Critique : Les Aventures du Prince Ahmed

Nicolas Thys | 8 décembre 2007
Nicolas Thys | 8 décembre 2007

Réalisé en 1926 et considéré comme le premier long-métrage d'animation, Le Prince Ahmed est tiré des contes des Mille et une nuits. Aux commandes du film certains des plus importants artistes allemands d'une époque encore travaillée par un expressionnisme sur la fin : Lotte Reiniger en réalisatrice, maître dans l'art du papier découpé et des ombres chinoises, Berthold Bartosch, futur créateur de L'Idée et Water Ruttman, metteur en scène de Berlin, symphonie d'une grande ville en collaborateurs techniques.

Dans ce chef d'œuvre de l'animation durant plus d'une heure vont se succéder des figures noires en mouvement, animées image après image, dont les contours anguleux ou arrondis, selon le dégré de méchanceté ou de gentillesse des silhouettes, ne seront pas sans rappeler à la fois certaines caractéristiques du cinéma expressionniste et certains spectacles lointains de lanternes magiques. A travers cette technique délicate la réalisatrice s'empare de contes anciens et revient clairement aux origines du cinéma et du mouvement animé pour recréer un univers où les dimensions n'existent pas encore, où les personnages, sans visage, s'inventent une histoire en même temps qu'une âme.

Tout réside dans un étourdissant et incessant jeu de formes et de métamorphoses qui n'auront de cesser de faire travailler l'imaginaire afin de recréer mentalement un univers peuplé de monstres, de princes, de bandits et de princesses. Il n'est alors pas étonnant de voir, 70 ans plus tard, Michel Ocelot reprendre cette même technique pour adapter d'autres contes dans Princes et Princesses.

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