Les Avengers passent à table !

Simon Riaux | 23 avril 2012
Simon Riaux | 23 avril 2012
The Avengers : un casting en béton armé, un réalisateur adulé et/ou honni par les cinéphiles, un postulat d'une ambition et d'une démesure à la hauteur d'une industrie hollywoodienne qui ne sait plus à quel saint se vouer pour retrouver durablement les faveurs du public. Autant de questions d'interrogations et d'attentes, auxquelles répondent Josh Wehdon, Robert Downey Jr, Samuel L. Jackson, Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner et Cobie Smulders.

 

 

Joss Whedon :

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le metteur en scène a eu fort à faire avec son hétéroclite casting, un sujet sur lequel il est intarissable.

« Ce fut un projet très intéressant. Chacun est très différent. Robert a cette énergie anarchique et incontrôlable qui est très magnétique, très ‘Tony Stark'. Je voulais que Mark Ruffalo joue Bruce Banner parce qu'on lit en lui comme dans un livre ouvert. Il ouvre son cœur et l'on comprend tout ce qu'il ressent. C'est sa façon d'être, et de jouer. Chris Evans me rappelle le style des acteurs des années 40. Il est droit sans être rigide.

Sam Jackson, c'est Sam Jackson. Il lui suffit d'un regard pour vous clouer au mur. En même temps, il est extrêmement sensible et nuancé, exactement ce que je cherchais pour Nick Fury. Je ne voulais pas qu'il soit trop fulminant.

Chris Hemsworth est un dieu. C'est le genre d'homme qui vous dégoûte de la musculation. C'est injuste. Il est très équilibré dans sa façon d'approcher un rôle et d'être dans la vie.

Jeremy Renner est le joker, l'élément imprévisible, mais cela fait sens parce qu'il joue un tireur d'élite. Il tire des flèches avec son arc tout en gardant ses distances. Il est pleinement engagé tout en restant à sa place.

Scarlett n'est pas du tout comme son personnage, parce qu'elle est délicieuse et très drôle. Elle est toujours de bonne humeur et pleine de vie. La Veuve Noire est plus sombre que dans Iron man 2 et son jeu est très précis. Il y a quelques allusions à son passé et ce n'est pas joli à voir. »

Principal écueil dont les Avengers devront se méfier : l'accueil des fans de comics, des spécialistes auto-proclamés de l'écurie Marvel.

« J'ai du respect pour les fans, mais on ne peut pas porter tout le poids de leurs attentes ou de leurs besoins concernant le projet. Je crois vraiment que vouloir à tout prix répondre aux attentes des fans peut tuer... Il y a deux choses que je ne supporte pas lorsque je vais voir un film basé sur une bande dessinée : être ignoré, et être caressé dans le sens du poil. Les fans sentent bien quand un film fait l'un ou l'autre. En fin de compte, je pense qu'ils vont trouver ce qu'ils espèrent dans Avengers, mais jamais nous n'avons cédé à la tentation de faire quelque chose dans l'unique but de plaire aux fans. »

 

 

Robert Donwey Jr :

Le grand, l'insatiable Robert ne se tarit pas d'éloges non plus au sujet de ses petits camarades.

« L'une des raisons pour lesquelles j'ai tellement aimé faire ce film est que j'apprécie énormément chacun des acteurs. Je connais Scarlett et j'en suis fou. Je me sens comme son grand frère et j'ai l'impression que nous allons faire des choses ensemble dans le futur. Je suis allé voir Thor et je me suis dit que la réalisation de Kenneth Branagh et la distribution étaient géniales, en particulier grâce à ce que Chris Hemsworth a apporté au rôle. Il a du talent et il s'est encore amélioré depuis. Je suis aussi fan de Chris Evans. J'adore le fait qu'il soit un dur de Boston, mais doté d'une grande sensibilité artistique. Je n'ai pas besoin de m'étaler sur Jeremy Renner. C'est un acteur très sérieux qui ne se prend pas au sérieux... 

 « Je connais Mark Ruffalo en privé et grâce à ce qu'il a fait sur Zodiac. C'est un homme, un vrai... et un acteur incroyable. Samuel L. Jackson est de la même trempe que Jeremy Renner. Que dire de plus ? Tout le monde connaît sa valeur. Et puis il y a Tom Hiddleston, avec lequel j'ai vraiment aimé faire connaissance. »

Témoin privilégié de l'élaboration des Vengeurs, Dwoney Jr se rappelle de la genèse de l'aventure.

« Je me souviens, en 2007, Avengers n'était qu'un projet en cours de financement. Nous commencions à rassembler des éléments pour les projets de films Marvel. La plus grande partie de ce qu'on avait envisagé s'est réalisé. J'ai fait confiance à Kevin Freige, producteur et président de la production, et je fais confiance à l'équipe de création de Marvel. Je les trouve géniaux et de toute évidence, ça a payé. »

 

 

Samuel L. Jackson :

Impérial cabotin, liant officiel de la matrice Avengers depuis le premier Iron Man, Jackson est à lui seul l'emblème du projet, et lui donnerait presque des atours de super fiction Obamanesque. Il revient sur le rôle et l'investissement de Joss Whedon.

« Joss Whedon apporte une vraie compréhension de ce qu'est la bande dessinée et de ce que représentent les personnages pour les gens qui iront voir le film. Il se met à la place du spectateur et fait en sorte que les gens en aient pour leur argent. Comprendre cela était essentiel pour ce film en particulier. Il y a tellement de personnages qui ont leur propre personnalité... Joss sait comment créer les conflits entre eux, comment les résoudre, et il a su nous faire ressentir la cohésion d'une véritable équipe lorsque nous avons commencé à travailler tous ensemble. »

Les attentes du public, Samuel les connaît bien, et a des raisons de croire qu'elles seront comblées. « Je pense réellement qu'ils veulent un film excitant. Ils veulent un film qui possède une certaine complexité ainsi qu'un final extrêmement héroïque, et pas seulement teinté d'héroïsme. J'espère que nous serons capables de leur offrir cela. »

 



 

Chris Evans :

Le Cap, c'est lui, indubitablement, et pourtant Steve Rogers a bien failli ne pas être interprété par un des rares acteurs contemporains à pouvoir revendiquer une classe digne de l'âge d'or d'hollywood.

« J'étais terrifié et je n'ai pas accepté tout de suite. Cela demande un engagement gigantesque et sur le moment, c'est à la fois excitant et troublant. On a du mal à y croire. »

Une allure classique mais jamais académique, qu'il aura su insuffler à merveille à son personnage, lui-même un peu "lost in translation".

«  Il s'adapte grâce à sa bonne nature, et à ses valeurs morales. Ces valeurs viennent d'un temps où l'on traitait autrui différemment. L'interaction était plus profonde. Tout a l'air désuet avec la technologie d'aujourd'hui. Vous pouvez demander à une femme de sortir avec vous sans échanger un seul mot avec elle... Juste virtuellement. C'est inhabituel dans le monde de Steve, et il doit s'y faire. Beaucoup de choses en lesquelles il croyait, qu'il défendait, et qu'il aimait, ont changé. Elles n'ont pas disparu, mais elles sont différentes. Il tente de trouver sa place dans un monde moderne. »

L'occasion de revenir sur l'emblème du Cap, et la source de certaines incompréhensions chez nous, à savoir la bannière étoilée.

« Je pense que le problème du terme ‘patriotique' est qu'il est subjectif. Captain America dépasse cela, il s'efforce de représenter le Bien. Il essaye d'être un être humain bon aux valeurs fortes, d'agir avec compassion, patience et honnêteté. Si c'est cela la définition du patriotisme, alors il est patriotique. »

 


 

Mark Ruffalo :

Bruce Banner et Hulk sont incontestablement les plus éclatantes réussites des Avengers. Torturé et fiévreux, barbare et puissant, le géant vert retrouve enfin l'impact qui était le sien dans les comics originaux.

« Étant jeunes, nous avions tous les deux regardé la série L'incroyable Hulk avec Bill Bixby. C'était un bon début. Le Bruce Banner de la série était un homme comme les autres, et c'est ce qui a plus à Joss Whedon et moi. Il y avait quelque chose de plaisant dans son côté désabusé, et dans son autodérision au sujet de la situation dans laquelle il se trouvait. En partant du dernier Hulk que nous avons vu, on a le sentiment qu'il pourrait maîtriser le géant, ou du moins avoir un peu de contrôle sur lui. La colère est un sentiment tellement primaire, qui peut prendre tellement d'expressions et de variations, que c'est difficile de le faire entièrement par images de synthèse. Nous étions convaincus qu'il fallait faire un Hulk différent... plus sombre, plus humain et plus touchant. 

 Il est lunatique. Et assez drôle aussi. Il est complètement imprévisible, on ne sait jamais ce qu'il va faire. Il est aussi très nuancé, avec une large palette de qualités et d'émotions qui reflètent probablement plus ce que l'on a pu voir dans les bandes dessinées depuis dix ans. Ici, il a de l'humour et une capacité à communiquer. Il reste irritable et dangereux, terriblement dangereux, comme un animal sauvage. Et il est aussi incompris qu'un adolescent peut l'être. »

Première inquiétude des spectateurs, les vannes cinglantes de Tony Stark ne risquent-elles pas de phagocyter les tensions et arcs narratifs primordiaux dès lors qu'il est question d'une équipe de personnages ? Pas pour le comédien.

« Bruce Banner et Tony Stark sont tous deux scientifiques. Ils parlent le même langage, en un sens. Donc Tony Stark fait beaucoup pour amener Bruce Banner à utiliser Hulk pour le Bien, en l'acceptant, afin qu'il puisse devenir membre de l'équipe à part entière. Il y a de bons sentiments entre les deux personnages. Stark harcèle Banner et se moque de lui, mais avec de l'amour et du respect derrière cela. »

 



 

Scarlett Johansson :

La Veuve noire, personnage sinistré dans Iron Man 2, avait fort à faire pour revenir en grâce. Mission accomplie par Scarlett et Joss, une renaissance que nous explique l'actrice.

« C'est un personnage insaisissable. On a un aperçu de sa véritable identité mais ça va très vite. Dans Avengers, on en apprend un peu plus sur son passé douteux. Je trouve cela excitant, en tant qu'actrice, d'avoir accès à la partie sombre de sa nature. Avengers combine des styles fonctionnels. Bien qu'elle soit séduisante, la Veuve Noire n'a jamais renié son côté dur. Son costume, son allure et sa coiffure sont une combinaison des Avengers, des Ultimates et de ce que l'on a vu dans Iron Man 2

 


 

Chris Hemsworth :

Alors que La Cabane dans les Bois se dévoile seulement et que L'Aube rouge prend encore la poussière, c'est Thor qui a révélé le comédien. Un rôle taillé sur mesure, que l'australien n'aura eu que très peu de temps pour préparer.

« Je suis sorti d'une conférence de presse pour Thor le vendredi, et on commençait à tourner le lundi suivant. Le dimanche soir, on a fait les essayages des costumes et des perruques, et j'espérais que le mien m'irait. Sinon, comment aurait-on fait le lendemain ? Quelques autres étaient dans le même cas. Chris Evans venait juste de finir le tournage de Captain America, et certains de nos partenaires arrivaient tout juste d'autres films. Le premier jour, on a fait connaissance de manière très rapide. »

L'énergie du viking est toujours intacte, et à l'en croire a été des plus communicative, l'équipe de héros ayant particulièrement apprécié le tournage hors de Los Angeles.

« Cela aurait été différent à Los Angeles car la plupart d'entre nous y vivent. Là-bas, on retrouve notre vie normale à la fin de la journée. En déplacement, on a l'impression d'être en colonie de vacances. On ne connaît personne donc on se lie plus facilement, on sort ensemble. C'est étrange de voir les autres sans leur costume dans la rue. On est toujours les Avengers, mais sans le côté impressionnant des costumes et des armes. »

Les gros muscles de Chris et sa mâchoire carrées n'ont pas laissé le public indifférent, et ces dames pourraient bien envisager la future carrière de l'artiste avec un intérêt renouvelé.

« J'ai reçu des propositions assez différentes mais beaucoup avec un rôle proche de celui de Thor. C'est plus facile à appréhender pour les gens parce que ça leur est déjà familier. Mais je veux varier mon registre pour ne pas rester cloisonné dans une certaine époque ou dans l'univers fantastique. Je joue dans Blanche-Neige et le chasseur, qui se rapproche du Seigneur des Anneaux par son esthétique et son ambiance. J'adorerais faire quelque chose de contemporain, porter un jean et un t-shirt, sans passer des heures au maquillage et à l'habillage. J'ai plus de liberté maintenant... J'attends juste de lire quelque chose qui tienne la route, et pourquoi pas un bon scénario de comédie romantique... »

 



 

Jeremy Renner :

Devenu en quelques années le spécialiste des paramilitaires taiseux et professionnels, Jeremy semble avoir pris son pied en participant à l'aventure, et a bien des choses à dire sur le look d'Œil de Faucon.

« Mon costume est très pratique, plus protecteur, plus militaire aussi, ce qui rend mon personnage plus réaliste - ce n'est pas un super héros, c'est un humain.  C'est Kevin Feige, le producteur, qui a souhaité rendre le costume plus réaliste, et j'ai trouvé cette approche bien plus intéressante. Les costumes sont très importants, surtout pour un film pareil, et je suis heureux de jouer un personnage humain. Scarlett et moi avons les costumes au look le plus « humain » du film ! »

Comme ses camarades le futur-nouveau-Bourne a grandement apprécié l'investissement de Joss Whedon.

« C'est un scénariste remarquable. Réunir tous ces personnages en un seul scénario, alors qu'ils sont habituellement les stars de leur propre film, était un énorme défi. Maintenant, ils sont tous à égalité. Joss a beaucoup travaillé sur l'humanité et le sens de l'humour. Il a passé beaucoup de temps sur les détails, et c'est ce qui rend ce film de super héros différent des autres. »

 

 

Cobie Smulders :

La team EL a beau brûler d'une passion coupable pour la délirante canadienne d'How I met your mother, on se demandait tout de même ce qu'elle venait faire aux côtés des Vengeurs. Et force est de constater que Cobie s'est éclatée comme une folle à flinguer à tout va.

« J'étais dans un gros camion militaire sans portes, et je me penchais pour tirer. On a fait une prise qui a été retenue, et j'ai demandé si on pouvait la refaire, parce que je m'étais bien amusée !  On n'était pas entourés d'un écran vert, on tournait dans des bâtiments industriels et d'énormes décors construits spécialement. Être dans des tunnels, conduire un vrai véhicule et tirer en même temps... J'avais l'impression d'être une dure à cuire ! Tout avait l'air plus vrai ainsi. C'est une sensation réellement physique, on est bien plus dans l'action que si on était derrière un volant, sur un tapis roulant, avec des fonds verts derrière soi. Ça a l'air plus réaliste. »

Toute humaine que soit son personnage, l'actrice n'en nourrit pas moins une passion certaine pour les supers héros.

« Je suis amoureuse de Tony Stark/Iron Man. C'est vraiment un homme charmant, plein d'esprit et extrêmement intelligent. Il est tellement intelligent qu'il a créé ce costume pour lui-même, et c'est cool. On sait que ce n'est pas quelque chose qu'il a eu en se faisant piquer par une araignée ou qui vient d'un royaume magique. C'est un homme tellement intelligent qu'il a créé cet univers, cette autre vie, pour lui-même. »

 

 

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