Critique : Les Amants de Salzbourg

Nicolas Thys | 13 novembre 2008
Nicolas Thys | 13 novembre 2008

Réalisé en 1957, Les Amants de Salzbourg est un remake, très modifié, d'un film de John Stahl, Veillée d'amour sorti aux Etats-Unis à la veille de la seconde guerre mondiale. Sans être aussi mauvais qu'on le rapporte régulièrement il est sans conteste une œuvre mineure dans la filmographie de Douglas Sirk.

 

Du côté des défauts le plus important concerne le scénario. Les ficelles scénaristiques sont très grosses et le rythme trop peu soutenu ne parvient pas à combler. Contrairement au Secret magnifique où l'on se laissait prendre au jeu facilement, ici c'est beaucoup plus difficile. De surcroit le film ressemble à moitié à une histoire d'amour ratée et à moitié à un guide touristique pour Munich et la ville patrie de Mozart. De retour en Allemagne et en Autriche pour le tournage du film, Sirk n'a pas résisté au plaisir de faire certains plans carte postale de son pays d'origine mais au détriment de l'avancée normale de l'histoire.

 

Malgré tout on relèvera quand même, au profit du film, la flamboyance d'un technicolor magnifique et une mise en scène assez subtile telle ce jeu de miroir avec le piano lorsqu'apparait pour la première fois la femme de Tonio Fisher. Celle-ci est à la fois le reflet de ce qu'elle a été et étroitement liée à son mari via la musique qui est sa préoccupation majeure. D'ailleurs si l'on affirme souvent que les yeux sont le miroir de l'âme, ici tout passe par la musique qui définit les personnages, leur état d'esprit, leur être profond. Prises entre deux hommes, June Allyson, est également prise entre deux types de musique : l'une populaire associée au médecin américain et l'autre, classique et plus élitiste finalement, celle du chef d'orchestre.

 

Malgré ses faiblesses certaines ce film reste intéressant car toujours très proche des thèmes de prédilection de Sirk. Notamment son rapport à la nature, double ici puisqu'elle symbolise à la fois une liberté totale : celle de l'extérieur et de l'échappatoire du couple principal, et la seconde, liée à une forme d'enfermement, celle de la demeure du chef d'orchestre, immense mais dont il est impossible de s'échapper sauf par la mort.

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