Critique : Lake Tahoe

Lucile Bellan | 15 juillet 2008
Lucile Bellan | 15 juillet 2008

Pour Juan, le personnage principal de Lake Tahoe, l'enfance finit tôt et dans la douleur, et la coupure nette oblige celui-ci à découvrir le monde qui l'entoure avec un regard neuf. D'abord aveugle à la beauté des choses, à la bonté des gens, il s'ouvre peu à peu et se révèle homme alors qu'on ne l'avait vu qu'adolescent contrarié.

 

Dans ce voyage initiatique d'une très grande beauté visuelle et au rythme savamment dosé, empreint de langueur et de chaleur sans être jamais ennuyeux, c'est une vraie leçon de vie auquel est témoin le spectateur. Comme la version humaine du premier vol des oisillons, jetés du nid pour les forcer à voler seul. Ce qu'on n'oublie jamais, c'est que dans cette cruelle leçon, certains tombent et ne se relèvent jamais. Pourtant Juan étend ses ailes et se montre généreux et aimant, responsable et sensible.

 

Mais il n'en serait rien sans les guides qui vont le pousser en avant : un garagiste bougon et son chien faussement impressionnant, un fan de kung fu survolté et une jeune maman un soupçon punk. Ainsi naissent de belles amitiés et même l'amour, autant pour Juan que pour le spectateur, conquit par cette galerie de personnages truculents et drôles.

 

Il ressort de Lake Tahoe comme une impression d'abandon à l'image, de sensation à fleur de peau, comme on en ressent quand un film est vraiment fait avec le coeur. C'est d'autant plus le cas ici, puisque le réalisateur y raconte une version romancée de sa propre histoire.

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