle d'une chanteuse internationalement reconnue. Les auteurs en sont encore à l'étape du story-board. Le film devrait couter 8 millions d'euros, avoir un aspect 2D tout en étant créé par ordinateur et sortir en 2016. 

 

   

         - L'Île des enfants perdus (France, Label anim.)

Tout commence en 1934, Belle-Île est une colonie pénitentiaire qui comporte un bagne pour enfants avec un cachot. La discipline est stricte et les enfants sont destinés à devenir marins, cordonniers ou paysans la plupart du temps. Une mutinerie éclate pour une broutille, 56 enfants s'échappent, beaucoup sont retrouvés et l'histoire fait scandale partout en France. Jacques Prévert, qui n'est pas encore un auteur très connu, en est profondément choqué et il en écrira un poème (La Chasse à l'enfant) puis une chanson et finalement un traitement d'une cinquantaine de pages pour un film qui ne se fera jamais.

 
 

Jean Régnaud a repris le traitement et, partant de là, il a écrit un scénario complet, l'histoire d'un bourgeois au fond du gouffre en vacances sur l'île qui, pour s'en sortir, décide de marier sa fille à un homme insipide. Celle-ci va rencontrer l'un des jeunes hommes évadés du bagne et s'ensuivront de multiples aventures. Le film, produit par Labe anim., pourrait être réalisé par Dominique Etchecopar dont ce serait la première réalisation dans le long métrage pour le cinéma. Le film, à destination des 8 ans et plus, sera animé à la main sauf pour certaines séquences où l'apport informatique se révèlera indispensable comme les voitures ou véhicule, mais le rendu sera toujours en 2D. Pour l'instant le scénario est prêt et le budget prévu avoisine les 6 millions d'euros.

 

 

Quelques autres projets semblent intéressants mais il nous sera difficile de développer davantage soit parce que nous étions dans un atelier de présentation parallèle et qu'on nous en a juste parlé, soit parce que les auteurs ont davantage décrit le scénario que le projet graphique et les techniques d'animation envisagées. Signalons en rapidement quelques uns

 

 

Tout d'abord, Autour de minuit (Cf. Alpha ci-dessus) est venu présenter un projet à l'état de concept et qui semblerait selon beaucoup prometteur : Le Yark, sorte de monstre étrange à mi chemin entre le Gruffalo illustré par Axel Scheffler et les Maximonstres de Maurice Sendak. Un film tchèque vient compléter ce panorama rapide : Hangman Jr., film de marionnettes sur un fils de bourreau qui jouera beaucoup sur les peurs enfantines sans cesser d'être amusant et décalé, suivi d'un dessin animé politique et drôle venu de Pologne : Souris en grève ! qui relate une grève chez les souris de Gdansk, soumises aux quatre volontés des rats, au début des années 1980, pendant que les ouvriers suivants Solidarność étaient en grève dans le port au-dessus d'eux. Enfin, plus « sérieux », Cafard, une coproduction néerlandaise, belge et française au graphisme cru et radical sur la première guerre mondiale avec viol et vengeance en perspective. Prévu pour 2014, soit les 100 ans du début des conflits, on devrait beaucoup en entendre parler.

 

 

Une édition 2013 de Cartoon Movie très bonne dans l'ensemble. Elle aura réuni un très grand nombre de personnalités de l'animation européenne dont l'état global est tout à fait satisfaisant. Reste à voir maintenant combien de ces projets vont être concrétisés dans les années à venir...

 

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