Critique : Dans la vie
Après une magnifique parenthèse intitulée La Trahison, Philippe Faucon revient à son genre de prédilection, ce que l'on pourrait appeler la comédie socialo-ethnique. Comme souvent chez lui, Dans la vie est un film très court, d'environ une heure dix, confirmant son refus des chichis et sa façon directe d'aborder les sujets qui l'interpellent. Dans la vie met aux prises une deux dames un peu âgées : l'une, musulmane est pas très riche, devient auxiliaire de vie auprès de la seconde, juive, paraplégique et un peu bourgeoise. Avec une vraie tendresse, Faucon entend montrer que beaucoup de préjugés ne tiennent plus la route pour peu qu'on se trouve soi-même face à ceux que l'on a jugés sans doute à l'emporte-pièce.
Le message est candide mais délivré avec une
fraîcheur à laquelle il est difficile de résister. Quelle que soit leur
place sur l'échelle sociale, les principaux protagonistes de Dans la vie
font preuve d'une intelligence et d'un pragmatisme qui font plaisir à
voir. Pour leur baptême du feu au cinéma, les deux actrices
principales, dans des rôles pas très éloignés de leur vraie condition,
font preuve d'une aisance et d'une truculence qui donnent au film un
charme très plaisant. Ce n'est malheureusement pas le cas des seconds
rôles qui les entourent, trop visiblement amateurs pour convaincre.
Faucon a des choses à dire et à raconter. Si son envie de simplicité
est louable, il est cependant regrettable qu'il ne soigne pas davantage
ses castings et sa réalisation pour rendre ses jolis scénarii plus
efficaces et moins confidentiels.
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