Nos 3 films pour une île déserte

Jean-Noël Nicolau | 3 août 2009
Jean-Noël Nicolau | 3 août 2009

Les membres de la rédaction d'Ecran Large se sont imaginés en vacances sur une île déserte avec seulement un lecteur de DVD et 3 films pour occuper les longues journées (et nuits) de solitude. Que faire quand il pleut dehors ? Que regarder pour ne pas perdre le moral ? Quels films pouvons-nous passer en boucle sans nous lasser ? Voici nos choix, quels pourraient être les vôtres ?

 

     

 

Patrick Antona

Rio Bravo  d'Howard Hawks

Parce que Howard Hawks est le meilleur conteur d'histoires d'hommes sans verser dans l'excès de virilité, qu'Angie Dickinson a toujours les plus belles gambettes du monde, que les dialogues ont une classe indémodable et que n'importe quel gamin a rêvé et rêvera toujours d'être John T Chance remontant la rue principale de Rio Bravo pour faire un sort à ces coyotes à foie jaune.

MegaVixens de Russ Meyer

L'activité sexuelle sur une île déserte se limitant grandement à la mastrurbation (sauf si la présence de chèvres est avérée), plutôt que de se repasser à longueur de nuit solitaire un porno qui finira par lasser, la vision d'un des meilleurs films de l'oncle Russ arrivera toujours à la fois à m'exciter et à me faire rire, et à me donner envie de faire tourner des actrices à grosse poitrine à mon retour à la vie normale, et ce, sans être vulgaire ! 

2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick

Comparer son expérience d'autarcique, même sur une île déserte au soleil, avec l'aventure spatio-temporelle de l'astronaute Dave Bowman permettra un peu de relativiser en cas de coup de blues ou d'ennui profond et de toujours se questionner sur sa place dans l'Univers, la nuit en regardant vers les étoiles. Et puis foutre à fond "Le Danube Bleu" et "Ainsi parlait Zarathustra" fera fuire tous les moustiques et autres insectes qui ne manqueront pas de pulluler dans le coin.  

 

 

   

Stéphane Argentin

Terminator 1 & 2

Ce que l'on appelle communément un « film de chevet » (les deux forment un tout à mes yeux) : j'ai découvert le premier en boucle à l'époque de sa sortie en VHS ; quant au second, je ne compte plus depuis bien longtemps le nombre d'éditions différentes en ma possession (VHS, LaserDisc, DVD, Blu-ray...).

La Grande vadrouille / Cartouche...

Les Bébel, Delon, De Funès, Bourvil, Pierre Richard (côté acteurs) et autres Oury, De Broca, Verneuil, Veber (côté réalisateurs) représentent à mes yeux le « cinéma populaire français » disparu depuis hélas bien longtemps et sans le moindre héritier digne de ce nom. En gros : à peu près n'importe quel film portant l'un des noms précités (et tant d'autres avec lesquels j'ai grandi) fera mon bonheur sans coup férir.

Autant en emporte le vent / Titanic

À 60 ans d'intervalle, deux classiques indémodables estampillés « Âge d'Or d'Hollywood » ou quand la démesure de moyens ne se fait pas au détriment de la dramaturgie humaine.

 

   

Lucile Bellan

Phantom of Paradise de Brian de Palma

La musique de Paul Williams, et la couleur atypique de ce film fou en font une œuvre réjouissante à voir, revoir et rerevoir. Et quand vous avez bien les paroles et le rythme en tête, rien ne vous empêche de refaire les scènes musicales façon karaoké...

Autant en emporte le vent de Victor Fleming

Un classique (8 oscars en 1940) de presque 4 heures, quoi de mieux pour passer le temps ? Alors quand celui-ci se présente sous la forme d'une fresque aussi romantique que captivante et qu'il est portée par une brochettes d'acteurs (Ah... Vivien Leigh...) parmi les plus talentueux de l'époque, mais que demande le peuple ?!? ... L'abolition de l'esclavage ?... Ah, oui, peut être...

Chasing Amy (Méprise multiple)  de Kevin Smith

Si l'on excepte le dyptique Clerks, Méprise Multiple est LE meilleur film de Kevin Smith. Le roi des geeks s'offre une comédie doublée d'une réfléxion on ne peut plus réaliste sur les hommes et leur relation avec les femmes pour un film inestimable de justesse, de drôlerie et de vérité. I-nes-ti-ma-ble, j'vous dis !

 

   

Flavien Bellevue

Pulp fiction de Quentin Tarantino

J'hésitais entre celui là et Jackie Brown mais le montage éclaté et les nombreux acteurs m'ont décidé à choisir la Palme d'or de 1994, au-delà des scènes et dialogues cultes et une bande-son terrible.

Le Bon, la brute et le truand de Sergio Leone

Peut-on aller en vacances en se passant d'un Clint Eastwood ? Non pas vraiment et lorsqu'il y a Sergio Leone aux commandes et Ennio Morricone à la baguette, il est difficile de résister. Et le duel à trois dans le cimetière de Sad Hill est imparable...

Sacré Graal de Terry Jones et Terry Gilliam

Puisque ce sont les vacances et qu'on est sur une île déserte, un peu d'exotisme médiéval façon Monty Python ne refuse pas et on ne s'en lasse pas.

 

   

Thomas Douineau

La Cité de la peur : pour le rire

Le Nouveau monde : pour l'émotion

Blade runner : pour la réflexion

 

 

   

Ilan Ferry

Une journée en enfer de John McTiernan

L'efficacité made in McTiernan. Bourré de scènes anthologiques et de repliques cultes, on a affaire ici à la quintessence du film d'action. On ne s'en lasse pas !

La nuit du chasseur de Charles Laughton

L'un des plus grands films noir de l'histoire du cinéma n'a pas pris une ride et terrifie toujours autant à chacune de ses visions.

Casino de Martin Scorsese 

La tragédie mafieuse dans toute sa splendeur, aujourd'hui encore un modèle de mise en scène et de narration qui fascine toujours autant. 

 

     

Julien Foussereau

Mon oncle de Jacques Tati

Regarder Mon oncle de Jacques Tati sur une île déserte, c'est l'assurance de pouvoir consulter un concentré de tendresse dont je n'ai jamais réussi à me lasser. En plus, assister à l'errance de Hulot paumé dans une ville défigurée par la modernité galopante permet de relativiser.

Chungking Express de Wong Kar Wai

Le manque d'amuuuuur pourrait me tomber dessus et le film romantique sophistiqué de Wong Kar Wai est le choix idéal pour un pétage de plomb classe : si Tony Leung parle bien à une éponge, je peux bien faire d'une noix de coco mon meilleur ami. Puis on chanterait ensemble California Dreaming ad nauseam.

La Ligne rouge de Terrence Malick

Ce n'est pas parce que l'on se trouve en isolement insulaire qu'il faut mettre son cerveau en stand-by. Ma passion pour ce drame existentialiste et guerrier de Malick ne s'est jamais tarie. Si je devais achever ma vie sur une portion de terre en solo, La Ligne rouge m'aiderait certainement à accepter cette fatalité.

 

  

 

Sandy Gillet

La Femme en noir de Michel Ricaud parce qu'il faut bien s'entretenir

Au dos de la jaquette on peut lire : Un monument de perversité raffinée, la réalisation de fantasmes très "spéciaux", un cocktail complet de scènes hyper "hard", avec pour la première fois en vedette dans un film produit par Marc Dorcel, l'une des plus célèbres et plus belles actrices du porno US :Tracey Adams. Que rajouter de plus ?

Femmes caméléons de John Leslie parce qu'il faut bien s'entretenir bis

En guise de teaser on pouvait lire sur le guide des programmes Canal+ de l'époque (1991 et oui) : Tori Welles a la faculté de se changer en une autre femme, la Femme Caméléon, qui vit tous ses phantasmes. Vous serez les témoins de ses transformations ravageuses, et vous même, ne serez plus le même... Film donc très utile sur une île déserte et sauvage pour se préserver de l'inconnu...

Blade Runner de Ridley Scott parce qu'il ne faut pas déconner non plus, hein ?

 

   

Vincent Julé

Un jour sans fin d'Harold Ramis
Un homme revit le même jour encore et encore, et découvre l'amour, la mort... la vie, avec beaucoup de rires, quelques larmes et toujours du coeur. "-Qu'est-ce que tu ferais si tu te réveillais tous les matins au même endroit, le même jour...? -ça résume bien ma vie..."

Seul au monde de Robert Zemeckis
Histoire d'avoir un mode d'emploi et un peu d'espoir.

Les enfants du paradis de Marcel Carné
Le meilleur film français de tous les temps !

Bonus : Into the blue de John Stockwell
Une île déserte, la mer bleue, Jessica Alba en bikini et la touche pause du lecteur DVD.

 

   

Thomas Messias

High fidelity de Stephen Frears

Comédie pop parfaite, petit traité sur la crise de la quarantaine, manuel sans langue de bois des relations homme-femme et compilation de morceaux qui réchauffent, le film de Stephen Frears est un condensé idéal de tout ce qui peut faire jubiler le naufragé volontaire que je suis.

Hamlet (version longue) de Kenneth Branagh

Rêvant depuis l'adolescence d'apprendre l'intégralité de la pièce de Shakespeare, j'emporte la version longue du film de Kenneth Branagh pour travailler le texte et, accessoirement, vibrer encore et encore devant la mise en scène lyrique et brillante et la distribution hallucinante.

Chantons sous la pluie de Stanley Donnen

Pour éviter la dépression qui guette, rien de tel qu'une comédie musicale, que LA comédie musicale. Une petite branche de sequoia en guise de parapluie, le bord de mer comme caniveau, et me voici dans la peau de Gene Kelly, chantant et dansant comme un beau diable sans peur du ridicule.

 

 

   

Jean-Noël Nicolau

Kill Bill de Quentin Tarantino

Pratique, deux films en un, histoire d'optimiser les possibilités de cette île encore plus contraignante et visiblement moins fantaisiste que celle de Lost. Comme Kill Bill est un peu le very best of de tout le cinéma de divertissement que j'aime, impossible de m'en lasser. De quoi rire, s'enthousiasmer, verser une petite larme et oublier qu'il pleut dehors.

Batman le défi de Tim Burton

Il est dit qu'on revient toujours à ses premières amours. Une grande part de ma cinéphilie (et de ma libido) déviantes ont été formées auprès du cinéma de Tim Burton. Son œuvre la plus folle et la plus sexy (merci Catwoman), Batman le défi me permettrait de combler un peu la solitude en attendant le retour vers la civilisation. En même temps, la vision cynique et ténébreuse de l'humanité qui est ici proposée pourra aussi me faire apprécier des vacances loin des ruelles enfumées.

Le Nouveau monde de Terrence Malick

Terrence Malick, le grand cinéaste panthéiste, le seul à même de me réconcilier totalement avec la Nature. Avec Le Nouveau monde en boucle, l'idée me viendrait sans doute de ne plus jamais quitter mon île. Quand les bateaux des civilisés viendraient à mon secours, je me cacherais dans l'Eden mythologique. Avec, peut-être, qui sait ? L'espoir d'y rencontrer une Pocahontas trop belle pour être vraie...

 

 

   

Laurent Pécha

Les Dents de la mer comme acceptation de ma condition

Sur une île déserte, voilà bien LE film qui me passera l'envie de tenter de partir à l'aventure façon Tom Hanks dans Seul au monde. Avec le chef d'œuvre de tonton Spielberg, c'est « j'y suis, j'y reste ». Même après 45 visions, la perfection de la mise en scène et l'intensité du récit me fascinent toujours autant.

La Vie est belle comme euphorisant de ma condition

Le seul film qui m'a fait pleurer de joie. L'anti coup de blues absolu. A la fin de chaque vision de La Vie est belle, impossible de ne pas faire sienne la devise d'Obama : « yes, we can »...pour l'occasion...vivre sur une île déserte.

Rambo II ou Commando comme anabolisant cinématographique  

Le(s) films où l'on laisse son cerveau au vestiaire. Du 100% action assorti de répliques totalement jouissives. Le plaisir absolu de la régression et la possibilité, enfin, de pouvoir imiter Sly et Schwarzy sans avoir peur du ridicule...puisque seul au monde !

 

 

   

Didier Verdurand

****

Je ne vois pas de meilleures conditions pour découvrir ce film et s'assurer que Andy Warhol n'était pas un grand cinéaste.

Chelsea girls

Avec Andy Warhol, un court-métrage dure 3h30. Celui-là a l'air plutôt sexy alors pourquoi pas ?

Watchmen - Director's cut

Pour deux raisons. La première parce que Julien Foussereau essaie de me convaincre chaque fois qu'il me voit que Watchmen est un grand film. Ensuite parce qu'à côté de deux films d'Andy Warhol, Watchmen est sûrement un grand film.

 

 

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