Etrange Festival de Paris 2012 - Le programme

Aude Boutillon | 27 août 2012
Aude Boutillon | 27 août 2012

On l'aime, l'Etrange Festival de Paris. On l'attend fiévreusement, on égrène le compte-à-rebours qui le précède, on se demande comment l'événement pourra dépasser l'édition précédente, puis comment la suivante pourra surclasser celle-ci. Le rassemblement le plus iconoclaste et alternatif de la capitale ne dérogera pas à la règle en cette année 2012, en témoigne un programme insolemment opulent d'inédits affriolants, de découvertes improbables et d'hommages grisants.

 

 

Vingt-et-un films concourront pour le classique Prix Nouveau Genre, en association avec Canal+ Cinéma. Mais, petite nouveauté introduite par la dix-huitième édition, ils seront également soumis à l'impitoyable vote du public, qui remettra, à l'issue du Festival, un trophée à la pellicule qui aura conquis son petit cœur déviant. Nous retrouverons, en guise d'ouverture des festivités, le germano-norvégien Headhunters, thriller glacial précédé notamment de l'attendu Wrong Cops, dernier méfait en date de Quentin Dupieux, que l'on ne présente plus aux spectateurs de l'Etrange. Côté comédies (le terme étant à traduire à l'aune de la politique bien connue du Festival), on retrouvera le  grinçant God Bless America et sa fustigation d'une non-culture nivelée par le bas, au côté de A Fantastic Fear of Everything, où Simon Pegg enfilera le costume  d'un écrivain de livres pour enfants obsédé par les serial killers Victoriens. Le britannique Berberian Sound Studio, intriguant au possible, devrait quant à lui réserver son lot d'étrangetés réjouissantes. Iron Sky, sa Lune et ses nazis ouvriront le bal de la science-fiction, rejoints par le lituanien Vanishing Waves et ses promesses psychédéliques. L'action et le polar seront quant à eux parés de biens attrayants atouts, issus des quatre coins du monde. Si nous attendons de nous prononcer sur l'efficacité de la digestion de la trilogie Pusher par l'islandais Black's Game, nous nous réjouissons de découvrir Motorway, qui signe le retour de Soi Cheang et d'Anthony Wong, respectivement derrière et devant la caméra. L'horreur et le fantastique seront bien entendu de la partie, représentés par A Chinese Ghost Story, l'irlandais Citadel, l'Insensibles de Juan Carlos Medina, et bien entendu un Comforting Skin qui avait déchaîné les passions de notre cher rédac' chef à Gérardmer. The Thompsons marquera également le retour des Butcher Brothers à la réalisation, après l'inclassable The Violent Kind, et faisant suite aux aventures de la famille Hamilton.

 

 

Les inédits et avant-premières hors-compétition ne seront pas en reste, puisqu'en sus du Dredd qui clôturera les festivités, et du Maniac nouvelle génération qui court les festivals ces derniers mois, nous aurons tout le plaisir de découvrir le nouveau Alex de la Iglesia, Un jour de chance. Les amateurs d'anthologies, qui avaient pu se repaître du Theatre Bizarre l'an dernier, se régaleront certainement de The Fourth Dimension, composé de trois courts-métrages illustrant... la Quatrième Dimension. Hated s'intéressera quant à lui aux travers de l'industrie musicale, et Paradis : Amour au tourisme sexuel kenyan. Tout un programme. Gyo, Afterschool Midnighters et Ernest et Célestine assureront enfin la représentation du cinéma d'animation dans les salles obscures du Forum des images. Après la déferlante Sushi Typhoon qui s'était abattue sur Paris l'an dernier à l'occasion d'une nuit... mémorable, le bien-aimé Noboru Iguchi reviendra avec Dead Sushi, que certains d'entre nous, que nous nous abstiendrons de nommer, attendent avec une fièvre non feinte. Notre Antona favori se ruera quant à lui sur Eega, comédie fantastique indienne déjantée, pour des raisons évidentes à qui aura déjà suivi les aventures festives du plus bollywoodien des Corses. Le moyen-métrage japonais Henge et ses histoires d'organes monstrueux rappellent quant à eux inévitablement au cinéma métamorphe de Tsukamoto, teinté d'un Cronenberg des plus charnels ; il va sans dire que nous sommes d'ores et déjà de la partie. De membres tentaculaires, il en sera également question dans Dead Shadows, qui, non content de s'adresser aux férus d'horreur 80's, se paie également les talents de nos Vincent Julé et Rurik Sallé nationaux, ce dernier voyant depuis sa boîte aux lettres encombrée de missives enflammées signées de la main d'un certain Laurent P.

 

 

Mais l'âme de l'Etrange Festival réside grandement dans sa faculté à proposer des rétrospectives et autres thématiques concoctées aux petits oignons, permettant la (re)découverte d'œuvres cultes comme de pépites oubliées. Karim Hussain, Bigas Luna, Jeff Lieberman, seront autant de noms incontournables, sacrés à l'occasion de projections privilégiées, tandis que Ron Fricke, Ben Kill List Wheatley (présent lors du Festival), et Mathieu Seiler feront l'objet de Focus dédiés. Kenneth Anger (accompagné pour l'occasion de Nicolas Winding Refn) et Jan Kounen viendront quant à eux présenter leurs Cartes Blanches respectives, composées d'immanquables tels que Freaks, Mort sur le grill, ou encore Les 3 Supermen turcs aux Jeux Olympiques.

Vous vous pensiez rassasiés ? Que nenni, les réjouissances ne connaissent d'épilogue entre les murs du Forum des Images. Théma Motorpsycho (Knightriders, Motor Psycho et Driver entre autres), Nuit Zombie (dominée par le Zombie Ass de Noboru Iguchi, décidément très en forme) et Nuit New British Generation, gratuite et proposée par Canal+ Cinéma, constitueront enfin les délicates cerises sur le sommet du gargantuesque millefeuille qu'est l'Etrange Festival, qui s'ornera par ailleurs de ses habituels programmes de courts métrages, de trois ciné-concerts, et autant d'expositions.

Nous vous donnons donc rendez-vous le 6 septembre prochain pour un festin d'étrangetés, de transgressions et d'anomalies en tous genres. Le programme complet est disponible sur le site de l'Etrange Festival.

 

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