Kevin McHale (Glee)

Aude Boutillon | 10 juin 2011
Aude Boutillon | 10 juin 2011

Après sa petite camarade Jenna Ushkowitz, au tour de Kevin McHale de revenir sur le succès fulgurant et improbable d'une série musicale qui lui a permis de passer du stade de membre d'un boys-band méconnu (oui, oui !) à celui d'icône chez la population adolescente mondiale.

 

Propos et autoportrait (en fin d'article) recueillis par Stéphane Argentin au cours du 50ème Festival de Télévision de Monte-Carlo (juin 2010). Traduction et retranscription par Aude Boutillon.

 

 

Série, chansons, chorégraphies, tournée... Epuisé ?

(Rires) Un peu ! Mais le fait que tout cela soit nouveau aide beaucoup. Vous ne savez pas ce qu'il adviendra de tout ça, c'est donc une chance à ne pas rater car les séries rencontrent rarement une telle popularité aussi rapidement.

 

Vous apparteniez à un groupe avant la série. Avez-vous rencontré le succès aux Etats-Unis ?

Non, pas du tout. Nous avons fait quelques concerts mais nous n'étions pas connus du tout.

 

Est-ce une expérience qui vous a aidé pour Glee ?

Tout à fait. En arrivant sur Glee, nous avons du faire des enregistrements, des exercices, des répétitions, ce que je connaissais depuis des années avant la série. C'était une bonne préparation, et même si ça n'a pas marché, regardez où je suis maintenant !

 

Quand vous croisez des gens dans la rue, arrive-t-il qu'ils vous pensent réellement handicapé ?

Oui, parfois certains me demandent où est ma chaise roulante. Mais non, je marche ! Je pense que c'est un compliment, s'ils pensent que je suis réellement comme mon personnage, c'est que je suis crédible. Cela dit, j'entends ça très régulièrement, du genre « c'est un miracle ! » (rires)

 

 

Hormis une scène où votre personnage rêve qu'il peut marcher. Regrettez-vous de ne pas partager les scènes de danse avec les autres acteurs de la série ?

Je n'étais pas supposé danser à la base donc je me disais plutôt « dès que vous voulez que je danse, je suis partant ». C'était marrant. En plus, on l'a fait dans le style « flashmob ». Après tous ces flashmobs qu'on a pu voir sur le net à travers le monde, ça donne une crédibilité à la série.

 

Selon vous, à quoi Glee doit-elle son succès ?

On utilise une musique avec laquelle les gens ont grandi, ou qu'ils entendent pour la première fois, ou qui passe en ce moment à la radio, et on l'exploite de différentes façons. Il ne s'agit pas de faire des clips, la musique est incorporée aux storylines, les personnages les chantent pour une bonne raison. Je pense qu'on incarne des stéréotypes qui ne sont pas représentés à la télévision d'une façon si proéminente. Tous les clichés, les gamins populaires, sont déjà représentés, mais dans Glee c'est à la minorité qu'on donne la parole. Qui réussit vraiment à s'intégrer au lycée, honnêtement ? Je pense que personne ne sait réellement qui il est, et c'est ce point qu'on aborde, c'est une bonne chose. On a rencontré le public, signé des autographes pendant le Glee Tour, et ils nous ont remercié pour nos performances, pour le show, et c'est ça qui est génial, se rendre compte qu'au-delà du fun, on a un véritable impact sur la vie des gens.

 

Pour beaucoup de gens, Glee implique de regarder deux ou trois épisodes avant de vraiment accrocher.

C'était en effet le principal challenge, obtenir des gens qu'ils continuent à regarder, parce que le pilot est génial mais complètement différent du reste de la série, et les épisodes se suivent sans se ressembler. En premier lieu, vous pensez avoir à faire à High School Musical, et pas du tout, dès le début les sportifs sont tournés en dérision, comme l'équipe de foot. C'est ce qui est marrant dans Glee, c'est limite et politiquement incorrect la plupart du temps, là où vous ne l'attendiez pas du tout.

 

Cela vous a-t-il pris le même temps, en tant qu'acteur pour comprendre ça ?

Non. Au début, je ne voyais vraiment pas une série musicale fonctionner. Et en lisant le script je me suis rendu compte que ce ne serait pas simplement une série musicale. En réalité, et c'est ce que vous comprenez en regardant la série, c'est une série dans laquelle il arrive aux jeunes de chanter, parfois. Quand je suis arrivée à l'intrigue concernant un professeur qui menace ses élèves qu'il soupçonne de fumer du shit, j'ai trouvé ça très sombre, et j'ai signé, direct. Je leur ai dit, quoi que vous aillez besoin que je fasse, comptez sur moi !

 

 

Le fait que les précédentes séries musicales (Cop Rocks, Viva Laughlin...) aient été des échecs vous a-t-il effrayé ?

Je n'ai jamais eu peur, parce que nous savions que c'était différent. Nous n'avons jamais été inquiets au sujet de ce que Ryan Murphy voulait faire de cette série. Nous n'avions pas la garantie que ça allait marcher. Après tout, peut-être que tout ce qu'on aurait fait avant la première diffusion allait être la plus chère de toutes les « vidéos maison » de l'histoire ! Mais nous faisons entièrement confiance aux auteurs et à Ryan Murphy, ce génie complètement fou.

 

Vous leur faites confiance, concernant les choix de chansons ?

Toujours ! On finit toujours par faire des morceaux auxquels on ne s'attend pas du tout. C'est la beauté de la chose. Par exemple, on vous dit que vous allez vous retrouver avec les vêtements et le maquillage de Kiss. Vous n'avez pas à vous soucier de ce que vous allez faire d'une semaine sur l'autre, et vous avez la chance d'avoir des costumes dingues et de chanter des morceaux géniaux.

 

Selon vous, Glee dépeint la réalité des lycées américains. Ca parait très cruel...

C'est ce que tout le monde dit ! « Vraiment, c'est ce qui se passe dans les lycées ? ». Alors bien entendu, c'est exagéré, parce que c'est la télé, mais c'est fondé sur une réalité. J'ai grandi au Texas où l'on bâtit pratiquement les stades de foot avant de construire le reste de l'école. Mon lycée était très petit, et l'équipe de foot, les pom-pom girls en étaient en quelque sorte les stars. Ces personnes sont d'une méchanceté injustifiée, notamment envers les personnes qui savent ce qu'elles veulent faire de leur vie.

 

Avez-vous connu des professeurs cruels, comme Sue Sylvester ?

Non, j'ai eu quelques mauvais profs, très froids et méchants, mais elle, c'est comme une combinaison de tous les profs cruels qu'on aurait eu, en une seule personne, alors ça a quelque chose de thérapeutique, de regarder les choses qui lui arrive !

 
 

Qui serait votre guest-star de rêve ?

J'aurais aimé Michael Jackson, mais bon, c'est impossible. Pourquoi pas Paul McCartney ?

 

Avez-vous fait part de votre intérêt pour un épisode spécial Michael Jackson ?

Oh oui, ils le savent (rires). Au début de la série, il était difficile d'obtenir des chansons, car elles coutaient très cher. Maintenant qu'on a vendu 8 millions de CD, les gens veulent qu'on utilise leurs chansons ! (rires) Donc peut-être que ça serait plus facile maintenant, mais je doute que Michael Jackson ait besoin de l'aide de Glee pour vendre, depuis sa mort, quelque chose comme 30 millions d'albums ont été vendus.

 

Pensez-vous que Glee aura un impact important sur votre carrière ?

Je pense, oui. C'est rare, de pouvoir, si tôt dans notre carrière, montrer tout ça à un public. Quand vous voyez Nicole Kidman, qui est dans le métier depuis une vingtaine d'année, son succès a été tardif ! Avec un peu de chance, ça va nous ouvrir des portes pour l'avenir.

 

La série a été renouvelée pour deux saisons. Est-ce que vous aimeriez voir des changements dans votre personnage, qu'il puisse marcher, par exemple ?

Pas vraiment. Je pense qu'il est important que la série reste réaliste. Il est ce qu'il est, dans une chaise roulante. On tient tous à ce que nos personnages restent fidèles à eux-mêmes. L'âme de la série, c'est un ensemble de personnes qui luttent pour se trouver, et qui chantent pour cela. C'est la musique au service de l'histoire.

 


 

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