10 choses apprises au festival de Toronto

Laurent Pécha | 29 janvier 2012
Laurent Pécha | 29 janvier 2012

Le festival de Toronto est l'un des plus grands festivals au monde. Véritable vitrine géante de la production mondiale avec ses plus de 300 films présentés, le TIFF permet de se faire une idée bien précise de l'état de la planète ciné. En 10 jours, on en a pu en tester de la pellicule et vivre des événements. Voici ce que l'on a appris pendant le festival.

 

Ryan Gosling est devenu une star

A entendre les canadiennes hurler à la mort sur les tapis rouges de Drive et des Marches du pouvoir, on se dit sans mal que Ryan Gosling est devenu une star incontournable. Les fans de George Clooney et Brad Pitt ne hurlaient pas aussi fort. Bien sûr, l'acteur jouait à domicile mais quand même.

 

 


 

 

Joseph Gordon-Levitt et Seth Rogen, également

A entendre les canadiennes hurler à la mort à la fin de 50/50, Joseph Gordon-Levitt et Seth Rogen sont devenu des stars. Pas du niveau de George Clooney, Brad Pitt ou Ryan Gosling mais tout de même. C'est impressionnant.

 

 

 


 

 

Luc Besson est toujours aussi émotif

Quelques minutes avant le lancement de The Lady, à la projection de gala, Luc Besson prononçait, timide, quelques phrases. Deux heures trente plus tard, quand les projecteurs se rallument, il se lève aux côtés de son actrice Michelle Yeoh et essuie une larme sur ses yeux. Le réalisateur de Nikita et du Cinquième élément, fondateur du studio EuropaCorp et homme d'affaires reconnu dans le cinéma français prend toujours autant ses films à cœur. Mine de rien, ça fait plaisir à voir qu'il aime le 7ème art comme à ses débuts.

 

 


 

 

Sono Sion devrait se reposer un peu

En septembre dernier, Sono Sion présentait l'incroyable Coldfish au Festival de Venise. En mai dernier, Sono Sion présentait le génialissime Guilty of Romance à la Quinzaine des réalisateurs. En septembre cette année, Sono Sion présentait le nettement moins bon Himizu à Venise et Toronto. A enchaîner les films d'auteur comme Johnnie To les polars, le réalisateur japonais semble s'épuiser créativement. Il est temps de prendre des vacances.

 

 


 

 

 

Les Weinstein n'ont pas d'équivalent du Discours du roi

L'année dernière, les Weinstein se lançaient dans la bataille des Oscar avec Le Discours du roi. Cette année, il semble que les frères terribles du cinéma indépendant américain ne semblent pas avoir de poulains sérieux. Des films comme Coriolanus, Butter ou W.E. mais rien capable de rafler les statuettes dorées. Il leur reste tout de même The Artist de Michel Hazanavicius qui peut casser la baraque dans la catégorie des films étrangers, voire plus s'ils mettent le paquet, à l'instar de ce qu'ils ont fait à l'époque de Shakespeare in love.

  

 

On est devenu fan de sculptures au beurre

C'était le film improbable du festival avec son histoire de concours de sculptures au beurre et son actrice principale qu'on avait abandonné pour le ciné depuis longtemps. Et pourtant, Butter et Jennifer Garner nous ont fait sacrement rire. Comme quoi, tout est une question de dosage. Et puis, la sublime Olivia Wilde en strip-teaseuse badass aux côtés de l'ex-Elektra, ça met aussi du beurre dans les épinards !

 

 


 

 

Les cinéastes phares des années 70 ne vieillissent pas de la même façon

A ma droite, Coppola et son Twixt. A ma gauche, Friedkin et son Killer Joe. Deux des cinéastes les plus prestigieux encore en activité, tous deux lauréats de l'Oscar du meilleur réalisateur, ne boxent définitivement plus dans la même catégorie. Si le réalisateur du Parrain semble avoir abusé de ses vignobles avec son indéfendable et embarrassant Twixt (on n'a pas trouvé quelqu'un qui trouvait ça ne serait-ce que sympathique), l'auteur de French Connection semble plus jeune que jamais. Les 25 dernières minutes de Killer Joe font partie de ces moments que l'on retient toute une vie. Quant à la preuve supplémentaire que tout sépare les deux hommes : Coppola s'est éclipsé très vite du festival ne participant au Q&A organisé (et laissant Val Kilmer se débrouiller seul) alors que Friedkin faisait le show au sien, avec un humour et un enthousiasme de jeune premier.

 

 


 

 

Shakespeare est une sacrée muse

C'est quand même la grosse surprise du festival : Roland Emmerich sait faire du cinéma sans explosion et destruction massive de la Terre. Il aura fallu pour cela que le plus grand dramaturge anglais passe dans sa vie. Son Anonymous, évoquant la possibilité que Shakespeare ne soit pas l'auteur de ses pièces, est une grande fresque romanesque qui mélange avec brio légende et réalité.

 

La France a la cote chez les fans de genre

Trois films sur 10 à la fameuse Midnight Madness, la section la plus populaire du festival avec son millier de spectateurs fidèles à chaque séance de minuit. Et avec la clé un accueil souvent bien chaleureux surtout pour le Livide des créateurs de A l'intérieur. Pas de doute possible, si le cinéma de genre français a du mal à séduire ses concitoyens, il fait un tabac à l'étranger.

 

La 3D n'a plus la cote

Alors que depuis plus d'un an, c'était l'invasion des films en 3D, presque aucun blockbuster n'échappant à sa vente-location de lunettes, qu'il soit en 3D réelle ou en conversion, le TIFF a montré qu'Hollywood pouvait faire des films à plat. Dans les sections phares du festival (Gala, Masters, Special presentation), seuls deux films ont eu recours au procédé 3D : Pina de Win Wenders (sorti depuis longtemps chez nous) et Twixt de Francis Ford Coppola. Et encore, ce dernier ne l'utilise que durant une poignée de minutes. On est ravi en tout cas de savoir que l'avenir du cinéma mondial ne passe pas forcement par ce stratagème commercial, le plus souvent utilisé sans aucun but artistique.

 

Julien Welter & Laurent Pécha.

 

 


 

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