Babylon A.D. : critique 100% Diesel

Flavien Bellevue | 29 avril 2016
Flavien Bellevue | 29 avril 2016

Six ans. Il aura donc fallu six ans à Mathieu Kassovitz pour enfin concrétiser son rêve d'adaptation du roman fleuve de Maurice Dantec Babylon Babies, où, entre temps, la réalisation de Gothika à Hollywood fut nécessaire. Ce compromis pour convaincre de potentiels acheteurs américains n'était que le début d'une série d'embûches qui jalonneront le tournage de Babylon A.D., d'où les rumeurs les plus folles ont émanées. Dépassement de budget, star américaine capricieuse, coupe violente du montage et édulcoration des scènes d'action pour une sortie destinée à un plus large public, tout a été dit ou presque sur ce laborieux sixième long-métrage de Mathieu Kassovitz. Démenties en grande partie, notamment sur la longueur du film et la violence, ces rumeurs peinent à dissimuler l'ambiance mitigée du tournage qui, malheureusement, se ressent à l'écran.

Pourtant, les premières minutes donnent bon espoir de voir un film d'anticipation sympathique, où la silhouette de Vin Diesel, alias Toorop, déambule dans une Europe de l'est post-apocalyptique sous une pluie battante, au ralenti et en contre plongée, alors que le titre du film s'affiche, le tout sur fond de hip-hop. Le ton est donné, ex-mercenaire, Toorop réclame violemment son argent à un revendeur d'arme, avant de se faire capturer par un parrain de la mafia locale, Gorsky (interprété par notre Gérard Depardieu national) pour une mission digne du Transporteur : une jeune fille cachée dans un couvent doit quitter la Russie pour rejoindre les Etats-Unis avant d'être livrée à une organisation religieuse.

Antihéros de la trempe d'un Snake Plissken de New York 1997, Toorop doit s'adjoindre les services d'une sœur (Michelle Yeoh) et se débrouiller comme il peut pour livrer « le colis » à bon port. Commence alors un grand survival mouvementé, qui se transforme peu à peu en thriller scientifico-christique.

 

 

Avec une première partie aux accents du film Les Fils de l'homme, Babylon A.D offre un univers riche, où l'écologie et l'avenir de l'Homme sont remis en cause. Mais l'oeuvre souffre de problèmes scénaristiques, en seconde partie, et le personnage incarné par Charlotte Rampling en pâtit le plus. Quant aux scènes d'action, éléments récurrents des films portés par Vin Diesel, elle sont souvent illisibles (à cause d'une luminosité réduite et d'un cadrage approximatif) et sous exploitées (la séquence à la frontière russe sacrifie la présence de Jérôme Le Banner, tandis que la dernière séquence d'action joue du ralenti et des effets spéciaux, alors qu'elle méritait mieux).

Nul besoin de chercher quelques pirouettes de l'actrice Michelle Yeoh, c'est une sœur qui se défend de ses poings et qui remplit son contrat d'accompagnante. Mélanie Thierry, surprise de ce casting qui dérangera certains, se débrouille vaillamment pour donner vie et corps à son personnage doux et mystérieux. Vin Diesel est confortable dans son habituel rôle de bad guy.

 

 

Plus une variation autour du roman de Dantec qu'une adaptation, Babylon A.D. ne tient pas pour autant toutes ses promesses, il saura titiller certains amateurs de films de science-fiction et d'anticipation qui retrouveront des références à Blade Runner et Métal Hurlant, entre autres. Face à Eden Log, Dante 01 ou encore Chrysalis, Babylon A.D. n'a pas à rougir : Mathieu Kassovitz signe là en quelque sorte son Cinquième Elément, auquel il manque peu pour réussir. On espère que le réalisateur ressortira grandi de cette expérience.

 

 

Résumé

Très ambitieux, Babylon A.D. n'est pas entièrement satisfaisant. Il a depuis été largement dit que Mathieu Kassovitz a perdu le contrôle de son film, d'où un résultat en demi-teinte.

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Lecteurs

(2.5)

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commentaires
Diarra Lombardi
01/05/2018 à 01:00

J'ai d'or les actions de Vin Diesel homme courageux et très fière toujours de c'es possibilité qu'il fair passer Aujourd'hui à la jeunesse mondial Vin Diesel dit toia Qui parle toujours de la famille la famille c'est sacrée expérience tout la famille jours Un rôle une famille solides et Plain de talentueux je mirê bien faire parti de la famille Un jour .je vous souhaite une très grande bornait as tout la famille. (Diarra Lombardi)

Diarra Lombardi
01/05/2018 à 00:51

J'ai d'or les actions de Vin Diesel homme courageux et très fière toujours de c'es possibilité qu'il fair passer Aujourd'hui à la jeunesse mondial Vin Diesel dit toia Qui parle toujours de la famille la famille c'est sacrée expérience tout la famille jours Un rôle dans et sa une famille je mirê bien faire parti de la famille Un jour .je vous souhaite une très grande bornait as tout la famille. (Diarra Lombardi)

Geoffrey Crété - Rédaction
29/04/2018 à 17:51

@Le rol'

Making of qu'on a vu, et qu'on évoque en sous-texte quand on dit que Kassovitz a perdu le contrôle du film. Il n'empêche, le rédacteur a à l'époque senti les envies et ambitions du film, indépendamment de ce gros bordel en coulisses qui a depuis été maintes fois discuté.

Le rol’
29/04/2018 à 17:38

"Tres ambitieux et pas entierement satisfaisant.."
Alors comment dire..
Ce film est un ratage integral a toutes les sauces, un accident industriel en gros.
Je conseille a notre ami journaliste et aux autres de se jeter sur le making of, Fucking Kasso, sur youtube ou vimeo.
Oui l’ambition etait ds le roman et sur papier mais le voyage au bout de l’enfer pour le petit Kasso avait deja commençé.
Le making of est dur, drole, embarassant assez cruel et montre la realité de ce qu’est de faire un film non preparé avec zero communications autour ce qui in fine ne peut que donner un naufrage absolu et attendu.

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