Chas. Floyd Johnson (NCIS)

Aude Boutillon | 16 septembre 2011
Aude Boutillon | 16 septembre 2011

En 2003, NCIS s'aventurait en terrain militaire, et surtout prenait la relève de JAG, sur le point de tirer sa révérence après dix ans de bons et loyaux services. Sept ans et un produit dérivé plus loin, l'équipe de Gibbs répond toujours présente, et compte bien le rester, comme nous l'explique le producteur exécutif Chas. Floyd Johnson.

 

Propos recueillis par Stéphane Argentin au cours du 50ème Festival de Télévision de Monte-Carlo (juin 2010). Traduction et retranscription par Aude Boutillon.

 

 

Avant tout, êtes-vous un homme heureux à présent que la série est n°1 des audiences aux Etats-Unis ?

Nous avons beaucoup de chance. Vous savez, la plupart des séries ont tendance à descendre au niveau de l'audimat au fil des ans tandis que NCIS a suivi la courbe inverse. La série était dans le top 10 au bout de cinq ans et aujourd'hui, au bout de sept ans, elle est n°1. Nous sommes ravis, même si nous ne savons pas vraiment comment c'est arrivé.

 

Comment expliquez-vous ce succès ?

Certaines séries mettent un certain temps à trouver leur public, et il faut déjà avoir l'opportunité de rester diffusé pendant ce temps-là. Quand nous avons commencé en 2003, nous n'étions pas assez populaires pour éviter totalement la crainte de l'annulation de la série, mais nous étions parmi le top 25 ou 30. Je crois que nous avons réuni un casting exceptionnel. Même si nous n'avions pas forcément conscience à l'époque des relations entre les personnages, il s'est développé une réelle synergie entre les acteurs et l'équipe de la série. Puis nous avons commencé à nous rendre compte de la force de certains acteurs. Mark Harmon, par exemple, a un regard bien plus expressif que certains dialogues. On s'est aussi aperçu que Michael Weatherly avait vraiment un don humoristique. On a donc décidé de le solliciter davantage, c'est pourquoi on le voit plus aujourd'hui qu'au début de la série. On a trouvé des personnages vraiment uniques, comme celui d'Abby, la gothique. Pauley Perrette venait d'un milieu scientifique, donc quand on a commencé à faire passer les auditions, elle est arrivée avec tous ces termes scientifiques, c'était génial. Et comme vous le savez, David McCallum a dans les 70 ans, il était déjà à la télévision américaine dans les années 60, dans Des agents très spéciaux, et il est super. Nous avons vraiment un très bon casting.

 

 

Donald Bellisario a quitté la série il y a trois ans. Cela a-t-il eu des répercussions ? Reste-t-il en contact ?

Il est toujours en contact avec le reste de l'équipe, mais il ne fait plus ce qu'il faisait avant. Il n'écrit et ne produit plus. La série a un peu changé. Quand je suis arrivé aux commandes avec Shane Brennan, nous avons décidé de ralentir un peu la cadence, qui était très rapide. Nous voulions développer les personnages. Nous craignions un peu que les audiences s'en fassent ressentir, mais en fait, le public est arrivé encore plus nombreux. Lorsque Michael Weatherly et Cote de Pablo évoquent leur relation, ils parlent d'un « ensemble musical », dans lequel ils s'accordent sur leur rythme, sur leur jeu. Parfois, certains ont des solos, parfois  un rôle de support. Et ils s'apprécient, ce qui selon moi est très important. C'est rare, de travailler 7 ans sur une série et de se rendre compte que les gens qui viennent travailler là sont heureux de le faire, et s'apprécient.

 

Quelle part occupent les enquêtes criminelles dans le succès de la série ?

C'est la plupart du temps un crime militaire. Ce qui est intéressant, c'est qu'on tend à oublier un peu le côté militaire. Parfois vous avez tendance à oublier que c'est censé y être consacré ! Je dirais qu'on l'a fait volontairement, pour se démarquer de JAG. Mais on lit aussi des journaux comme celui de la Marine, on s'intéresse à des histoires qui se sont réellement passées. Pas non plus comme Law & Order, mais on essaie de rester en contact avec les actualités.

 

Les acteurs sont arrivés au terme de leur contrat, et tous ne l'ont pas encore renouvellé. Etes-vous inquiet de l'impact que pourrait avoir un changement de comédiens sur l'audimat ? Autrefois n°1, les audiences des Experts ont drastiquement chuté depuis le départ de William Pertersen.

Oui, ça nous rend un peu nerveux. On tente de maintenir l'équipe ensemble, pour ne pas perdre cette alchimie. On espère réussir à garder tout le monde.

 

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