Desperate Housewives - Saison 6 : Et ça continue, encore et encore

Aude Boutillon | 7 juin 2011
Aude Boutillon | 7 juin 2011

Après une cinquième saison fort décevante dont la pirouette scénaristique du bond dans le temps ne faisait finalement office que de cache-misère tandis qu'imagination et renouveau commencent sérieusement à faire défaut à la série, dire que l'on attend un redressement radical de la part des scénaristes de Desperate Housewives est un doux euphémisme. La sixième saison se contente une fois encore de resservir la même soupe, vaguement secouée de temps à autre par un cliffhanger gros comme une maison. Si l'an dernier, on pouvait encore se consoler grâce à un bad guy aussi charismatique que menaçant, il sera purement et simplement absent de cette saison-ci. De longs bâillements en perspective.

 

 

Après l'élimination de la menace incarnée par Dave, et la disparition tragique d'Edie, la vie peut reprendre son cours à Wisteria Lane. C'était sans compter sur l'installation  dans l'ancienne maison de Mary-Alice Young d'un couple cachant bien évidemment un lourd secret, tandis qu'une menace plane sur le quartier, après l'agression de Julie, la fille de Suzanne...

 

Same old, same old

Lynette attend une fois de plus un malheureux évènement, Suzanne joue à la relation mère-pote avec sa plus si jeune Julie, Gabrielle est redevenue la pimbêche vénale à qui la misère n'a manifestement rien appris, ses filles sont plus vilaines et insupportables d'épisode en épisode... Le peu de sang neuf apporté à la série (une nièce imbuvable pour Gabrielle, un amant désormais récurrent pour Bree) ne parviendra quant à lui pas à dynamiter des relations dont tout a déjà été dit plus que nécessaire, ni même à insuffler un semblant d'énergie à l'ensemble, malgré la bonne volonté de certains acteurs. Les tentatives sont parfois même si grossières qu'elles en deviennent embarrassantes (une strip-teaseuse lesbienne, vraiment ?). Fort heureusement, la qualité d'interprétation permet de susciter un peu d'intérêt pour certains axes : en témoignent la relation électrique entre Carlos et Lynette, un Orson rendu impitoyable et cruel par un terrible accident, et la folie naissante de Katherine, bien que peu justifiée, qui ne vaut que pour la justesse de Dana Delany, les tenants et aboutissants étant connus de tous. Restent des dialogues souvent réjouissants, comme nous y sommes habitués depuis six ans. Malheureusement, attendre la bonne blague ne suffira pas à sauver un épisode souvent long et laborieux.

 

 

Au pays de Candy, y'a des méchants et des gentils

Tout de même, c'est à penser qu'ils n'ont vraiment pas de veine, à Wisteria Lane. Sitôt un des leurs canardés, paf, les voilà affublés d'un nouveau couple de voisins mystérieux, que dis-je, ETRANGES. Ca se regarde donc en chiens de faïence par fenêtres interposés, tandis que des évènements tout aussi inquiétants (deux attaques anonymes rabâchées jusqu'au dénouement) éclatent à Wisteria Lane, qui décidément n'a rien à envier au Bronx. Le responsable, malheureusement traité par-dessus la jambe, aurait pu offrir de beaux instants de suspense, au final réduits au minimum syndical. Le mystère entourant la présence des Bolen est quant à lui souligné à longueur de temps, sans qu'un élément ne vienne résoudre une question, ou en amener une autre. Lorsque viendra l'heure des révélations (dont on n'a finalement que faire), le sentiment de s'être fait flouer anéantira tout semblant de curiosité qui pouvait encore vaguement subsister. L'absence totale d'empathie pour ces nouveaux venus finira de confirmer le désintérêt total quant au sort qui les attend. Ces éléments commencent à installer la certitude que la série a entamé un sérieux virage vers le soap pur et dur, en délaissant progressivement les intrigues qui faisaient le sel des premières saisons pour se concentrer sur des relations si changeantes et volatiles qu'elles en deviennent presque futiles.

 

 

Pour l'an prochain, joignons nos mains, brothers and sisters, et prions. Prions pour que Gaby cesse de se chercher, entre mère poule et ex-mannequin dépensière. Prions pour que Lynette ne soit plus réduite à une pondeuse. Prions pour que Susan abandonne les minauderies et les yeux de biche. Prions pour que Desperate Housewives retrouve son piment et redevienne cette série addictive, un brin corrosive, et cesse de céder à la facilité.

 

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