Supernatural - Saison 1

Ilan Ferry | 11 juillet 2009
Ilan Ferry | 11 juillet 2009

La chasseuse de vampires de Sunnydale a fait des émules...Réponse (très) tardive au phénomène Buffy contre les vampires, Supernatural lance deux frères aux trousses de leur chasseur de père mystérieusement disparu et du démon qui tua leur mère 22 ans auparavant.

L'occasion pour les deux frangins de sillonner les Etats-Unis et d'en découdre avec les forces les plus maléfiques qui soient. Voilà pour le pitch de Supernatural qui, à l'image d'un Smallville, capitalise sur un casting fortement orienté teen pour réactualiser un thème o combien éculé. Vampires, esprits vengeurs, golems, démons, il faut bien reconnaître que le bestiaire fantastique de Supernatural est plutôt limité faisant ainsi perdre à l'aspect monster of the week de l'ensemble beaucoup de son impact. Tant au niveau des scénarios que des thèmes évoqués, la série présente beaucoup de redondances limitant ainsi l'intérêt d'épisodes si semblables qu'ils en demeurent interchangeables. Produit par McG nouveau nabab de la série calibrée pour les teen (on lui doit Fastlane, sympathique démarquage de Fast and Furious et Point Break, ainsi que Newport Beach), la série compte entre autres parmi ses artisans Kim Manners et David Nutter bien connus pour avoir été aux commandes de multiples et mémorables épisodes d'X Files, ou comment reprendre tant bien que mal un créneau resté vacant depuis le départ des Mulder, Scully et autres Buffy.

  De Vampires à Poltergeist en passant par Carrie ou Evil Dead, la série bouffe à tous les râteliers. Malheureusement pour le téléspectateur, le numéro d'alchimiste de McG prend moyennement et on se surprend à trouver l'intérêt de la chose autre part que dans les légendes surnaturelles pillées à droite et à gauche. En effet, l'ensemble demeure plus intéressant dès lors qu'il s'attache aux relations entre ses deux frères réunis dans l'adversité et la farouche volonté d'en finir avec le démon qui tua leur chère maman. Entre confrontations et complicités, la fratrie Winchester va se découvrir plus de similarités que celles basiquement imposées par les lois de la génétique. Bien que semblant tout droit sorti d'une pub H&M, le duo d'acteurs principaux s'en sort relativement bien et si l'on peut regretter que Jensen Ackles (boyfriend oedipien de Lana dans la saison 4 de Smallville) abuse du froncement de sourcils à chaque plan, Jared Padalecki (malmené dans La maison de cire) fait preuve de plus de retenu, conférant ainsi à son personnage une certaine pudeur contrastant parfaitement avec son frangin télévisuel. En cela, l'entreprise fonctionne idéalement dans sa glorification de l'unité familiale.

Improbable mix entre Beverly Hills et Scooby Doo, Supernatural manque singulièrement d'ampleur malgré son alléchant concept. Ainsi, des 22 épisodes constituant cette première saison, seule une poignée attire l'œil, ainsi qu'un final au cliffhanger efficace à défaut d'être saisissant. Parti sur cette base, gageons que la deuxième saison se montrera meilleure sur bien des points.

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