Le cinéma et les sports des Jeux Olympiques

Laurent Pécha | 26 juillet 2012
Laurent Pécha | 26 juillet 2012

En ce vendredi 27 juillet s'ouvre les Jeux Olympiques de Londres. À Écran Large, on aurait pu vous compter les films mettant en vedette cet événement sportif majeur mais on a préféré tenter de répertorier les films qui centraient l'essentiel de leur intrigue sur les diverses disciplines olympiques que l'on va pouvoir admirer durant ces 15 prochains jours. Sur le papier, on a cru que cela allait être relativement aisé. Présomptueux que nous étions comme un sportif qui arriverait non préparé à Londres. Il a fallu aller chercher loin, très loin même dans nos souvenirs pour remplir les cases manquantes. Malgré tous nos efforts - on ne compte plus nos courbatures cérébrales -, certaines disciplines n'ont pas trouvé preneur même si la tentation fut grande de glisser Délivrance dans la section canoë-kayak ou tir à l'arc. Entre deux épreuves, voici donc un peu de cinéma, pas toujours de premier choix certes, mais à mater dans la chaleur de l'été pour prolonger (un peu) l'esprit Olympique de la compet et du dépassement de soi.

 

 

Basket-ball

 

Le Grand défi (Hoosiers, 1989) de David Anspaugh

 

 

Le basket-ball est un des sports phares de cette quinzaine londonienne avec la présence d’une équipe américaine jugée presque aussi forte que la Dream Team de 1992. En attendant de les voir écraser la concurrence dont malheureusement les bleus de Tony Parker, il est toujours bon de se (re)plonger dans le meilleur film ayant comme cadre la balle orange. Injustement méconnu, Hoosiers est ce que l’on appelle le film de sport parfait. Inspiré d'une incroyable histoire vraie (une minuscule équipe de lycée du fin fond de l'Indiana va se retrouver en finale pour tenter de remporter le titre de son Etat), le film de David Anspaugh exploite à merveille tous les canevas de l'exploit sportif (personne n'y croit sauf le nouveau coach, les embûches se multiplient - défection du meilleur joueur -,...). Porté par une musique enthousiasmante de Jerry Goldsmith (le thème principal vous donne une pêche prodigieuse), interprété par des acteurs au sommet de leur art (Gene Hackman, Dennis Hopper, Barbara Hershey) et offrant des matchs de basket haletants (l'ultime partie est un fabuleux moment d'anthologie), Hoosiers est donc non seulement la référence absolue lorsqu'on évoque le basket-ball au cinéma mais aussi un sacré grand film.

 

 

Boxe

 

Gentleman Jim (1942) de Raoul Walsh

 

 

Nouveau chef d'oeuvre à mettre au crédit de la glorieuse collaboration entre Raoul Walsh et Errol Flynn, Gentleman Jim est la biographie du boxeur américain James J. Corbett, premier de la liste de ces gladiateurs modernes qui n'était pas encore dénommé le « noble art ». Et le film de devenir une des premières références solides du genre dit film de boxe. Adoptant le canevas classique du jeune outsider, perdu au milieu d'une remuante fratrie, qui va conquérir sa place dans la haute société par sa pratique du sport, et non pas par ses manières de rustre (le terme « Gentleman Jim » est à prendre sous le mode caustique), Raoul Walsh n'en oublie pas de parler du sport et de son contexte historique (le XIXème siècle), au début présenté comme une attraction de foire pratiquée dans les bas-fonds et qui va se muer grace à des personnages comme Corbett en véritable discipline, avec ses règles érigées par des universitaires. Et à Errol Flynn d'incarner à la perfection avec son physique et son sens de l'ironie sans pareil ce grand champion dont le jeu de jambes légendaire allait révolutionner ce sport, et préfigurer le style à venir des futurs Mohammed Ali et Marvin Hagler. Film vivace (Raoul Walsh utilise avec génie son placement de caméra de passer du ring au public), drôle non sans être moral (le respect entre adversaire est affiché comme une vertu), Gentleman Jim fait partie de ces grands films hollywoodiens qui dépassent le simple cadre sportif pour aborder des thèmes plus génériques.

 

 

Cyclisme

 

American flyers de John Badham

 

 

Il y a eu une sévère empoignade pour sélectionner le film qui allait représenter le cyclisme dans notre dossier. Certains ont fort logiquement cité Le vélo de Ghislain Lambert et l'aventure tragi-comique vécue par un étonnant Benoît Poelvoorde (dans un de ses meilleurs rôles). Mais, c'est de l'autre côté de l'Atlantique que nous avons regardé pour choisir le American flyers de John Badham au détriment d'ailleurs d'un autre excellent récit cycliste scénarisé par la même personne (Breaking away aka La bande des quatre de Peter Yates). Mais le relation forte entre deux frères prêts à tout pour devenir champions de cyclisme sur route, les paysages incroyablement cinégéniques des Rocheuses et l'exaltation durant les courses, ont prévalu. Et puis, c'est aussi l'occasion d'admirer dans le rôle du héros valeureux un certain Kevin Costner avant qu'il ne devienne une star de renommée internationale. Et toute ressemblance avec le futur Lance Amstrong serait purement malvenue...

 

 

Football

A nous la victoire (1981) de John Huston

 

 

Le sport numéro 1 au monde est sans doute l'un des moins bien lotis au cinéma. Pour les J.O., ce n’est pas trop grave puisque la compétition est loin d’attirer les foules, les meilleurs joueurs du monde n’y participant pas. On a donc opté justement pour un film où les stars du ballon rond étaient bien présents à l’écran, A nous la victoire.

En 1981, c'est un John Huston en perdition (il sort de son plus mauvais film, l'insipide Phobia) qui s'inspire d'un film hongrois lui-même inspiré de faits réels (une équipe de footballeurs ukrainiens, prisonniers, qui remporta tous ses matches en 1942 face à des équipes allemandes au risque de leur vie). Sur un mode mineur, A nous la victoire rappelle La Grande évasion sauf qu'ici, les prisonniers jouent au football. L'occasion pour Huston de filmer les meilleurs footballeurs de l'époque, à commencer par le roi Pelé. Diablement efficace, le récit fait la part belle au ballon rond lors d'un match final mémorable. Et c'est aussi l'occasion d'admirer le futur Rambo en gardien de but beuglant à tue-tête.

 

 

 

Natation

Swimming upstream (2003) de Russell Mulcahy

 

 

Les bassins de natation n’ont guère inspiré le 7ème art. Il y a bien un paquet de films où la natation fait son apparition mais jamais vraiment elle n’est au cœur du récit. Une des rares exceptions nous vient du film de Russell Mulcahy, Swimming upstream. Retourné dans son Australie natale pour narrer une histoire (vraie) du cru (celle du nageur Tony Fingleton), le papa d’Highlander encadre des jeunes loups par un duo d’acteurs de renom (Geoffrey Rush et Judy Davis) et applique à la lettre les péripéties du film de sport avec une multitude d’obstacles que le héros devra surpasser pour accomplir l’exploit que l’on espère tous. D’une belle efficacité !

 

 

Water-Polo

Palombella rossa (1989) de Nanni Moretti

 

 

Si le dernier président du festival de Cannes a failli finir dans la section Volley-ball avec son Habemus Papam, on a repris bien vite nos esprits et on s'est rappelé qu'à une époque pas si lointaine, le monsieur avait marqué nos mémoires avec cet excellent Palombella rossa. Alors cinéaste pour happy few dans l'hexagone, Moretti avait su parfaitement mettre en évidence la ferveur pour un sport atypique mais très prisé en Italie. Sa longue partie de water-polo (présente durant l'intégralité du film) offre de sacrés moments d'engueulade tout en distillant un suspense redoutable jusqu'au penalty final. On a le souvenir qu'à la sortie du film, on avait voulu tester ce sport si intriguant jusqu'à ce que l'on réalise les efforts physiques colossaux que cela impliquait. Le water-polo, c'est devant la télé désormais ou alors dans une piscine où l'on a pied.

 

 

Tennis

La plus belle victoire  (2004) de Richard Loncraine

 

 

Difficile de ne pas choisir un film qui dans son titre original (Wimbledon) renvoie directement à l’endroit où va avoir lieu l’épreuve de tennis pour cette édition des JO de Londres. Alors, oui, c’est une comédie romantique et tout le tralala qui va avec, cela va plus intéresser la partie féminine de votre couple mais quand le récit laisse place au sport et que les acteurs sortent leur raquette, ça le fait grave. Et notamment le dernier quart d’heure qui propose une partie de tennis incroyablement spectaculaire sur le fameux central de Wimbledon. Si dans la vraie vie, c’est Federer le maître des lieux, sur l’écran, Paul Bettany (alors peu connu à l’époque) le remplace plus qu’avantageusement avec des coups de raquette que le numéro 1 mondial n’aurait pas renié. En résulte un match absolument passionnant à regarder avec même du suspense tant les points sont gagnés de manière ahurissante et que leur mise en images bénéficient d’une étonnante inventivité visuelle.

 

 

 

Tennis de table

Balles de feu (2007) de Ben Garant

 

 

Le film qui vient tout de suite à l'esprit lorsqu'on évoque le ping-pong, c'est Forrest Gump et la capacité légendaire qu'a Tom Hanks à renvoyer la balle indéfiniment sans le moindre effort. Mais Forrest, il ne fait pas que jouer à la petite balle blanche alors il a fallu aller chercher un film dont l'intrigue tourne autour de ce sport dominé par l'Asie. Et malheureusement, notre recherche a abouti à Balles de feu. Dommage car, sur le papier et au vu de la bande-annonce (bien mensongère), les parties « over the top » façon Shaolin soccer laissaient présager de beaux moments de fous-rires. Ce qui n'est pas le cas du tout. Bien chiche en séquences sportives, plombé par un humour au ras des pâquerettes, Balles de feu est une bonne grosse daube. De loin, le plus mauvais film de ce dossier.

 

 

Voile

Wind  (1992) de Carroll Ballard

 

 

Il y a des catégories qui n’ont pas demandé beaucoup de recherches. Celle-ci en est un parfait exemple. Et pour cause : premièrement, les films sur la voile, se comptent sur les doigts d’une main et deuxièmement, la qualité de Wind détruit toute concurrence possible. Inspiré des mésaventures de Dennis Conner, marin yankee qui perdit la coupe de l'America face aux australiens en 1983 et n'eut de cesse de la reconquérir par la suite, Wind est effectivement le meilleur film sur le monde des skippers et sur la course qui demeure l'apogée de ce sport si particulier. Adoptant la structure classique du film de ce genre, presque stallonnienne, avec défaite dans le premier acte, remise en question et  rédemption dans le second pour finir en victoire dans l'adversité dans le dernier, l’œuvre de Carroll Ballard réussit l'exploit de rendre palpitant une discipline qui ne remue pas habituellement les foules. Avec une mise en scène dynamique qui donne de la régate des airs de course de Formule 1 et de superbes images (comme pour L'Etalon Noir et Un homme parmi les loups), la production de Coppola prend la dimension de saga épique, aidé il est vrai par un atout incomparable, une BO absolument magnifique de Basil Poledouris. Et l'on se prend vite à vibrer aux côtés d'un casting solide (Matthew Modine, Cliff Robertson, Jennifer Grey) et de vouloir fendre les vagues à tout vitesse à la barre du voilier Geronimo.

 

 

 

Athlétisme

 

C'est la discipline reine des Jeux Olympiques. Impossible donc de ne citer qu'un seul film ici. On a essayé de trouver des sports qui ne mettaient pas en vedette la course (et notamment la course de fond) mais ce fut un douloureux échec. En attendant qu'un lecteur nous retrouve le film définitif sur le lancer du poids, du marteau ou du javelot (on est généreux, on vous laisse toute latitude dans ce domaine), voici notre sélection : 

 

Les Chariots de feu (1981) de Hugh Hudson 

 

 

Pendant toutes les années 80, Les Chariots de feu fut une référence, avant de tomber peu à peu dans l'oubli. Pourtant, souvenez-vous (si vous avez connu la période), aucune compétition sportive ne pouvait être retransmise sans que le thème musical de Vangelis ne vienne la soutenir. Aujourd'hui, on se souvient surtout de ces scènes de course pédestre au ralenti, avec les synthés triomphantes du compositeur grecque. Il s'agit pourtant d'un film exemplaire, un peu pesant, mais qui n'est pas sans rappeler le travail effectué il y a encore peu par Clint Eastwood sur Invictus.

 

 

Le vainqueur (1980) de Steven Hilliard Stern

 

 

Cours, Michael, cours ! En 1979, la carrière cinématographique de Michael Douglas est loin d'être établie. L'acteur a encore du mal à capitaliser sur le succès de la série télé, Les Rues de San Francisco, dont la diffusion avait pris fin en 1976. Alors pourquoi ne pas jouer la carte du héros américain dans toute sa splendeur. Celui qui accablé de partout (mariage qui court à la catastrophe, enfants qui ne le respectent pas,...) voit dans le sport et une victoire au marathon des Jeux Olympiques, le salut et la rédemption. Une leçon de vie rendue puissante et exaltante par la conviction de l'acteur qui met tout ce qu'il a en lui pour interpréter ce magnifique looser espérant devenir un... vainqueur. Pour Douglas, ce sera en 1984 que la victoire se manifestera vraiment avec l'énorme succès de A la poursuite du diamant vert.

 

Without limits (1998) de Robert Towne

 

 

Bien meilleur que Prefontaine sur le même personnage, Without limits est un modèle de biopic porté par la performance saisissante de Billy Crudup, alors quasi inconnu. On y suit le destin tragique d'un sportif d'exception qui a révolutionné la course de demi-fond et était l'un des grands favoris pour les J.O. de 1976 avant de mourir dans un accident de voiture quelques mois auparavant. Ecrit et réalisé par le scénariste de Chinatown, ce film mérite vraiment d'être (re)découvert en cette période de J.O., l'esprit cher à Coubertin planant sur l'œuvre de manière plus d'une fois bouleversante.

 

Aviron

True blue (1996) de Ferdinand Fairfax

 

 

On l’avoue, celui là, on ne l’a pas vu. Mais en recherchant un film consacré à l’aviron et en oubliant la fabuleuse séquence dans The Social Network, on est tombé sur ce True blue. Au vu du pitch, cela donne l’impression d’avoir une version longue de la scène tournée par David Fincher. Ami lecteur, si tu as vu ce chef d’œuvre méconnu, n’hésite pas à nous faire partager tes impressions.

Côté frenchy il y a La régate (enfin c'est aussi Belge comme film). L'histoire d'un ado de quinze ans qui veut remporter les championnats d'aviron de Belgique mais qui doit composer avec un père violent. Ce n'est pas inoubliable mais le film de Bernard Bellefroid offre de beaux moments de coups de rame qui se révèlent efficaces et très cinégéniques.

 

Lutte

Vision quest (1985) de Harold Becker

 

 

Si le catch avait eu le droit au chapitre à Londres (à quand un sport truqué aux J.O. d’ailleurs ?  Ah on me dit que le cyclisme est déjà dans la place), on aurait pu parler du magnifique The Wrestler de Darren Aronofsky. Pas de bol, il faut se coltiner un film avec de la lutte au programme. Mais l’œuvre est signé par Harold Becker, loin d’être un manchot (Tueurs de flics, Sea of love) et bénéficie de la présence de Matthew Modine, tout juste sorti du succès surprise de Birdy. Résultat, ça ne bouleverse pas l’ordre établi du 7ème art mais les exploits de Modine, le joli minois de Linda Fiorentino, font passer agréablement le temps. Et puis, pour les plus jeunes, il y a ce style visuel et vestimentaire inimitable des 80’s !

 

 

Gymnastique

Stick it (2006) de Jessica Bendinger

 

 

Pour preuve que ce film est lié aux J.O., la doublure de l’héroïne n’est autre que l’ex-championne française, Isabelle Severino, deux fois médaille d’or aux championnats d’Europe. C’est dire à quel point les séquences de gymnastique et notamment au sol (une des spécialités de Severino) s’avèrent spectaculaires et proches de la réalité du terrain. Pour le reste, Stick it ne brille jamais par son scénario qui multiplie les figures imposées du genre (même si, pour un tel film, des figures imposées, c’est finalement logique). Pour les plus cinéphiles, ils s’amuseront à admirer le cabotinage en coach bourru et droit dans ses bottes, d’un futur vainqueur de l’Oscar du meilleur acteur : Jeff Bridges. Le Dude qui coache des gymnastes, avouez que ça vous titille la rétine !

 

 

Beach volley-ball

Side out (1990) de Peter Israelson

 

 

Ok, le beach volley, c’est avant tout LA séquence über gay de Top Gun Tom Cruise et Val Kilmer font un concours de poses à qui aura les plus beaux pectoraux. Mais, comme c’est aussi et surtout une histoire d’avions, il a fallu aller chercher autre chose. Et c’est là où les 80’s (même si le film date de 1990) ont du bon. Y a du lourd à cette époque comme ce Side out où le héros de Hitcher (et accessoirement d’après notre Patrick, la vraie raison d’apprécier The Amazing Spider-man), C. Thomas Howell décide de tomber le costume d’avocat pour s’adonner au beach volley. Avec ses faux airs de Point break avant l’heure – dans la relation entre Howell et son mentor interprété par Peter Horton dont Patrick Swayze pompera totalement le look quelques années après -, Side out est une œuvre parfaitement regardable en deuxième écran avec l’épreuve féminine de beach volley en programme principal.

 

 

Escrime

Par l’épée (1991) de Jeremy Kagan

 

 

 
Peu abordé au cinéma, sauf lorsqu'elle se situe dans un contexte historique dans des films comme Scaramouche et autres Duellistes, l'escrime et son sens du prestige et de l'honneur qui vont avec sont à la base de ce film méconnu mais ô combien estimable que Par l’épée. Réalisé par l'efficace Jeremy Paul Kagan, ce thriller psychologique voit s'affronter deux champions, d'un côté l'arrogant et dynamique Eric Roberts face au vertueux et effacé F. Murray Abraham (les deux comédiens ont rarement été aussi bon), aux philosophies antinomiques et liés par un secret létal. Se situant dans une école d'escrime, Par l’épée réussit l'équilibre entre le développement de ces personnages et l'exploitation de leurs parts d'ombre que dans les parties « actions » où le fer se croise avec énergie et virtuosité. Adoptant la forme de conte moral où l'accent est mis sur la dualité nécessaire entre esprit de compétition et le sens des valeurs, Par l’épée se termine superbement sur un affrontement sauvage qui verra les antogonismes se mettrent à nu et qui dénouera tous les noeuds dramatiques non sans émotion.

 

 

 

Haltérophilie

All she can (2011) de Amy Wendel

 

 

On ne pensait pas en trouver un qui évoque assez longuement cette discipline 100% JO. Mais notre Dream Team spécial Sundance (Sandy & Steph) était tombée sur ce film il y a deux ans lors de leur périple au festival créé par Robert Redford.  Dans leur compte-rendu du jour auquel est liée la fiche film, les deux compères ne consacrent même pas un mot à l’œuvre. Un échange de mail plus tard et Sandy rétablit la vérité : « Elle est mexicaine, vit dans la pauvreté. Fait de l’haltérophilie. Deal de la dope avec son petit ami. Celui-ci se fait prendre. Elle est contrôlée positive je crois mais in fine arrive à obtenir une bourse pour s’inscrire dans l’université du coin. Fin. » Ben voilà, grâce à EL, vous avez le film résumé en trois lignes. Et sinon côté sport, il paraît qu’il « y a deux/trois séquences de compet et quelques scènes d’entrainement ».

 

 

Natation Synchronisée

Le Bal des sirènes (1944) ou La Première sirène (1952)

 

 

Impossible d’échapper à Esther Williams tant la comédienne personnifie à elle toute seule cette discipline à l’écran. Surnommée la sirène d’Amérique, l’ex championne de natation créa quasiment un genre à part avec ses comédies musicales aquatiques. Encore aujourd’hui, c’est un vrai régal de voir les numéros de danse de la dame et ses multiples partenaires. S’il y a bien un mimétisme dans ce dossier entre le sport pratiqué aux J.O. et celui visible sur un écran de cinéma, ce serait sûrement de ce côté-ci qu’il faudrait regarder.

 

 

Taekwondo

Best of the best (1989) de Robert Radler

 

 

De la baston via les arts martiaux, le cinéma en regorge. Mais un film qui évoque le Taekwondo et qui tourne autour d’un tournoi, on n’en voit qu’un, c’est Best of the best. Alors, oui, c’est loin d’être une référence quand on parle de films d’arts martiaux. Mais il possède un vrai charme suranné. A commencer par voir Eric Roberts du côté des gentils, ce qui n’allait plus être le cas dans les décennies suivantes. L’ennemi des Expendables, à l’époque, il ne pensait qu’à fracasser du coréen pas gentil du tout (on rappelle que l’on est encore en pleine période post Rocky 4 et Rambo 2 et que le méchant se doit d’être vil, sournois et donc asiatique. Aujourd'hui il serait plus à aller chercher du côté du Moyen Orient). Et avec ses potes (dont un certain Chris Penn), Eric met du cœur à l’ouvrage avec un levé de jambe qui n’a rien à renier aux spécialistes de la tatane dans la gueule. On appelle ça pour certains du plaisir sacrément coupable.

 

 

Handball


Sri Lanka Handball Team (2008) de Uberto Pasolini

 

 

Le sport est devenu dans les sociétés contemporaines une part importante et structurante de la vie publique et un des témoins des grands changements que connait notre monde. Les mouvements migratoires étant de celà, Sri Lanka Handball Team se base sur cette problématique pour parler du sport non pas comme ascenseur social mais comme moyen de changement radical de vie. En esquissant adoitement à partir d'un fait réel, 23 personnes qui se sont faits passer pour l'équipe national de Handball du Sri Lanka pour ensuite se faire la malle en Allemagne, le réalisateur Uberto Pasolini, fidèle à la fibre du cinéma social made in Italy, réussit à dépeindre avec justesse le désespoir de ces ouvriers Sri Lankais surexploités et à nous faire comprendre leur désir d'aller chercher une vie meilleure en Europe. Et de basculer allègrement dans le comique avec les différentes péripéties que rencontreront ces apprenti-sportifs pour de faux qui devront apprendre un sport aux règles complexes. Petite farce agréable qui en apprend plus en fait sur la réalité sri-lankaise que sur le handball (pour cela il vaut mieux voir le formidable documentaire Handball de Christophe Picard), évoluant dans une atmosphère qui rappelle à la fois The Full Monty et Joue-la comme Beckahm, Sri Lanka Handball Team a finalement rejoint la réalité qu'il était censé dépeindre : en fin de tournage en Allemagne, un des acteurs a ainsi disparu, non sans avoir consciencieusement fini d'incarner sa partie !

 

 

Judo
 
 
 
 
 

 

Sport phare des jeux olympiques, créé au XIXème siècle dans un Japon encore féodal, le judo dispose déjà d'une mythologie riche dont la saga de Sanshiro Sugata en représente les plus belles pages. Premier film d'Akira Kurosawa, dont il manque un dernier acte malheureusement définitivement perdu, La légende du Grand Judo est le brouillon des thèmes et de l'esthétique qui seront la base de l'oeuvre du maître, mais est aussi un magnifique récit poétique et aventureux sur le destin d'un homme qui ira au bout de son idéal pour combattre les idées reçues. Ici l'affirmation du judo en tant qu'art martial digne du Bushido face aux tenants du jiu jitsu n'est qu'une métaphore de l'individu luttant contre les conventions d'une société étriquée (ce qui n'était pas évident à l'époque du tournage en pleine 2ème Guerre Mondiale) mais du héros qui lutte contre ses propres démons. De l'affrontement contre le maître de l'école adverse (avec comme enjeu supplémentaire la main de sa fille) jusqu'au célèbre duel dans les hautes herbes avec sa nemesis Higaki, La légende du Grand Judo est à la fois un superbe voyage pictural dans le Japon de la fin de l'ère Meiji qu'un récit sur l'apprentissage de la vie et de son équilibre (« Ju » signifie la « voie », « Do » signifie « souplesse »), et dont le sport constitue un des moyens d'achèvement des plus accomplis.

 

 
 
 
Merci à Patrick Antona pour son aide précieuse et à Allan Blainvillain pour la mise en page et le liens.

 

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