Scott Adkins (Expendables 2)

Simon Riaux | 21 août 2012
Simon Riaux | 21 août 2012
Artiste martial parmi les plus accomplis de sa génération, Scott Adkins fait partie de cette nouvelle garde appelée par les vieux maîtres pour servir à leurs côtés dans The Expendables 2. Plus qu'un second rôle pour la gloire, le comédien vient ici apporter aux combats un supplément de puissance et de dynamisme indissociable de son phénoménal talent (et de sa relative jeunesse). Mission accomplie, tant l'acteur se révèle un atout de poids dans la réussite de cet actionner à l'ancienne, où ses capacités font souvent mouche. L'occasion de poser quelques questions à un homme aussi disponible qu'agréable, qui nous parle de son parcours, ses mentors... mais pas de Metal Hurlant Chronicle (ne pleure pas lecteur contrit), puisque nous l'interrogerons spécifiquement à ce sujet lors de la prochaine promotion de la série la plus attendue de tous les temps (sic).

 

 

Je sais que Jean-Claude Van Damme était dans votre jeunesse l'un de vos acteurs préférés, pouvez-vous nous en dire plus ?

Bien sûr, Jean-Claude a été essentiel, déterminant pour moi. J'étais très jeune à l'époque, mais j'étais déjà fan de Bruce Lee. C'était un combattant très impressionnant, mais pas vraiment comparable dans l'esprit d'un jeune garçon occidental, puisqu'il représentait aussi un certain exotisme. La rapidité de ses mouvements, ses cris, son look... ça m'intéressait, mais je ne pouvais pas encore me projeter. Un jour au video club, j'ai vu une VHS de Van Damme dont la seule jaquette m'a laissé bouche bée. Il avait l'air si dur, il était incroyablement musclé, un vrai guerrier. Mais c'était interdit aux moins de douze ans, je ne pouvais pas le louer, j'ai donc dû demander à ma mère si je pouvais l'emmener à la maison. Il a fallu négocier, mais j'ai réussi. Quelques heures plus tard je savais que je voulais devenir acteur martial, et j'ai commencé à mimer tout ce que je l'avais vu faire dans le film, à en louer d'autres, et ainsi de suite. C'est devenu une obsession.

 

Et comment était-ce de se battre à ses côtés dans The Expendables 2 ?

C'était excellent ! J'ai pris mon pied, vraiment ! Notre première apparition, elle relève pour moi du pur fantasme de gamin. Mais vous savez, ce n'était pas non plus une première, j'ai joué à ses côtés dans Assassination Game. Ce qui est une très bonne chose, parce que ça a été une expérience très positive, et que du coup, j'étais beaucoup plus détendu et libre pour interagir avec lui sur le plateau du film. J'ai adoré être de son côté face à un tout un tas d'autres légendes, c'était franchement jouissif.

Je serai très bientôt à l'affiche avec lui du prochain Universal Soldier, où je ne tiendrai ni un petit rôle, ni ne serai un sidekick, puisqu'on va carrément s'affronter dans un combat final super violent ! Dans la vie comme devant la caméra, on s'entend très bien avec Jean-Claude, c'est une sorte d'ami, de collègue et de mentor. Le film est très bourrin, le succès des Expendables n'est d'ailleurs peut-être pas étranger dans le traitement très old school de la violence. Et si vous y avez apprécié Dolph Ludgren, vous devriez prendre votre pied ! Ça va être très physique et impitoyable, limite barbare.

 

Justement, en parlant de Lundgren, il m'a semblé qu'il mettait énormément de lui-même dans The Expendables 2, et qu'il rendait ainsi son engagement et son personnage beaucoup plus touchant que dans le premier épisode.

On a passé très peu de temps ensemble sur le plateau de The Expendables 2, pour des raisons toutes simples d'emploi du temps. En revanche, je l'ai mieux connu sur Universal Soldiers, et oui, il est clair que son personnage de Gunnar... c'est lui ! Même leur C.V. sont identiques, ça rend sa démarche émouvante, et ça en dit j'imagine pas mal sur la relation qui le lie à Stallone.


Quel est le membre des Expendables qui vous a le plus impressionné ?

Là comme ça, je vous dirais Liam Hemsworth. Pas parce que c'est le nouveau qu'il faut mettre en avant, ni parce qu'il faut en parler pour rameuter des spectatrices de 15 ans. Mais parce qu'il a seulement la vingtaine, et qu'il a su nous en remontrer à tous en terme de sérieux et de professionnalisme. Il faut un sacré sang froid pour accomplir ce qu'il fait au milieu d'un casting de légendes vivantes, et il est resté cool, détendu et enthousiaste tout du long. Pas la grosse tête, sympa. Il est impressionnant ! Ensuite bien sûr, le plus incroyable est Sly.

Dès votre arrivée sur le plateau vous vous rendez compte qu'il travaille comme un scénariste -producteur qu'absolument tout l'intéresse sur le plateau, il ne laisse rien au hasard. Puis vous réalisez qu'en plus il passe devant la caméra et tourne des scènes d'action complètement démentes, à soixante ans passés ! Et avec ça, il ne s'arrête pas une fois la journée terminée, il prépare, il visionne, il corrige, il anticipe. C'est une machine de travail, un passionné, un artisan, une star, et un type humainement formidable.

 

Jason Statham est aussi connu pour être un combattant très intense, très engagé physiquement dans les cascades, comment s'est déroulé votre combat l'un contre contre l'autre ?

Au total, nous n'avons eu qu'une journée pour tourner cette séquence, qui est très violente et précise, et pas beaucoup plus longtemps sur le plateau ensemble pour faire connaissance. Je le connais donc très peu. J'ai pu voir son très grand professionnalisme, ce qui est toujours bon signe dans ce métier, un professionnel est quelqu'un qui respecte ses partenaires, ne se blesse pas ni ne blesse personne. On s'est très bien entendus malgré une situation extrêmement complexe. Vous avez dû remarquer la qualité des éclairages dans le film, la photographie de la dernière scène d'action est renversante. Par conséquent, les électros et le chef op avaient besoin de beaucoup de temps d'installation, leur travail était extrêmement délicat, tandis que nous avions très peu de temps pour effectuer un combat quasiment jamais répété, en tout cas jamais ensemble. Au final, je ne crois pas qu'on ait eu une seule fois droit à plus de deux ou trois prises par plan. Je connais donc peu Jason, mais suffisamment pour vous dire qu'il est capable de tourner dans ces conditions, et de s'en sortir avec les honneurs.


En effet !

Ce n'est pas la première fois vous savez, mais c'est vrai que c'est très différent et beaucoup plus tendu quand on travaille sur ce rythme pour un blockbuster. Là, on n'a vraiment pas droit à l'erreur, le budget ou la nature du film ne lui autorisent pas d'approximations. Mais je crois qu'on s'en est tiré avec les honneurs. Du coup avec Jason, on a opté pour un duel assez bref, mais très intense. Je pense qu'on a eu raison, j'espère que les fans ne seront pas déçus par la durée de la scène, et verront qu'on se met quand même une sacrée peignée, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne s'est pas économisés !


Travailler sur le plateau de The Expendables 2, ce doit aussi être une sacrée bataille d'ego...

Les acteurs sont des gens narcissiques, alors quand ce sont des stars et que leur boulot est de sauver le monde, imaginez un peu ! Plus sérieusement, les choses ont été très harmonieuses, premièrement parce que le script laisse à chacun un moment de lumière, une scène glorieuse, donc personne ne ronge son frein en se disant qu'il est la dernière roue du carrosse, c'est très important. Ensuite, certains d'entre eux se connaissent depuis plusieurs dizaines d'années, se sont déjà aidés, renvoyé des ascenseurs, alors si quelqu'un est tendu, en désaccord ou quoi, il y a toujours une personne susceptible d'aider l'autre à redescendre sur terre. Je pense que ce que l'équipe avait mieux intégré que sur le premier épisode, c'est que si chacun avait besoin de son quart d'heure de gloire, il n'était possible de l'obtenir que grâce aux interactions avec les autres personnages. Du coup, les egos étaient là bien sûr, mais dans une ambiance de bonne camaraderie.

 

Nous autres journalistes, on s'est pas mal épanchés sur l'embauche de Simon West pour remplacer Stallone à la réalisation, comment s'est passé leur collaboration ?

Très bien je crois. Les deux étaient très détendus, très relaxés, et connaissaient parfaitement leur rôle respectif. Sylvester avait beaucoup bossé sur la production et l'écriture du script, Simon, qui est un gentleman, en était tout à fait conscient, et désirait plus que tout ne pas trahir ce qui avait été fait avant qu'il arrive. C'est quelqu'un de très pro, qui a filmé beaucoup de gros films d'action, et qui a un instinct remarquable, dès lors qu'il s'agit de placer la caméra, du coup, avec Stallone, il y a eu une collaboration très apaisée.


Avez-vous vu The Raid ? Et qu'en avez-vous pensé ?

Bien sûr que je l'ai vu ! C'est le meilleur film d'action de l'année, peut-être la plus grosse claque depuis Matrix. C'est le meilleur du jeu vidéo et du cinéma. Les acteurs font un travail incroyable, leur engagement est sidérant. J'ai dit tout le bien que j'en pensais à Gareth Evans, je lui ai dit que je voulais être dans son prochain film. Absolument. Son film est un objet de fantasme pour tout artiste martial.

 

 

 

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