Critique : Mémoires du cinéma francais, de la libération à nos jours

Nicolas Thys | 26 février 2008
Nicolas Thys | 26 février 2008

L'idée de départ était bonne : conter les mémoires du cinéma français depuis la fin de la seconde guerre à l'aide d'interviews de cinéastes qui l'ont fait ; le résultat est décevant.

D'une part le nombre de personnalités qui interviennent est beaucoup trop élevé et le film finit par s'éparpiller dans d'interminables et agaçantes généralités. Une trentaine de réalisateurs tentent de parler de leur rapport au cinéma français mais n'ont que quelques minutes chacun. Il en résulte un manque cruel de profondeur dans leur propos. De nombreuses interventions inutiles ne semblent présentes que pour faire figurer quelques « stars » : Jeunet, Mocky, Berri, Assayas pour ne citer qu'eux.

Deuxième point négatif : tous répètent la même chose. Un ou deux cinéastes se remémorant leur rapport à la Nouvelle Vague peut être intéressant mais une douzaine qui ne font qu'associer les termes : Truffaut, Godard, A bout de souffle et Liberté à un propos pompeux et solennel pour ensuite conclure : « je m'en suis vite détaché » devient vite lassant. De même les dizaines de « J'adore Duvivier » et les sempiternels « Dur dur de faire un bon cinéma d'auteur de nos jours ». Même les rares discours divergents ne parviennent pas à dissiper l'ennui.

Enfin étrangement la parole est surtout laissée aux dinosaures (Delannoy) et aux cinéastes vieillissants : Lecomte, Miller, Tavernier, Corneau & co. Mais la génération Nouvelle Vague sans cesse citée, les représentants toujours actifs et vivants de cette période de Resnais à Rohmer, où sont-ils ? Et les plus jeunes, à part Desplechin, Heynneman ou Noé qui passent afin de rappeler au monde leur existence, pourquoi ne pas les avoir davantage fait parler ?

Malgré un troisième épisode qui relève légèrement le niveau global, seul Ruiz, et dans une moindre mesure Boisset et Beinex sortent du lot et proposent un discours légèrement différents et approfondis. Mais leur quart d'heure de paroles (à eux trois) ne sauvent pas cette insipide objet mémoriel.

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