Une année, un film : Les oeuvres qui ont marqué Eric Valette (8)

Jean-Noël Nicolau | 22 novembre 2009
Jean-Noël Nicolau | 22 novembre 2009

 Le 25 novembre prochain sort Une affaire d'Etat, un modèle de polar à l'efficacité redoutable (lire notre critique) signé par un cinéaste français qui était parti depuis quelques années aux Etats-Unis, Eric Valette. Pour vous donner envie d'aller découvrir un film haletant qui renoue avec un genre (mixant policier et politique) que le cinéma français a laissé tomber depuis trop longtemps, on a donné la parole à son auteur pour qu'il évoque les films qui l'ont marqués au cours de sa vie. On a donc repris le jeu horrible auquel on avait soumis Rémi Bezançon il y a plus d'un an (lire ses choix), à savoir choisir un (et seulement un) film phare par année de sa vie et nous raconter pourquoi ce dernier a marqué sa vie de cinéphile (pour ce jeu, on tient compte de la sortie du film en salles françaises).

 

 

 

2002

La Chute Du Faucon Noir de Ridley Scott

Les récits d'échecs militaires sont rares dans le cinéma américain, et inexistants chez le pourvoyeur de guimauve et de pyrotechnie Jerry Bruckheimer. Il aura fallu Ridley Scott et un best seller pour faire un grand film de la débâcle américaine à Mogadiscio. On pourra mégoter sur le traitement "héroïque" des personnages de soldats, j'y vois pour ma part plus l'évocation d'hommes qui luttent pour leur survie. Le traitement hyper physique du combat est époustouflant et Scott ne fait aucune concession sur l'âpreté de l'ensemble. 

 

 

2003

Sympathy For Mister Vengeance de Park Chan Wook

Découvert au marché du film de Cannes cette année-là dans une salle à moitié vide, un choc. Une magnifique mise en scène, fluide et élégante, totalement dégraissée, pour le récit implacable d'une plongée dans la violence, incontrôlable, aux conséquences désastreuse. Kidnapping, trafic d'organes, groupe terroriste: la Corée du Sud telle qu'elle est dépeinte fait froid dans le dos... Le film est d'autant plus terrifiant qu'on a de l'empathie pour tous les personnages, multi-dimensionnels, engagés volontaires ou non dans une spirale destructrice. Film noir ultime.

 

 

2004

Old Boy de Park Chan Wook

Difficile de faire plus mieux que d'enchaîner Sympathy For Mister Vengeance et Old Boy coup sur coup... Park Chan Wook avait "the Midas Touch" à ce moment-là. Il n'a pas retrouvé de tels sommets depuis, mais la vie est longue. Encore un grand film noir épique, quasiment mélo, beau à en pleurer... Et porté par un immense comédien, Chow Min Sik. Comme avec Sympathy..., on est sans cesse surpris par les déviations et les virages en épingles à cheveu du récit et toujours intrigué par les idées de mise en scène et les ruptures de ton... C'est un film à la fois très inspiré et très émouvant, avec en plus une bande originale vraiment puissante.

 

 

2005

A History Of Violence de David Cronenberg 

Très beau retour de Cronenberg au genre avec ce thriller ligne claire porté magnifiquement par le duo Viggo Mortensen/Maria Bello, superbes de crédibilité et d'humanité. On sent la pureté scénaristique et les thèmes propres au western tout au long du film. La sècheresse et le hiératisme de la mise en scène renouent avec une vision classique du genre, qui ne tombe jamais dans l'académisme pour autant...

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