Festival Cinémascience 2010 : Jour 3

Louisa Amara | 3 décembre 2010
Louisa Amara | 3 décembre 2010

Réveil sous la neige pour ce 3e jour à Bordeaux, fait rarissime selon la faune locale. Pressentant que les intempéries allaient bouleverser un peu notre programme, on a commencé la journée tout doucement. Laurent ayant réussi à braver la neige à Paris pour nous rejoindre, nous l'avons retrouvé pour déjeuner et réorganiser les activités de la journée. Les vignobles étant difficilement accessibles sous la neige, l'équipe du festival a proposé à Julien et Laurent une dégustation dans le centre ville de Bordeaux, cours de l'intendance, l'équivalent des Champs Elysées, rien que ça, à la maison des vins Max Bordeaux.

Ils ont eu l'insigne honneur de goûter 7 grands crus dont Le château d'Yquem en Sauterne 2004 (près de 280€ la bouteille), expérience inoubliable. 

Pendant que ces messieurs s'amusaient, j'ai traversé le pont de pierre qui enjambe la... Garonne (merci les cours de géo) pour assister à l'une des séances de la rétrospective : Woody et les robots de Woody Allen, film suivi d'un débat avec un spécialiste en robotique. Si j'ai apprécié la fraîcheur de Diane Keaton et son imitation de Marlon Brando, le film a pour le moins vieilli. Mais c'est aussi l'intérêt de ce festival : rattraper ses lacunes cinéphiliques.

 

Retour à la compétition officielle, à 18h avec la projection de Timer, comédie romantique américaine. Ce premier film de la réalisatrice Jac Schaeffer explore le thème des nouvelles technologies pour trouver l'amour, l'unique, le vrai. Le Timer est une puce électronique implantée dans le poignet avec un écran indiquant dans combien de jours, heures et minutes, son porteur va rencontrer l'âme-sœur. Ce concept semble avoir emballé Laurent alors que Julien et moi sommes restés circonspects. Pourquoi vouloir rationnaliser à ce point les sentiments, le destin ? C'est toute la problématique de ce film qui n'en reste pas moins une rom com assez prévisible interprétée par une héroïne, Emma Caulfield, un peu fade. On a quand même passé un bon moment et on ne manquera pas de rencontrer la réalisatrice pour en savoir plus.

 

Après cette séance et un copieux dîner au QG, le Village Saint-Rémi, Laurent est allé voir l'avant-première de Love et autres drogues d'Edward Zwick, avec Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway. Le film semble l'avoir enthousiasmé au plus haut point, ce qui nous a fait presque regretter notre choix ou plutôt sacerdoce : assister à la projection du seul film français en compétition. Le bien nommé Sentiment de la chair que Julien a depuis rebaptisé « l'Empire des sondes ». Il est en effet question d'un radiologue littéralement obsédé par les radios, IRM, et autres types d'imagerie médicale. Il fait la rencontre d'une jeune étudiante en dessin anatomique, comme par hasard, aussi tordue que lui. Cela donne beaucoup de scène de sexes, dont une avec un crachat dans la bouche, on s'en serait bien passé. Mais c'est surtout l'occasion pour son réalisateur de développer sa thématique téléramesque au possible : on s'aime, on s'explore, on se détruit, on se parle comme dans la parodie des Inconnus « Les Escarres ». A savoir des dialogues peu crédibles, mal joués, avec une réalisation statique. Roberto Garzelli louche clairement vers Cronenberg et Lynch sans atteindre le centième de leur talent. Ce premier long métrage trahit l'âge et les références ultra-datées narcissiques typiques des admirateurs inconditionnels de la Nouvelle Vague. Autant vous dire que ce film a été une véritable souffrance.

Après la séance, la météo ne s'arrangeant pas, les tramways ont été plus ou moins annulés, rentrer à pied à notre hôtel nous a au moins défoulé. Point positif à signaler, le chauffage est revenu au Fémina, salle qui accueille les projections de la compétition officielle. A demain pour la suite de nos aventures en Aquitaine !

 

 

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