Frontière(s) : critique polémique

Laurent Pécha | 22 janvier 2008
Laurent Pécha | 22 janvier 2008

Le premier film de Xavier Gens aura mis un sacré paquet de temps à parvenir sur nos (grands) écrans, à tel point qu'on a pu, fait rarissime, découvrir son second long, Hitman, quelques semaines auparavant. Production difficile (Zorro Besson à la rescousse pour permettre au film de se finir), réputation sulfureuse (gore + invisible = serait-ce un film tellement choquant que... ?), commission de classification poussée dans ses derniers retranchements (« ce film accumule des scènes de boucheries particulièrement réalistes et éprouvantes »), voilà bien une genèse éprouvante qui convient finalement parfaitement à une œuvre détonante.

 

 

Car, oui, Frontière(s) est un film qui dérange et qui va en rebuter plus d'un. Hommage plus que sincère et donc parfois maladroit (l'overdose d'emprunts guette sans cesse) à tout un pan du cinéma d'horreur (années 70 de préférence) qui a fasciné le petit Gens, Frontière(s) ne joue jamais la carte de l'originalité mais compense largement cela par une générosité et une efficacité de tous les instants. Se jouant avec maestria de son budget riquiqui (1,5 million d'euros) en soignant ses cadres et son atmosphère, Gens fait dans le gore social tendance survival sauvage. Plus le film avance et plus il est bon ! Plus le film avance et plus il est gore !

 

 

Entre trognes pas possibles (énorme Samuel Le Bihan musclé comme Conan et vociférant sa rage à tout bout de champ), comédiennes allant au bout d'elles-mêmes (de Karina Testa à Estelle Lefebure en passant par Maud Forget ou Amélie Daure, elles sont toutes impressionnantes), séquences stimulantes (ça charcle sévère, ça se roule des pelles entres filles, ça se bat dans la boue ou ça se tire dessus à tout va), Frontière(s) éclipse presque toutes ses imperfections de jeunesse (le personnage très maladroit du patriarche nazi) pour s'imposer comme le chef de file d'un certain cinéma d'horreur à la française. Enfin décomplexé ?

 

Résumé

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commentaires
nico
20/07/2018 à 20:37

Caricatural du début à le fin. Le sous texte politique d'un manichéisme à faire peur( ça sent la haine anti-flics à plein nez) : un mec de banlieue qui se la joue dur quand il s'agit de tabasser un flic mais qui se chie dessus quand il s'agit de sauver sa vie. Un méchant nazi, sosie d'hitler sans la moustache, des acteurs en roue libre (mention spéciale à Estelle le Febure et Samuel Le Bihan) des dialogues, mon dieu que ça fait mal aux oreilles, risibles. Ca veut faire crasseux, ça veut faire gore, ça se prend au sérieux,ca hurle sans arrêt( Martyrs si tu nous regardes), ça veut faire pris sur le vif avec une caméra qui tremble de partout, au final ça fait surtout dans la Bouffonnerie. Ridicule du début à la fin. Rendez nous Tobe Hooper§ rendez nous Alexandre Aja!

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