Nos insultes préférées du cinéma

Jean-Noël Nicolau | 8 septembre 2009
Jean-Noël Nicolau | 8 septembre 2009

L'insulte est un art que le cinéma a su magnifier plus d'une fois. Qui ne connaît pas par coeur certaines des répliques les plus truculentes ou immondes de ses films favoris ? La rédaction d'Ecran Large a fait une petite sélection qui donne l'occasion de retrouver de grands classiques (Audiard, bien sûr) comme d'autres nettement moins connus. Et retrouvez ensuite la sélection de nos lecteurs dans le forum.

 

 

Patrick Antona

Les Démons de Jésus

Nadia Farès  à Elie Semoun : "Alors bas du cul, on se laisse pousser les jambes ?"

Parcequ'à une époque où le cinéma français ne se gargarisait que des Judith Godrèche, Juliette Binoche et autres Élodie Bouchez dont la principale qualité était de vivre dans le malheur sans jamais elevé la voix, il faisait bon de voir un sacré bout de femme ne pas s'en faire compter par les bonshommes et savoir les renvoyer dans les cordes. Et en plus, c'est comme cela que l'on parle en France, pas comme chez Téchiné et Assayas. Rien que pour ça, merci Nadia Farès et Bernie Bonvoisin.  

 

 

Stéphane Argentin

Michel Audiard

"Je pense que le jour où on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner." (Le Pacha)

A égalité avec :

"Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît." (Les Tontons flingueurs)

Les vrais grands dialoguistes sont rares et le regretté Michel Audiard nous le rappelle à chaque écoute de ses mythiques et indémodables réparties. Et puis vous en connaissez beaucoup vous des dialogues à asséner telles de véritables assertions sociales ? De surcroit, l'avantage avec les répliques de notre bonne vieille langue maternelle, c'est qu'elles ne sont pas soumises à interprétation au cours de la traduction VO/VF.

 

 

Flavien Bellevue

Braddock, Portés disparus 3

En 1987, l'incroyable Chuck Norris co-écrit le troisième volet de la saga des Portés Disparus et revient gonflé à bloc dans la peau du lieutenant James Braddock. Et lorsqu'il s'agit de la vie d'otages, Braddock ne plaisante pas et ne mâche pas ses mots comme dans cette séquence devenue culte pour les amateurs du genre et également « hymne » de l'annuelle Nuit Excentrique de la Cinémathèque Française.

 

 

Thomas Douineau

Piège de cristal

"Yippie-ki-yay, motherfucker !"

Plus qu'un insulte, la "punchline" la plus connue et la plus radicale du cinéma d'action des années 90, symbole d'une trilogie (pardon, tétralogie !)  hautement jouissive et matricielle du cinéma d'action contemporain (merci à feu McTiernan...) et dont la recette du héros cool aux répliques définitives a été reprise et exagérée jusqu'à plus soif. Tiens, c'est l'occasion de revoir l'hommage de Guyz Nite (élaboré pour la sortie de Die Hard 4) où la fameuse insulte revient en leitmotiv : https://www.ecranlarge.com/movie_video-view-1836-628.php !   

 

 

Ilan Ferry

OSS 117 - Rio ne répond plus

"- Comment appelez-vous un pays dirigé par un militaire, qui a les pleins pouvoirs, où les médias sont muselés et où la seule chaîne de télévision est celle de l'Etat ?

- La France Madame ! La France du Général de Gaulle !
"

Quand le plus crétin des agents secrets se lance dans le grand débat de la politique, le gouvernement français en prend pour son grade à l'occasion d'une simple réplique, directe, incisive et totalement subversive. Et vous savez le pire dans  tout ça ? C'est qu'il ne l'a même pas fait exprès ! 

 

 

Julien Foussereau

Full Metal Jacket

"- Allez engagé Baleine ! Oh ! Tu montes à cet obstacle comme des vieux qui baisent. Maintenant passe et bascule ! Passe et bascule !!! [...] Quoi ?! Tu me lâches ?! Tu me fais ça à moi ?! Descends de mon obstacle espèce de morceau visqueux de gros paquet de merde, et au trot ! Sinon je t'arrache ta paire de couilles, pour t'empêcher de contaminer la terre entière ! Je vais te motiver, moi, engagé Baleine, à en raccourcir la bite de tous les cannibales du Congo ! "

 

 

Jean-Noël Nicolau

Last Action Hero

« Pourquoi est-ce que je perds mon temps à discuter avec un branquignol dans ton genre, alors que je pourrais faire des choses beaucoup plus risquées ? Comme ranger mes chaussettes par exemple... » 

Peu de films peuvent se conseiller en version française, mais presque aucun n'exige la VF au même titre que Last Action Hero. Extraordinaire tour de force qui parvient à rendre un film déjà extrêmement drôle et brillament écrit en un monument hilarant et gentiment surréaliste. En résulte un nombre incalculable de répliques inoubliables ("Avoue qu'y a d'quoi s'la prendre et s'la mordre ?!?"). Et une tripotée d'insultes dingues, à la fois enfantines et imparables. Le film le plus drôle des 90's ? Possible...

 

 

Laurent Pécha

Autant en emporte le vent

"Frankly, my dear, I don't give a damn."

L'une des insultes les plus célèbres du cinéma. Celle que l'on a failli ne jamais voir. Tourné à une époque où le code Hays régissait le cinéma hollywoodien sans être contesté, le mot "damn" ne pouvait pas passer à l'écran. David O. Selznick, le célèbre producteur, acquiesse et présente à la comission un montage expurgé de la fameuse réplique en vu d'avoir le "seal of approval" nécessaire à une "bonne" sortie du film. Seulement, lorsqu'il envoie les copies du film aux salles de cinéma, il renvoie le montage initial. Dès le premier jour, le film fait un tabac, il est trop tard pour faire marche arrière. La PCA s'incline et laisse passer l'infraction. L'Histoire est en marche, il faudra encore presque trente ans pour que le code disparaisse.

 

 

Didier Verdurand

La Cité de la peur

Odile : Alors ? Ça vous a plu ? Eh, attendez, je ne sais pas si vous avez remarqué mais à la fin du film quand même ça bouge hein, moi je trouve qu'il y a beaucoup d'action. S'il vous plait, si vous vous êtes endormis, si vous voulez revoir le film, il y a d'autres projections prévues. Et partez pas sans votre dossier de presse ! Je me présente...
Journaliste : Rrrraaahh
Odile : Je suis l'attachée de presse, Odile Deray. Alors, vous prenez un dossier de presse et s'il vous manque des renseignements vous pouvez toujours me joindre au « Martinez» .
Journaliste : Madame je n'écrirai rien sur ce film, c'est une merde !
Odile : Et si ça mérite une deuxième vision rappelez-moi hein !
Journaliste : Madame je vous pisse à la raie !
Odile : Deray, Odile Deray, de toute façon c'est moi qui vous rappelle...

Commentaire : Notre quotidien, mieux vaut en rire...

 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.