Test : Apocalypse now - Édition définitive - Tirage limité et numéroté

Julien Foussereau | 28 avril 2011
Julien Foussereau | 28 avril 2011
Faisant suite à une édition américaine déjà exceptionnelle, l'édition Blu-ray française s'impose peut être comme L'édition de référence. Non content de reprendre la quasi intégralité des bonus du Blu-ray américain, Pathé est parvenu à conserver ses suppléments made in France déjà vus sur la précédente édition DVD d'Apocalypse now. Et cerise sur le gâteau, l'édition Blu-ray se voit offrir un remarquable livret signé de Jean-Baptiste Thoret qui s'y connaît sacrément bien lorsqu'il s'agit d'évoquer l'un des fer de lance du Nouvel Hollywood.

 

 

Disque 1

 

Sur ce premier Blu-ray, on dispose des deux versions du film, accessible en seamless branching, à savoir donc le montage original de 1979 à la durée de 147min 08s et le montage Redux de 2001 qui prolonge sacrément le film pour atteindre 202min 32s.

 

Le seul bonus qui accompagne ce premier disque, est le commentaire audio de Francis Ford Coppola disponible avec des sous-titres français. Une piste très bien élaborée puisqu'il s'agit de la même piste pour les deux versions avec un emboîtage parfaitement synchronisé des remarques apportées aux nouvelles scènes. Coppola s'arrête peu, les blancs se comptent sur les doigts de la main et il sait parfaitement alterner remarques anecdotiques et fondamentales. Concrètement, il commence par l'anecdote du plan d'ouverture qui a été trouvé dans une poubelle de sa salle de montage, pour ensuite revenir sur les complications générales d'un des plus grands tournages de l'histoire du cinéma. Rétrospectivement, il pense avoir voulu se mettre dans une situation similaire au chaos vietnamien, une affirmation qui renvoie à une phrase de son cru, plus célèbre et définitive : « Nous étions dans la jungle, nous avions des moyens illimités et, peu à peu, nous sommes devenus fous. » Autre anecdote fameuse, le chef du Ministère de la Défense de l'époque n'était autre que Donald Rumsfeld qui, énervé par le script du film, refusa toute collaboration logistique. Coppola dut donc se tourner vers le président philippin Marcos pour qu'il lui fournisse les hélicos de son armée.

 

Coppola en profite pour nous révéler que Kilgore, dont la source d'inspiration première était Patton devait initialement s'appeler Carnage. Un des moments les plus drôles de ce commentaire concerne justement le personnage de Robert Duvall : dans la version Redux, Kilgore jette rageusement son mégaphone, c'est un clin d'oeil de l'acteur à Coppola qui avait pris la sale habitude de balancer cet appareil fort coûteux chaque fois que les problèmes s'amoncelaient. Cela devint tellement gênant qu'il fallut engager un préposé à l'arrachage de mégaphone des mains de Coppola avant l'arrivée d'une de ses légendaires colères. Ce genre d'anecdotes pullule, preuve que Coppola ne rate pas le commentaire audio de son chef d'œuvre.

 

 

Disque 2

 

C’est ici que Pathé a fait son marché pour reprendre ses propres bonus tout en récupérant les suppléments disponibles sur l’édition DVD zone 1 intitulé Complete Dossier datant de 2006 ainsi que ceux de l’édition Blu-ray américaine sortie à l’automne dernier. Plus exhaustif et passionnant, c’est presque impossible à trouver à l’heure actuelle.

 

- Entretien avec Martin Sheen (59min 26s)

Coppola aime jouer les hôtes et le prouve avec cette conversation. On a affaire à du très bon niveau car l'un et l'autre ont été marqués à jamais par ces 16 mois passés ensemble. Martin Sheen pointe sa surprise d'avoir été choisi pour remplacer Harvey Keitel. Lui qui n'avait jamais fait l'armée alors que Keitel avait été un Marine. Il remercie avec une sincérité non feinte Coppola pour l'avoir aidé à exorciser de nombreux démons (Sheen était en pleine autodestruction). On rit aussi énormément quand ils se remémorent des moments de tournage où, a posteriori, ils se rendent compte qu'ils se sont mis vraiment en danger et qu'ils ont frôlé la mort. Malgré cela, l'engagement de Sheen était total et il n'avait jamais soupçonné la détresse profonde de Coppola.

 

 

- Interview de F.F. Coppola et du scénariste John Milius (49min 45s)

L'échange est passionnant. Les deux hommes s'estiment. Coppola profite de l'occasion pour rappeler que les punchlines les plus percutantes et mythiques sont le fait de Milius. Ce dernier est très prolixe sur le processus d'écriture complexe nécessaire pour réaliser une adaptation de la nouvelle de Conrad. Car Welles et beaucoup d'autres avaient essayé avant de s'y casser les dents.

 

 

- Fred Roos : le casting d’Apocalypse (11min 45s)

Fred Roos, le collaborateur de longue date de Coppola, a aussi droit à ses 12 minutes de gloire. Cette featurette dévoile des enregistrements rares de postulants pour le film en 1975. On y voit Nick Nolte avec une belle moustache de routier ou encore les essais de Larry Fishburne qui, du haut de ses 14 ans, savait déjà donner le change. Apocalypse Now montre des méthodes de casting d'un autre temps. Pas pour leur obsolescence. Bien au contraire.

 

 

 

- L'embarcation aux singes (scène inedite, 3min 31s)

Une scène coupée étrange. Les indigènes du repaire de Kurtz chantent avec des percussions primitives le Light My Fire des Doors. Ensuite, le PBR se retrouve face à un sampan dont les occupants ont péri d'une manière aussi effroyable que graphique. Très beau moment, dont le passage abrupte de l'ambiance festive à l'horreur est très bien orchestré. Mais il aurait été difficile de l'insérer dans le film.

 

- 12 scènes inédites

C'est un grand moment de cette édition. Elles sont présentées pour la première fois dans un sale état certes, mais en 2.35. Si les cinq sixièmes de ces scènes sont anecdotiques dans leur ensemble et ne contenteront que les fanatiques (on y découvre le premier nom de Kurtz (Leighley), le pourquoi de Mr. Clean (le surnom du personnage de Larry Fishburne), cette section vaut pour les deux dernières scènes : The Tiger cages (4min 27s) et Special Forces Knife (6min 35s).

La première met en scène Willard enfermé dans une cage à tigre d'où il voit Kurtz dans la pénombre dicter des instructions de tortures dans un très bon français à un bras-droit montagnard. Il y a là un contraste saisissant entre la douceur de sa voix et la monstruosité des actes qu'il requiert. Vient ensuite une conversation entre lui et Willard dont la teneur est similaire à celle, réintégrée, de la revue de presse. Dommage que Coppola n'ait pas choisi celle-ci tant elle surclasse cette dernière.


La seconde répond enfin à une question posée par de nombreux fans depuis trente ans : que sont devenus Colby (Scott Glenn) et le photo reporter (Dennis Hopper) ? On comprend rapidement que cette scène fait le lien entre le monologue de Kurtz et sa mort. Le reporter révèle à Willard qu'il a pris la photo de Kurtz et que ce dernier va le tuer s'il ne fuit pas le repaire. Colby le tue (atrocement) avec son fusil à pompe. Mais lui-même se prend un coup de couteau par Willard (le Special Forces Knife) qu'il a trouvé sur un des nombreux cadavres ensanglantés éparpillés un peu partout dans le repaire. Cette scène n'est pas indispensable, elle est même impossible à réinsérer mais qu'est ce qu'on est content de la découvrir.

 

- La destruction du camp de Kurtz (6min 05s)

Une version alternative avec le générique du film dessus.

 

- Heart of darkness par Orson Welles (1938 - 36min 34s)

La diffusion intégrale de la lecture radiophonique d'Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad par Orson Welles. Une alternative sympathique, quoique ayant subie les outrages du temps, pour toutes les feignasses qui rechignent à lire la nouvelle. D'autant que, malgré son talent de lecteur indéniable, Welles peine parfois à rendre justice au texte.

 

- The Hollow men (16min 56s)

Il s'agit là de la lecture intégrale du poème de T.S. Eliot par Marlon Brando illustrée par des images d'archive du tournage dans les décors « cambodgiens » de Dean Tavoularis et des prises non retenues de l'acteur dans le montage final. Ces tranches de vies (on voit Brando jouer avec les enfants) sont accompagnées musicalement par les compositions mystiques de la dernière partie d'Apocalypse Now (assurément les meilleures). Pour peu que l'on soit détendu ou légèrement fatigué, on entrera corps et âme dans ce magnifique poème visuel tant la lecture intense de l'acteur impressionne par son pouvoir immersif. Il maîtrise parfaitement la fragilité de sa voix et on en redemande.

 

- La naissance du son 5.1 (6min 53s)

Cette featurette propose un court accéléré sur l'évolution des formats sonores du parlant jusqu'à Apocalypse Now. Grossièrement résumé, on part du mono pour arriver au 5.1 surround en passant par le CinémaScope quadriphonique, le 35mm, Star Wars et le développement des basses. Ainsi, l'épopée de Coppola est l'ancêtre de la norme actuelle de bon nombre de DVD.

 

- L'hélicoptère fantôme (3min 55s)

L'analyse de l'ouverture du film sert de preuve par l'exemple de ce que le module précédent a évoqué. Le son dans Apocalypse now, c'est primordial, phénoménal et précurseur.

 

- 300 km de pellicule : Le montage d'Apocalypse Now (17min 56s)

Il y a du boulot sur la table de montage et ce module est là pour le mettre en évidence. Une featurette qui est toutefois redondante pour qui aura écouté avec attention le commentaire audio de Coppola.

 

- La musique d'Apocalypse Now (14min 45s)

Ce module suscite de l'intérêt puisqu'il montre subrepticement des images du premier assemblage mis en musique avec des chansons de Doors…et qui ne colle pas. Francis Ford Coppola fait part aussi d'une influence déterminante, celle de Tomita, un compositeur japonais de musique électronique (horriblement kitsch). Carmine Coppola, père de Francis et compositeur classique de son état, écrivit la ligne mélodique que cinq spécialistes de musiques synthétiques se chargèrent de réorchestrer.

Un score qui se fit dans la douleur puisque l'ego surdimensionné de chacun amenait fatalement des empoignades verbales. Le plus heureux fut Mickey Hart, ex-Grateful Dead et fou de percussions primitives, dans la mesure où il travaillait seul sur la dernière partie cambodgienne.

 

- La bande sonore synthétisée par Bob Moog (4min)

Il s'agit d'un article repris du magazine Keyboard.

 

- Vous avez entendu de bons films récemment ? : Le son d'Apocalype Now (15min 21s)

Un module qui met en avant la mégalomanie encore vivace de Coppola, héritée lors du tournage, ainsi que sa volonté de créer un son aussi inédit que les armes employées lors du Vietnam. Walter Murch et lui ont d'ailleurs repris un autre aspect du conflit pour ce son psychédélique, à savoir la combinaison drogues et rock'n'roll.

 

- Le mixage final (3min 38s)

Un module qui suit rapidement Walter Murch, Mark Berger et Richard Beggs à l'oeuvre dans le studio de mixage qu'ils ont assidûment fréquenté pendant neuf mois.

 

- Apocalypse Now hier et aujourd'hui (3min 43s)

Evoquer l'accueil critique et public d'un tel film en 1979 puis en 2001 en moins de 4 minutes n'a aucun intérêt. Heureusement, l'édition française propose le maximum des conférences de presse des deux présentations.

 

- Extrait de la conférence de presse de 1979 (3min 26s)

Un joli document pour se rendre compte à quel point Coppola a continué la bataille bien après la fin du tournage. L'homme a encore de l'énergie pour défendre avec ferveur et passion son film face à la meute de journalistes.

 

- Interview de Claude Berri : sa position face au film en tant que distributeur (3min 43s)

Un document propre à la France et pour cause puisqu'il s'agit de donner la parole à Claude Berri, alors distributeur de film et premier partisan français du film de Coppola.

 

- 2001 : Interview de Coppola par le critique Roger Ebert (38min 35s)

Une interview de Coppola par le célèbre critique américain Roger Ebert à Cannes lors de la présentation de Apocalypse Now Redux. Pas forcement palpitante si vous avez déjà bien fait le tour des autres bonus.

 

- Conférence de presse 2001 (45min 02s)

La conférence de presse cannoise qui permet d'évoquer en long et en large la très décriée version Redux du film.

 

- L'équipe du patrouilleur (4min 08s)

Des interviews de Albert Hall, Laurence Fishburne, Sam Bottoms et Frederic Forrest réalisées lors de la sortie de Redux et dont la seule information intéressante est qu'ils sont tous passés en même temps lors d'un casting faisant appel à l'improvisation, Coppola ayant été immédiatement convaincu par leur prestation commune.

 

- La palette de couleurs d'Apocalypse Now (4min 05s)

Un module trop court pour les mordus d'image mais qui a le mérite de parler très brièvement du Technicolor Dye Transfer System, procédé de restauration employé pour sauver les négatifs 70mm. C'est aussi l'occasion de revenir sur les propos de Vittorio Storaro, pour la plupart issus de la conférence de 2001, qui laissent entrapercevoir un grand homme passionné par son art (mais pas toujours éclairé parce que le recadrage 2.00 ce n'est quand même pas très heureux !).

 

 

Disque 3

 

C’est un peu le disque que l’on attendait depuis des lustres puisqu’il contient le fameux et extraordinaire documentaire, Hearts of Darkness / Au cœur des ténèbres  de George Hickenlooper, Fax Bahr et Eleanor Coppola (la critique ici). Le miroir infernal du chef d'œuvre de Francis Ford Coppola est présenté dans un transfert 1080p / AVC. Même chose pour le son DTS-HD Master Audio 2.0 avec bien sûr la présence de sous-titres français. Le commentaire audio de Francis et Eleanor Coppola se révèle presque aussi fascinant que le film et apporte quelques précisions.

 

 

L’éditeur a choisi également de mettre ici en bonus les extraits du scénario de John Milius (y compris la fin voulue par Milius et trop naze) et les annotations de Coppola ainsi que la bande-annonce, le teaser, une galerie de storyboard et deux galeries de photos.

 

 

Verdict 

 

Euh, comment dire...achat impératif ! Si vous ne l'avez pas dans votre Blu-raythèque avant la fin de l'été, on ferme la section test Blu-ray du site !

 

Après avoir eu droit à une édition américaine d'anthologie, la quintessence baroque du Nouvel Hollywood déboule également en France sur support haute définition. On peut d'ores et déjà constater que le master n'est pas le même que celui utilisé pour l'édition DVD américaine Complete Dossier (testée ici). Des imperfections sont présentes tout au long du film. Ce sont essentiellement des petites taches de copies, peu intrusives. Mais avec la haute définition, la visibilité de ces dernières sera accrue en proportion de la surface du diffuseur. On ne va pas non plus vous effrayer davantage : jamais plus d'une petite imperfection par frame. Les plus pointilleux pourraient arguer que l'on a pourtant vu des films plus anciens bénéficier d'un nettoyage beaucoup plus prononcé. A ceux-là, on proposera deux hypothèses : comme les négatifs sont la propriété de American Zoetrope - en gros, de Francis Ford Coppola -, Apocalypse Now est un film indépendant qui a probablement suivi un itinéraire de restauration différent des programmes de conservation bien structurés des studios ; à moins que, tout simplement, il fallait atteindre le juste équilibre entre le respect des intentions photographiques de Vittorio Storaro et une restauration digne du support HD sans que cela vire à la bouillie lissée et chargée en halos. En même temps, certains peuvent bien pester comme des putois en estimant que le plat de résistance de La Chevauchée des Walkyries n'est pas à leur goût, ce transfert 1080p / AVC a été supervisé et approuvé par Coppola en personne.

 

 

 Cliquez sur les captures ci-dessous pour accéder à notre galerie HD 

 


 

En outre, cet infime revers soulevé est littéralement écrasé par le cumul des qualités de ce Blu-ray. À commencer par le fait appréciable que la version 1979 et la Redux sont accessibles en seamless branching et ce, sur un seul et même disque. Plus de changement de disque à mi-parcours comme c'était le cas sur l'édition Complete Dossier. Ensuite, Apocalypse Now peut enfin s'épanouir dans toute sa largeur avec ce format 2.35 qui se fit trop longtemps prier. Rappelons ce fait : Vittorio Storaro, peu satisfait de la résolution verticale de 480 (NTSC) / 575 (PAL) lignes des flux vidéo SD et surtout avocat de son format Univisium 2.00 (censé reproduire la vision humaine) avait recadré Le Dernier empereur, Reds et Apocalypse Now en Univisium... au grand dam de leurs fans. Criterion n'avait pas réussi à restituer le format d'origine du Bertolucci. Apocalypse Now échappe à ce cas de figure avec un Scope magnifique et parfaitement ciselé. Couplée à cette belle restauration, l'apocalypse selon Coppola ne fait pas ses 30 et quelques années. L'auteur de ces lignes ira même plus loin en affirmant qu'il a redécouvert un de ses films de chevet comme jamais. Il sait de quoi il parle pour avoir vu les deux montages en salles. Autant être clair, toutes les éditions DVD précédemment sorties sont désormais caduques. En dépit de quelques plans un peu trop doux (ils l'étaient déjà en salles), le niveau de piqué mérite des applaudissements, qu'il s'agisse des gros plans sur le visage suintant de Willard ou du rendu de la jungle sauvage. Les contrastes et les noirs d'encre sont à tomber à la renverse avec des nuances dans les ombres qui laissent bouche bée (notamment lors du superbe dernier acte cambodgien avec une délinéation parfaite des corps dans la pénombre). Cependant le vrai coup de massue de ce Blu-ray est à chercher du côté de la colorimétrie stupéfiante. Là, les couleurs de Storaro, tour à tour terreuses, orangées puis dorées, bénéficient d'une saturation incroyable, des peaux travaillées par un soleil de plomb ou le pourpre dégagé par le fumigène de Lance. On ne peut que s'agenouiller devant autant de magnificence.

 

 

 


Apocalypse Now fut le premier film à avoir été mixé en 5.1. En cela, Walter Murch inventa le son du futur, celui qui deviendrait la norme bien des années plus tard. Et le remixage DTS-HD Master Audio 5.1 pour ce Blu-ray avec un échantillonnage dépassant les 4 Mb/s rend incroyablement justice à ce pionnier et ce, dès les premières secondes. Car Apocalypse Now impressionne immédiatement avec cet écran noir et le rotor de l'hélicoptère déformé au synthétiseur faisant le tour de l'espace sonore avant que The End des Doors n'envoie le bois. Pour faire simple : on a affaire à un sans-faute grâce à une séparation des canaux hallucinante et une dynamique de dingue. Vous songez à l'attaque du village Viêt-Cong par la cavalerie héliportée ? On vous rassure tout de suite : le résultat est démentiel malgré les quatre décennies du film. Mais le reste du métrage ravit les esgourdes dans le calme d'une discussion dans la jungle ou dans les séquences atmosphériques. Tous les canaux alloués travaillent aussi bien en toute indépendance qu'en action groupée. La précision dans les effets reste tout à fait d'actualité (voir le pont de Do-Lung) et dessine par vagues soniques l'idée que l'on peut se faire du chaos. Côté basse et descente de graves, Apocalypse Now est là pour nous rappeler la signification du mot subtilité à une époque où une écrasante majorité des mix actuels ne donne que dans la brutalité crasse. Le sound design du Coppola est une œuvre d'art en soi et ce Blu-ray nous le rappelle de fort belle manière.

 

Concernant la VF, les deux versions ne sont pas logées à la même enseigne et constituront un petit casse tête pour les fans de la première heure. En effet, le montage original de 1979 n'est proposé qu'en DTS-HD Master Audio 2.0 forcément un peu étriqué lorsqu'il s'agit de mettre en évidence l'envergure sonore du film de Coppola. Mais il a le mérite d'offrir le doublage original. Ce qui n'est pas le cas de la version Redux et son nouveau doublage. Mais ce dernier a l'énorme avantage de mettre à disposition un mix DTS-HD Master Audio 5.1 qui, certes, n'est pas aussi impressionnant que son homologue anglais, mais sait néanmoins mettre bien en valeur les passages spectaculaires (et ils sont nombreux) du récit orchestré par le réalisateur du Parrain

 

Résumé

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