Métal Hurlant Chronicles : La bombe SF made in France

Laurent Pécha | 27 octobre 2012
Laurent Pécha | 27 octobre 2012

Enfin, ce samedi 27 octobre en fin de soirée (23h), France 4 va diffuser la série Métal Hurlant Chronicles. Dire que le chemin fut long pour en arriver là est un doux euphémisme mais l'envie, l'énergie, la lutte et les combats de tous les instants que les gens de WE Productions ont mis pour produire cette série, ont payé. Métal Hurlant Chronicles est un sacré bon morceau de télévision française. Car, oui, cette anthologie SF vient de chez nous et lorsqu'on regarde les 6 épisodes de cette première saison, on pourrait fortement en douter quand, dans le même temps, pas plus tard qu'il y a une semaine, on matait sur TF1 le Merlin avec Gérard Jugnot. Seulement voilà, quand on a peu d'argent, on peut avoir de la conviction et du talent pour braver les obstacles. Guillaume Lubrano et Justine Veillot, producteurs et scénaristes sur le show (plus réalisateur de tous les épisodes pour le premier), le prouvent avec brio ici.


 

Fidèle à l'esprit du célèbre magazine - plus d'une fois, on a l'impression de voir en live les planches des dessins que l'on a tant aimé adolescent - Métal Hurlant Chronicles joue la carte très tendance de l'anthologie. C'est dire qu'ici, comme du temps du mag, les points de repère entre les différents épisodes, n'existent quasiment pas et l'on peut ainsi aisément passer d'un épisode ultra intimiste (Shelter me où deux personnes sont enfermés dans un bunker après que le monde ait été détruit) à un space-opéra riche en effets visuels (Master of destiny). Si l'on perd un peu ce côté addict qu'une série peut faire naître avec des personnages récurrents et un fil rouge où le suspense serait crescendo, on y gagne en stimulation et fascination devant des univers qui ne cessent de changer au fil des épisodes. Cette variété est la grande force de la série tant l'adhésion se fera forcement pour tel ou tel épisode. Et, si, par malheur, un ne passionne pas plus que ça, la durée courte (26 minutes par épisode) et le rythme soutenu plaident constamment en sa faveur.

Malgré un budget riquiqui pour les besoins d'un tel show (en gros, le budget de la série équivaut à même pas la moitié d'un épisode d'une grosse série de SF en provenance des USA), Guillaume Lubrano et son équipe ont redoublé d'efforts pour tout ce qu'ils ont pu dépenser, se voit à l'écran. En résulte un cas presque d'école dans l'univers télévisuel français (et l'on pourrait même pousser le raisonnement vers le cinéma hexagonal) où tout sonne juste. Des décors aux costumes en passant par les SFX mais aussi le jeu des comédiens ou encore la manière de mettre en images l'action. Bref, on y croit constamment à l'image de cet ambitieux King's crown (premier épisode diffusé ce samedi) mettant en vedette un tournoi martial futuriste décidant du nom du nouveau Roi. Il faut dire que pour l'occasion, WE Productions a fait appel à la crème des mecs qui sont capables de se foutre sur la gueule sans doublure ou trucages : Scott Adkins et Michael Jai White (quiconque ayant vu Undisputed 2, sait de quoi on parle). Même s'il est un peu trop court à notre goût (les 26 minutes du show n'auraient de toute façon pas suffi à calmer nos désirs de les voir se tataner à tout va), leur affrontement, clou de l'épisode, est non seulement totalement inédit dans nos contrées télévisuelles mais un sacré morceau de bravoure.

Un autre moment de réjouissance mais il faudra pour cela attendre le samedi 3 novembre et le 5ème épisode, sera la diffusion de Master of destiny. Nul doute que tous les mâles en rut seront alors devant leur petit écran (qu'ils voudront pour le coup le plus grand possible) puisque c'est là qu'apparaîtra la divine, sublime, méga bonne, ultra sexy, désirable, sensuelle (y en a pour tous les styles) Kelly Brook. Si la demoiselle ne veut malheureusement plus faire de nu réduisant l'efficacité de la scène d'amour, on vous rassure : une Kelly chevauchant un mâle de dos, ça garde un potentiel bandulatoire démesuré.

 

Et puis quand Kelly ne fait pas l'amour dans cet épisode, elle porte une combinaison de cuir moulante qui, à elle seule, effraie tous les compteurs geiger du sex-appeal (on ne remerciera jamais assez Justine Veillot pour ce costume anthologique). Personnification absolue de toutes ces créatures magnifiques que l'on a pu découvrir en feuilletant Métal Hurlant dans des endroits parfois très intimes, Kelly Brook est un show à elle toute seule. Et comme l'actrice met sa plastique d'exception au service d'un récit de pure SF qui redouble, avec maestria, d'effets visuels (plus de 230 trucages pour l'épisode), autant vous dire que ce Master of destiny est un feu d'artifice totalement jouissif.

Jouissif, voilà bien le mot qui reste en bouche à la vision de cette première saison de Métal Hurlant Chronicles. Dès lors, l'évidence est de mise : on espère voir arriver très vite une deuxième (et on n'a pas dit seconde) saison. Nul doute que l'expérience et l'ambition grandissantes permettront alors au show de grandir encore plus au point de faire sérieusement de l'ombre à ce que l'Amérique peut offrir de meilleur dans le domaine. Sacré tour de force en perspective !

 

 

Métal Hurlant Chronicles est diffusé les samedi 27 octobre et 3 novembre à partir de 23 heures et à raison de 3 épisodes par soirée.

 

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