Super-héros mon amour

Simon Riaux | 17 août 2011
Simon Riaux | 17 août 2011

Alors que débarque Captain America, l'occasion est trop belle de revenir sur les super-héros en général. Voici donc un petit palmarès de nos films héroïques préférés. Si nous ne nous sommes imposé aucune restriction, nous avons néanmoins tenu à ne pas mettre en avant plus d'un film par franchise, histoire de varier les plaisirs un minimum. Ne vous gênez pas, il y en aura pour tout le monde, pouvoirs surnaturels, méchants nazis, scientifiques mégalomanes, extra-terrestre surpuissants, vigilante torturés, les héros débarquent ! 

 

 


 

 

Batman Returns de Tim Burton (1992)

Après avoir subi la pression des studios sur le tournage du premier opus, le grand Tim avait juré qu'on ne l'y reprendrait plus. Ce qui ne l'a pas empêché de signer un second épisode des aventures de Batman, encore plus abouti et sombre que le précédent. Son univers baroque où cohabitent grotesque et grandiloquence fusionne à merveille avec les personnages inventés par Bob Kane, et Gotham City luit tel un diamant noir, terrifiant et éblouissant. Le réalisateur ne relâche jamais la pression, multipliant les intrigues, emballant avec la même maestria séquences d'exposition, d'action ou d'émotion, le tout jusqu'à un climax dantesque qui en traumatisera plus d'un, où seront pulvérisés dans les flammes les destinées de Selina Kyle, du Pingouin, et du glacial Max Shreck.

 

 

 

Superman de Richard Donner (1978)

Ce que la temps a ôté en crédibilité aux effets spéciaux du film, il leur a rendu en charme et nostalgie, regarder ce maître étalon du film de super-héros, c'est se plonger avec délice dans une époque révolue, qui exige pour y embarquer que l'on croit en elle. Ceux qui feront cette démarche pourront également se délecter du score puissant de John Williams, de la foi absolue de Richard Donner dans son sujet, de sa grande fidélité au matériau d'origine. Avouons même qu'après visionnage on reste plus que sceptique quand à la possibilité de passer après Christopher Reeve et Gene Hackman, tant ils ont donné chair à leur personnage, tout comme Marlon Brando. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Zack Snyder est peut-être face au plus grand défi de sa carrière.

 

 

 

Blade 2 de Guillermo Del Toro (2002)

Imaginez que la séquence d'introduction du premier Blade s'étende sur tout un film, quasiment sans pause... On ressort du ride infernal de Guillermo littéralement essoufflé. Terrassé par un enchaînement improbable de scènes d'action qui semblent ne jamais vouloir finir, le spectateur est essoré par un casting de folie, à la fois classe et rugueux, où surnage Ron Perlman, qui n'était pas encore l'ours roublard en lequel il s'est mué depuis. Oscillant entre science-fiction, horreur et actionner débridé sans jamais trahir la figure du vampire, le film est une explosion d'adrénaline jouissive au possible. Qui n'a jamais vu Wesley Snipes s'élancer d'un buidling en flinguant à tout va avant de cramer sans ciller deux noctambules surarmés doit absolument se procurer le long-métrage. Attention, la chose se doit d'être visionnée dans la noir, après une injection massive de testostérone.

 

 

 

Spiderman de Sam Raimi (2002)

Difficile de départager les deux premiers épisodes de la trilogie arachnéenne du papa d'Evil Dead. C'est la première partie du film qui lui vaut de figurer dans ce dossier, tant il aura fait date en matière d'introduction des personnages. Si la découverte des pouvoirs est souvent utilisée comme une facilité narrative (voir le reboot en cours de production, incapable de continuer ce qui fut ici accompli), Raimi se passionne visiblement pour son sujet et s'en saisit à bras-le-corps. Le réalisateur traite du quotidien d'un lycéen issu d'un milieu modeste, en but aux problématiques et frustrations de son âge, que ses immenses pouvoirs vont éveiller au monde qui l'entoure, le mettre face à ses responsabilités. Spiderman est une des ouvertures de franchise les plus inspirées, graphiques et enthousiasmantes qu'il nous ait été donné de voir.


 

 

The Dark knight de Christopher Nolan (2008)

Depuis un Inception qui n'allait pas au bout de ses ambitions, il est du dernier chic de taper sur la deuxième aventure Nolanesque du Caped Crusader, qui ne vaudrait que par la performance tétanisante de Heath Ledger. Ce serait oublier un scénario à la fois simple, jusqu'au boutiste, et diabolique, un score aussi monomaniaque qu'inoubliable, et la performance d'un Christian Bale qui donne enfin toute son ampleur tragique à Bruce Wayne. Le film accomplit l'exploit d'aller plus loin que Burton, et d'arrimer solidement son histoire dans les ténèbres les plus profondes, sans pour autant renoncer à son ancrage naturaliste. En nous rappelant que Batman et ses ennemis sont les deux faces d'une même pièce, enchaînés jusqu'à la mort en une ritournelle funeste, le metteur en scène marque d'une pierre blanche le cinéma d'action, et offre au spectateur non pas l'aventure qu'il était venu chercher, mais celle qu'il mérite.

 

 

 

Watchmen de Zack Snyder (2009)

Certes le film de Snyder est rattrapé ici et là par les exigences du blockbuster, sans doute quelques séquences détonnent-elles clairement au sein de la maîtrise visuelle de l'ensemble (paye ton coït en mode Alleluia, avec jet de flamme libidineux dans ta face !). Mais ces menus défauts n'effacent en rien le titanesque travail d'adaptation mené par l'auteur, et sa capacité à condenser un récit déjà formidablement riche. Parvenir à conserver la charge politique, le background thématique, et l'intelligence de l'oeuvre originale, en la transposant quasiment case par case, sans que cela (contrairement à Sin City et 300) ne viennent tuer le dynamisme du récit, tient tout simplement de l'exploit. Si Watchmen est loin d'être seul à concourir dans la catégorie meilleur film de super-héros, il demeure en tête dans la section meilleure adaptation.

 

 

 

 

Les Indestructibles de Brad Bird (2004)

Pas besoin d'être voyant pour deviner que Brad Bird pensait déjà depuis un moment à passer à l'action live. Le goût, le soin, la minutie apportés aux séquences d'action, pour un résultat tour à tour enthousiasmant, ébouriffant, malin, voire tout simplement impressionnant imposent un respect sans bornes pour ce film d'animation atypique et attachant. Recyclage hilarant et impitoyable de la pop culture et de ses avatars héroïques, le long-métrage n'en oublie jamais de traiter son récit et son matériau avec un respect quasi-religieux, et s'attire du même coup la confiance du spectateur, à qui on ne fait pas impunément le coup de la parodie cynique. Voilà pourquoi la prochaine réalisation de monsieur Bird, à savoir le nouveau Mission : impossible 4 , peut légitimement nous exciter comme des puces.

 

 

 

 

X-Men de Bryan Singer (2000)

Qu'il fut hardu de choisir entre ce film, sa suite, et l'impérial X-men : first class, qui impressionna la rétine de votre serviteur... L'avantage d'avoir un rédacteur en chef, c'est qu'il lui revient de trancher en cas de conflit insondable. Va donc pour ce premier épisode, de fort brillante facture. Et du talent il en fallait du talent, pour qu'en dépit  d'effets spéciaux souvent ratés, de quelques personnages secondaires pour le moins dispensables (avouez-le, vous ne vous souvenez même pas du Crapaud), et d'une perruque mémorable (Tornade, la fille cachée de Line Renaud ?), le long-métrage marque à ce point. Rappelons qu'il fut clairement l'un des premiers à mettre les personnages au premier plan, bien avant l'action, et à privilégier leurs relations. Enfin, comment ne pas être à jamais reconnaissant envers Singer pour avoir révélé Hugh Jackman, véritable moteur de cette troupe surpuissante, qu'il domine allègrement, allant jusqu'à porter X-Men à bout de griffes.


 


Les Aventures de Rocketeer, de Joe Johnston (1991)

Quiconque a vu cette petite pépite savait qu'il y avait de quoi attendre le meilleur de Captain America. On retrouve le même talent d'orfèvre, nombre de figures communes, et un amour illimité du cinéma dans la démarche du réalisateur. En résulte une oeuvre tristement méconnue, mais à l'évidence matricielle pour toute une génération de super-héros, qui puiseront à l'envie dans cette recette bien rodée, capable de réconcilier petits et grands. Ne manquez pas cette occasion de voir un super-héros original botter des postérieurs de nazis, tout en s'opposant au machiavélique et trop rare Timothy Dalton.

 

 

 

Darkman de Sam Raimi (1990)

Oui, le sieur Raimi a déjà eu droit à un film cité dans ce dossier, mais comment passer à côté de cette tentative audacieuse et folle de créer un héros original, qui ne soit pas le fruit d'une adaptation quelconque ? Impossible tout simplement. Voici donc une aventure à part, tour à tour sombre, surprenante, et parfois très drôle, déjà annonciatrice des folles séquences aériennes de Spiderman, alors que le réalisateur digère la frénésie acquise sur Evil Dead et l'amène à maturité. Liam Neeson n'était pas encore l'acteur bankable à l'affiche de sinistres adaptations de jeux de plateaux, mais un comédien atypique et charismatique, qui confère à son personnage de scientifique mutilé une poésie et une grâce que peuvent lui envier la plupart des rejetons des maisons Marvel et autres DC. Tout simplement indispensable.

 

 

 

 

 

 

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