César 2011 - Le palmarès
Pour vous faire vivre le meilleur de la grand messe annuelle du cinéma français, Écran Large dépasse ses limites et se met en quatre pour vous livrer en temps réel le palmarès des César. Cette année, la cérémonie a pour présidente Jodie Foster, actrice américaine francophile et francophone, dont nous attendons sous peu l'énigmatique Beaver, qu'elle réalise, avec Mel Gibson. Comme au bon vieux temps, Antoine de Caunes officie en tant que maître de cérémonie, gageons qu'il saura insuffler à une soirée souvent trop rigide un peu de la douce folie des années Canal.
La cérémonie commence en fanfare avec pour la première fois (et il était temps) une ouverture en images, où Antoine de Caunes s'invitent dans les différents films nominés. La soirée se poursuit dans un mélange de solennité et d'émotion avec la remise à Joann Sfar du César du meilleur premier film par Roman Polanski.
Puis c'est à Anne Alvaro de recevoir le César de la meilleur actrice dans un second rôle. La comédienne, actrice discrète mais essentielle, se montre touchante dans son émotion et son hommage à l'auteur qui l'a portée, Bertrand Blier.
Les César ne seraient pas les César sans quelques récompenses indues. La première sera celle remise au Nom des gens, de Michel Leclerc, honoré du César du meilleur scénario. Le film avait pourtant de beaux challengers, aux qualités scénaristiques évidentes.
Après quoi la cérémonie confirme ce que l'on pressentait, Roman Polanski y sera bien à l'honneur. Lui et son coscénariste Robert Harris sont récompensés de la statuette de la meilleure adaptation pour The Ghost Writer.
La salle est échauffée, la machine de guerre peut se mettre en marche, et c'est l'heure de la première récompense pour des Hommes et des dieux. Michael Lonsdale, s'avance sur la scène, tremblant d'émotion. Le comédien aura du mal à retenir ses larmes, à l'évocation de sa carrière, de son métier, du personnage qu'il interprète, Frère Luc. Une récompense méritée, et reçue avec la dignité et la grâce qui caractérisent l'acteur.
La Princesse des Montpensier reçoit assez logiquement le César des meilleurs costumes, juste après une saillie impitoyable du maître de cérémonie, destinée à notre ministre des affaires étrangères.
Pas de répit puisque c'est François Damiens qui se fend d'un sketch rigolo puis d'une présentation énergique et comique, avant de remettre le César du meilleur court-métrage à Logorama, une des surprises de l'an passé, virevoltant et inventif. On vous encourage à découvrir cette perle de subversion et d'infographie.
Les bonnes surprises venant le plus souvent seul, il nous aura fallu ensuite supporter Élie Semoun en pleine crise d'hystérie. Le comédien fit de son mieux pour placer un best of de ses sketch les moins mauvais, au détriment du tout premier César du film d'animation. Naturellement remis à Sylvain Chomet pour l'Illusioniste.
Moment attendu de la soirée, le César d'honneur de Tarantino lui sera remis par Christophe Waltz et Diane Kruger, dans un français impeccable et suave. Le tout suivi d'un hommage de toute beauté, qui permettra à ceux qui n'ont pas encore dévoré leur Tarantino illustré de découvrir un extrait de Four Rooms improbable oeuvre de 1995.
Notre bon Antoine reprend vite fait la main et scalpe une fois de plus le monde politico-artistique franchouillard, à commencer par Frédéric Mitterrand. Canal + oblige, la miss météo du moment nous rejoint pour un sketch (encore!) criard. Heureusement, Alexandre Desplat vient chercher la statuette du meilleur son, la deuxième de sa carrière, avec une élégance et une précision remarquable, sans oublier de la dédier à son père, puis d'honorer celui qui lui mit le pied à l'étrier, Roman Polanski.
En cette année de disparitions, c'est à celle de Bernard Giraudeau que l'Académie rend hommage. Pudiquement, une génération frémit, touchée au coeur.
Un sketch (oui, vous avez bien lu) au budget inversement proportionnel à l'intérêt plus tard, Vincent Perez et Elsa Zylberstein montent sur scène pour remettre le César du meilleur montage. Il revient à Hervé Deluze, dont c'est la trosième récompense, pour The Ghost writer, également monteur des Petits Mouchoirs, autre gros succès de l'année. Le duo récompensera ensuite Gainsbourg, vie héroïque, du César du meilleur son.
On est plus que rassuré de voir The Social network reconnu pour ce qu'il est, certainement le meilleur film de l'année. David Fincher rules !
De Caunes tente un hommage à la présidente, fait le funambule... et tombe. Pascal Elbé, venu décerner le César du meilleur espoir féminin, réhausse le niveau avec un numéro de diva effarouchée enthousiasmant. Leïla Bekhti, bouleversée nous offrira les premières larmes de la soirée, ainsi que la première chut, et à pas peu de choses près, la première crise de spasmophilie.
La purge intemporelle de Luc Besson, Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, se verra remettre le César du meilleur décor.
On commençait à se demander si Des hommes et des dieux allait voir passer encore beaucoup de récompenses juste sous son nez, heureusement, c'est bien au film de Xavier Beauvois que revient la statuette de la meilleure photographie.
Quoi de plus logique après le succès critique de Carlos, que Edgar Ramirez, interprète impressionnant du terroriste, remporte le César du meilleur espoir. Son discours, imprégné d'ardeur et lu en français, fut un bel exemble de sobriété et de sincérité.
Puis vint l'habituel hommage aux disparus, où il apparut une fois de plus que nous on rend hommage aux morts, mai sles morts français monsieur ! Oui que voulez-vous, on ne va pas s'empapaouter avec Irvin Kirshner ou des Blake Edwards.
La blague de la soirée fut la statuette remise à Océans, en tant que meilleur documentaire, le blockbuster animalier étaient pourtant entouré de solides projets, aux qualités multiples.
Roman Polanski, dont c'est décidément la soirée, reçoit des mains de Ntahlie Baye le César du meilleur réalisateur. La France, toujours très active dans le soutien au réalisateur a confirmé sa position en honorant le réalisateur controversé d'une de ses plus hautes distinction.
Soucieux de vérifier si le ridicule ne tue pas, l'académie a osé remettre le César de la meilleure actrice à Sara Forestier, qui s'y connaît à peu près autant en comédie qu'un équarisseur en danse africaine. La conclusion s'abattit sur la salle, médusée, non le ridicule ne tue pas, mais Sara Forestier... peut-être.
Éric Elmoslino ne l'avait pas volé, lui, voire carrément mérité, au vu de sa prestation sublime dans Gainsbourg, vie héroïque. N'oubliant pas de tancer la Forestier au passage, le comédien récita un court discours empreint de classe et de l'"nergie électrique qui le caractérise.
Des hommes et des dieux est finalement sacré meilleur film, rappelant à une salle en pleine standing ovation, que succès public et critique ne s'opposent pas nécessairement. Xavier Beauvois est ému aux larmes, peut à peine parler, évoque Truffaut. La cérémonie s'achève sur une note forte de tolérance portée par le réalisateur, qui n'oubliera pas non plus de rendre hommage à Lambert Wilson, son comédien principal.
César du meilleur film :
Des Hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois
Les nominés :
L'Arnacoeur, de Pascal Chaumeil
Gainsbourg (vie héroïque), de Joann Sfar
Le Nom des gens, de Michel Leclerc
The Ghost writer, de Roman Polanski
César du meilleur réalisateur :
Roman Polanski (The Ghost writer)
Les nominés :
Xavier Beauvois (Des Hommes et des Dieux)
Bertrand Blier (Le Bruit des glaçons)
César de la meilleure actrice :
Sara Forestier (Le Nom des gens)
Les nominés :
Isabelle Carré (Les Émotifs anonymes)
Charlotte Gainsbourg (L'Arbre)
Kristin Scott Thomas (Elle s'appelait Sarah)
César du meilleur acteur :
Eric Elmosnino (Gainsbourg, vie héroïque)
Les nominés :
Jacques Gamblin (Le Nom des gens)
Lambert Wilson (Des Hommes et des Dieux)
César du meilleur scénario original :
Le Nom des gens, Michel Leclerc
Les nominés :
Bertrand Blier (Le Bruit des glaçons)
Xavier Beauvois (Des Hommes et des Dieux)
Benoît Delépine, Gustave Kervern (Mammuth)
César de la meilleure actrice dans un second rôle :
Anne Alvaro (Le Bruit des glaçons)
Les nominés :
Valérie Bonneton (Les Petits mouchoirs)
Laetitia Casta (Gainsbourg, vie héroïque)
César du meilleur acteur dans un second rôle :
Michael Lonsdale (Des hommes et des Dieux)
Les nominés :
Niels Arestrup (L'Homme qui voulait vivre sa vie)
François Damiens (L'Arnacoeur)
Gilles Lellouche (Les Petits mouchoirs)
Olivier Rabourdin (Des hommes et des Dieux)
César du meilleur jeune espoir masculin :
Les nominés :
Grégoire Leprince-Ringuet (La Princesse de Montpensier)
Pio Marmaï (D'amour et d'eau fraiche)
Raphaël Personnaz (La Princesse de Montpensier)
César du meilleur jeune espoir féminin :
Leïla Bekhti (Tout ce qui Brille)
Les nominés :
Anais Demoustier (D'amour et d'eau fraiche)
Audrey Lamy (Tout ce qui brille)
César du meilleur premier film:
Gainsbourg, vie héroïque, de Joann Sfar
Les nominés :
L'Arnacoeur, de Pascal Chaumeil
Simon Werner a disparu, de Fabrice Gobert
Tête de Turc, de Pascal Elbé
Tout ce qui brille, de Géraldine Nakache
César de la meilleure adaptation :
Robert Harris, Roman Polanski, The Ghost writer
Les nominés :
Bertrand Tavernier, Jean Cosmos, François-Olivier Rousseau, La Princesse de Montpensier
Eric Lartigau, Laurent de Bartillat, L'Homme qui voulait vivre sa vie
Meilleure musique écrite pour un film :
Alexandre Desplat, The Ghost writer
Les nominés :
Delphine Mantoulet, Tony Gatlif, Liberté
Philippe Sarde, La Princesse Montpensier
César du meilleur son :
Daniel Sobrino, Jean Goudier, Cyril Holtz, Gainsbourg (vie héroïque)
Les nominés :
Philippe Barbeau, Jérôme Wiciak, Florent Lavallée, Océans
Jean-Marie Blondel, Thomas Desjonquères, Dean Humphreys, The Ghost writer
Jean-Jacques Ferran, Vincent Guillon, Eric Bonnard, Des Hommes et des Dieux
Olivier Mauvezin, Séverin Favriau, Stéphane Thiébaut, Tournée
Meilleure Photo :
Caroline Champetier, Des Hommes et des Dieux
Les nominés :
Christophe Beaucarne, Tournée
Pawel Edelman, The Ghost writer
Bruno de Keyzer, La Princesse de Montepensier
Guillaume Schiffman, Gainsbourg (vie héroïque)
Meilleur montage :
Hervé De Luze, The Ghost writer
Les nominés :
Marilyne Monthieux, Gainsbourg (vie héroïque)
Des Hommes et des dieux
César du meilleur costume :
Caroline de Vivaise, La Princesse de Montpensier
Les nominés :
Olivier Bériot, Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec
Pascaline Chavanne, Potiche
Alexia Cris-Jones, Tournée
Marielle Robaut, Des Hommes et des Dieux
César des meilleurs décors :
Hugues Tissandier, Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec
Les nominés :
Michel Barthélémy, Des Hommes et des Dieux
Guy-Claude François, La Princesse de Montpensier
Albrecht Konrad, The Ghost writer
Christian Marti, Gainsbourg (vie héroïque)
César du meilleur film de court-métrage
Les nominés :
Monsieur l'abbé, de Blandine Lenoir
Petit tailleur, de Louis Garrel
Un Transport en commun, de Dyana Gaye
Une Pute et un poussin, de Clément michel
César du meilleur film d'animation :
L'Illusionniste, de Sylvain Chomet
Les nominés :
Arthur 3 et la guerre des deux mondes, De Luc Besson
L'Homme à la Gordini, de Jean-christophe Lie
L'Illusionniste, de Sylvain Chomet
Une Vie de chat, de Jean-Loup Felicioli
César du meilleur film documentaire :
Océans, de Jacques Perrin, Jacques Cluzaud
Les nominés :
Benda Bili ! De Florent de la Tullaye, Renaud Barret
Cleveland contre Wall street, de Jean-Stéphane Bron
Entre nos mains, de Mariana Otero
Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, l'amour fou, de Pierre Thoretton
César du meilleur film étranger :
The Social network, de David Fincher
Les nominés :
Les Amours imaginaires, de Xavier Dolan
Bright Star, de Jane Campion
Dans ses yeux, de Juan José Campanella
Illégal, de Olivier Masset-Depasse
Inception, de Christopher Nolan