21ème Festival de Sarlat: entre foie gras et stars de cinéma

Damien Virgitti | 21 novembre 2012
Damien Virgitti | 21 novembre 2012
Du 14 au 17 novembre, la petite ville de Sarlat à proximité de Bordeaux s’est animée aux couleurs du 7ème art lors de son 21ème Festival annuel de cinéma. Entre foie gras et stars attendues au pied levé par leurs fans, c’est toute la ville qui était en émoi.
 
 
Des étudiants en cinéma ont afflué en nombre dans la ville pour tourner des courts-métrages sur fond d’un décor médiéval magique, tandis que d’autres servaient de jury aux projections de la sélection officielle, ponctuée de rencontres avec les principaux acteurs et réalisateurs pour découvrir l’envers du métier. Et entre le nouveau Valérie Donzelli (La guerre est déclarée), l’adaptation de L'homme qui rit de Victor Hugo, le nouveau grand rôle de Joey Starr et le petit bijou d’animation Ernest et Célestine (déjà consacré dans nos colonnes comme "le meilleur film d’animation de l’année" : voir notre critique complète), on peut dire que cette sélection faisait preuve d’une certaine ambition à la française, portée par la nouvelle génération de comédiens.
 
 

Une ambition et une envie de cinéma qui a d’ailleurs tapé dans l’œil de l’ensemble du jury, tant les premiers longs-métrages ont été surtout récompensés. En tête du palmarès, Max de Stéphanie Murat (sortie le 23 janvier 2013) a remporté le plus haut prix de la ville de Sarlat, la Salamandre d’or, désigné par le vote du public et de la commune. Cette comédie dramatique qui réunit à l’écran Joey Starr et Mathilde Seigner dans un « Pretty woman » à la française a pourtant rencontré des réactions plus réservées auprès de la presse, même si les prestations des deux comédiens restent tout a fait honorables dans cette histoire qui lorgne trop par moments vers le téléfilm du mardi soir. Lors d’une rencontre avec le comédien-rappeur qui s'est avérée mouvementée, Joey Starr a reconnu qu’il prenait plaisir à faire du cinéma et à raconter des histoires. Son prochain film avec Emmanuel Mouret, actuellement en tournage, devrait confirmer cette envie.
 
 

Deuxième vote unanime du public : les premiers pas de Hugo Gélin (petit-fils de) en tant que réalisateur sur la comédie Comme des frères, dans les salles ce mercredi. Ce road movie pétri de sensibilité et de tendresse, portée par une mise en scène moderne et prometteuse, a ainsi raflé le prix des lycéens du meilleur film ainsi que le prix de la meilleure interprétation féminine pour Mélanie Thierry, fantôme plein de grâce qui réunit depuis l’au-delà trois amis que tout oppose dans un dernier voyage vers l’Île de Beauté (lire notre critique). 
 
 

Pour la meilleure interprétation masculine, c’est Raphaël Personnaz qui remporte le prix du jury jeune pour son personnage de La stratégie de la poussette (sortie le 2 janvier 2013) . Révélation de La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier, ce premier rôle grand public aux côtés de Charlotte Lebon le voit affublé d’un bébé littaralement tombé du ciel pour reconquérir sa belle. Si la comédie comporte encore quelques défauts de jeunesse, elle a permis la recontre d’un réalisateur plein d’énergie et d’humour dont on attend qu’il révèle toutes ses qualités d’écriture.

Enfin, Ernest et Célestine (sortie le 12 décembre), notre chouchou de l’animation en cette fin d’année, a aussi ému le jury des jeunes dans son message de tolérance et d’ode à l’amitié. (lire notre critique).
 
 

Parmi les grands absents de ce palmarès, on pourra regretter que le nouveau Valerie Donzelli, Main dans la main (sortie le 19 décembre), n’ait pas conquis le public. Si ce nouvel opus qui mélange fantastique onirique avec toujours une grosse part de la vie de la réalisatrice ne possède pas la même force dramatique que son précédent film (La Guerre est déclarée), il n’en reste pas moins une œuvre attachante et singulière dans le paysage du cinéma français. Tout comme L’homme qui rit (sortie le 26 décembre) qui, même s’il n’évite pas les défauts inhérents au cinéma de genre français, séduit par son énorme travail sur l’ambiance crépusculaire du film avec ses décors baroques et sa musique Burtonienne.
 
Au bout de sa 21ème édition, le Festival de Sarlat, et son décor intemporel, auront prouvé que le cinéma français se porte plutôt en bonne santé. Alors profitez de la fin de l'année pour vous réfugier dans les salles. Vous y trouverez le même plaisir qu'au coin du feu. Et peut être même des odeurs apétissantes de bonne cuisine.
 
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