Critique : Envoyés très spéciaux

Laurent Pécha | 20 janvier 2009
Laurent Pécha | 20 janvier 2009

Pur nous faire rire aux éclats dans une salle obscure, la comédie nécessite un sacré sens du tempo et une capacité à faire fructifier les gags qu'elle fait naître. A ce titre, Envoyés très spéciaux ne constitue pas une réussite exemplaire et laisse sérieusement sur sa faim quand on ne tient compte que de la dernière demi-heure qui sacrifie un nombre incalculable de situations désopilantes dans le seul but de finir dans les temps (?).

Pour autant, il ne faudrait pas non plus faire trop la fine bouche tant la première heure du film de Frédéric Auburtin offre tout loisir de s'amuser au vu des péripéties rocambolesques et loufoques dans lesquelles les deux Gérard se mettent avec entrain. Respectant à la lettre l'effet boule de neige où une bêtise en entraîne une autre, le récit va petit à petit mettre les deux reporters dans une situation de plus en plus inextricable et donc forcement réjouissante pour le spectateur ravi de se moquer du sort réservé à ces deux pieds nicklés d'infortune. Et le film de s'offrir une satire mordante du milieu des médias où la désinformation et la manipulation de l'info deviennent comme une seconde nature pour des journalistes prompts à sauver les apparences.

Un joli règlement de comptes que la partie « otages » élargit avec bonheur (caustique séquence sur le plateau télé de Guillaume Durand et son chanteur « engagé ») et qui doit beaucoup à la performance du couple vedette. Se rencontrant pour leur première fois à l'écran, les deux Gérard, Lanvin et Jugnot, font des étincelles et leur alchimie évidente donne presque des regrets de ne pas les avoir vu ensemble plus tôt.

Duo gagnant pour une comédie hautement sympathique mais qui avait le potentiel de viser les grandes heures d'un autre duo, mythique celui-là, composé aussi d'un autre Gérard.

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